L’ancien arbitre professionnel, Laurent Cardona, a donné une longue interview aux Causeries de la Rade. Il revient sur de nombreux sujets dans cet entretien, et évidemment, il ne pouvait pas ne pas revenir sur un élément marquant de son histoire avec le RCT : la polémique de « l’avantage terminé » contre Grenoble en 2014.

S’il maintient que la décision était juste d’un point de vue réglementaire, il reconnaît qu’il aurait peut-être dû revenir à la faute, malgré l’avantage terminé, ce que font certains arbitres désormais.

Extrait :

« Si on prend la situation de façon isolée, il n’y a pas d’erreur d’arbitrage. Mais il y a peut-être une façon de gérer différemment cette situation. Est-ce qu’il n’aurait pas fallu que j’attende une seconde de plus ? On voit des arbitres parfois dire « avantage terminé » et puis quand ils voient que l’avantage ne donne rien, ils reviennent quand même en arrière. Peut-être que cette affaire a aussi influencé le comportement d’autres arbitres derrière, où ils n’hésitent plus à revenir en arrière malgré l’avantage terminé. Moi, je me suis bloqué là-dessus et je n’aurais peut-être pas dû. »

Il révèle avoir dû éteindre son téléphone les jours qui ont suivi la polémique tant cela a pris de l’ampleur. Extrait:

« Cela m’a impacté personnellement car ça a pris une ampleur médiatique telle. Quand on a face à soi un personnage médiatique comme Bernard Laporte… On en pense ce que l’on veut, je ne rentre pas dans les polémiques, mais le personnage Bernard Laporte, et tout ce que son nom évoque, c’est quelqu’un avec un pouvoir médiatique énorme par rapport à Laurent Cardona, qui n’est absolument personne dans les médias. Il a utilisé la radio, ses amis de RMC, pour m’attaquer directement. Il a fallu que je réponse au Moscato Show. Je ne voulais pas répondre, mais j’y suis allé pour passer plus rapidement à autre chose. J’avais la chance de travailler à Marseille dans l’automobile à l’époque et à Marseille, le rugby n’est pas très suivi, donc on ne m’a pas ennuyé. Mes collègues étaient plus des fans de foot. Mais j’ai été obligé de couper mon téléphone pendant quelque temps, notamment parce que la presse me harcelait, plus que les supporters eux-même. »

S’il a eu une certaine appréhension de revenir à Toulon, il estime aujourd’hui que cette affaire lui a servi à progresser. Extrait :

« La seule appréhension que j’avais ensuite, c’était de revenir à Toulon. J’y suis revenu rapidement finalement. Je l’avais dans un coin de la tête. Et c’est vrai que cette histoire m’a énormément servi par la suite. Cela m’a fait grandir énormément, c’est certain. Il y a eu un avant et un après dans ma carrière. Je me suis endurci. « 

Retrouvez l’intégralité de cet entretien ici :

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