Laporte: « Toulon c’est tout sauf une équipe de mercenaires »
Laporte: « Toulon c’est tout sauf une équipe de mercenaires »
Le mardi 6 novembre 2012 à 20:36 par David Demri
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Pour sa première saison à la tête du RCT, Bernard Laporte a mené l’équipe jusqu’à deux finales. Mais le manager Toulonnais est un perfectionniste et il ne compte pas s’arrêter là.
Dans quel état d’esprit avez-vous abordé cette nouvelle saison ?
Les compteurs sont remis à zéro. Il ne faut pas oublier tout ce que l’on a fait la saison dernière, mais il ne faut pas rester sur les deux finales jouées l’an dernier. On les a perdues, il faut repartir au combat.
Quelles leçons avez-vous tiré justement de la saison dernière où Toulon aurait pu faire un doublé, mais n’a finalement rien gagné ?
On a forcément un sentiment mitigé. Globalement on a fait une bonne saison avec des hauts et des bas forcément, mais c’est vrai que c’est frustrant d’échouer deux fois en finale. Mais je n’oublierai jamais le retour sur la Rade et l’énorme accueil que nous ont fait les supporters après la défaite en finale de Top 14 contre Toulouse. Je dois bien avouer que j’étais très triste pour tous ces gens qui suivent ce club depuis depuis toujours, qui étaient là dans les mauvais moments et qui on rêvé à un nouveau titre. Ils ont une nouvelle fois montré à cette occasion qu’ils étaient extraordinaires. Ça nous a beaucoup touché, les joueurs et moi. On a pris beaucoup de plaisir à disputer ces compétitions et ces phases finales qui sont toujours particulières.
En seulement huit mois de présence au club, vous avez réussi à conduire Toulon au Stade de France. Quel est votre secret ?
Je n’ai pas de secret ni de baguette magique. Si l’équipe a atteint ces deux finales, c’est aussi grâce au travail qui a été fait par mon prédécesseur Philippe Saint-André auparavant. Sans prétention, j’ai souvent gagné, mais je n’ai jamais pensé que c’était grâce à moi. Ce sont les joueurs qui sont sur le terrain et qui, au final, décident des choses. La vérité est sur le terrain. Une fois que la partie est commencée, nous les managers et entraîneurs nous sommes impuissants. Je dis toujours que mon rôle c’est d’être entraînant. Je ne fais pas partie des entraîneurs qui pensent que ce sont eux qui gagnent.
Après votre passage au Ministère des Sports, le rugby vous manquait ?
Oui c’est clair. J’ai toujours baigné dans ce sport. Je ne vivais que pour le rugby donc quand je n’y avais plus de fonction ça me manquait forcément. Evidemment que ces moments, ces émotions me manquaient. Ce n’est jamais facile d’arrêter et j’avais eu la chance de ne pas connaitre cette petite mort à la fin de ma carrière de joueur car j’avais entraîné tout de suite. Là, la proposition de Toulon est arrivée à point nommé car je voulais entraîner de nouveau, retrouver les vestiaires, gueuler après Bakkies Botha, après Jonny Wilkinson, après Joe Van Niekerk, c’est du pur bonheur. Vous vous rendez compte, j’ai de la chance, j’aurai eu la chance d’entraîner de grands joueurs au cours de ma carrière, dans tous les clubs où je suis passé. Je suis un privilégié, j’en suis conscient et j’ai toujours dit à mes joueurs que nous étions des privilégiés.
Suite aux mauvaises expériences que vous avez connue à Bayonne et au Stade-Français, vous ne vous êtes pas posé des questions ?
On s’en pose toujours. Mais quand le président Boudjellal m’a contacté, j’étais flatté car Toulon c’est un grand nom du rugby Français. J’étais honoré qu’il pense à moi. Je ne suis pas venu à Toulon pour faire une révolution mais pour permettre au club de continuer à évoluer car il évolue bien et du bon boulot avait été fait avant moi. Je ne suis pas un pompier, je suis un maçon. Et je peux vous dire que je ne regrette pas car j’ai découvert des grands joueurs, humbles, que je ne connaissais pas personnellement. C’est un pur bonheur de voir leur humilité et leur respect.
Avez-vous changé avec votre suspension la saison dernière ?
Non, pourquoi je changerai ? Je reste le même, je le resterai toujours et je dirai ce que je pense, ce que j’ai sur le coeur.
De quel club aimeriez-vous vous inspirer ?
Je ne vais pas être très original en parlant du Stade-Toulousain. C’est un club exemplaire pour tout monde de part sa stabilité, sa régularité. A tous les niveaux, Toulon doit s’inspirer de Toulouse, c’est un bon exemple.
Comment réagissez-vous quand vous entendez que Toulon est une équipe de mercenaires ?
C’est tout sauf une équipe de mercenaires ! Il y a quatre, cinq noms qui reviennent souvent, mais on ne parle jamais de Lapeyre, de Tillous-Borde, de Smith, de Gunther, ils existent aussi ces mecs. Ils sont dans le paysage. Après la finale, quand tu vois un champion du monde comme Bakkies Botha qui pleure, tu te demandes comment on peut dire que c’est un mercenaire. C’est un compétiteur, c’est un champion. Un vrai mec.
Pour revenir à Toulon, vous visez forcément le titre cette saison ?
On essaiera de faire mieux et aussi on veut faire un bon parcours en H-Cup pour notre retour dans la compétition. Comme j’ai dit aux joueurs ce ne sera pas la même saison que l’an dernier. On va enchaîner les matches intenses face à de grosses équipes européennes en plus du Top 14. On va s’appuyer sur les jeunes et ceux qui nous rejoignent. D’avoir pris des gars comme Jenkins et Sheridan va nous faire du bien.
Entretien réalisé par Rugby Magazine.
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Comments are closed.
C'est lui notre gourou !
Merci d'etre venu au RCT, Bernard. T'étais le seul qui pouvait exploiter le potentiel de nos guerriers rouge et noir.
Maintenant, on va te garder le plus longtemps possible !
Spéciale dédicace à HellBoy…
Rien qu'à lire l'article tu as envie de rentrer sur le terrain! 😈 😈
Ils sont où les jaunards !!
Quand je lis ou j'entends ces discours je ne peut m'empecher de les comparer a ceux de l'ex et devenu "gourou" de l'EDF, pour ne pas le citer PSA.
Pauvre équipe de France!, pourvu que les prochains résultats démontrent mon manque de discernement à l'égard de celui qui la manage.
Laporte est gentil, le RCT était paumé lorsqu'il a pris les manettes. Il a fallu mettre de l'ordre dans le jeu, la discipline et la vie de ces garcons pétris de qualités. Seule une grande gueule charismatique pouvait le faire….et il est venu.
Merci à lui.