Laporte et Galthié analysés par Auradou, Landreau et Brunel

Laporte et Galthié analysés par Auradou, Landreau et Brunel

Le vendredi 16 août 2013 à 13:56 par David Demri

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Dans les colonnes du Midi Olympique, David Auradou, Fabrice Landreau et Jacques Brunel, trois hommes du rugby français évoquent les personnalités des managers du Rugby Club Toulonnais et de Montpellier, à savoir Bernard Laporte et Fabien Galthié.

Ils analysent ainsi leur façon de coacher et leur vision du rugby. Extrait:

Les propos de David Auradou: 

« Ce sont des mauvais perdants ! Une défaite et il ne faut pas croiser leur regard durant trois jours. Lorsque Bernard prend une décision, il va jusqu’au bout. Il est tellement certain d’avoir raison qu’il te convainc aussi. C’est la chance de leur vie professionnelle d’avoir pris les rênes d’un club comme le Stade français, avec un président, Max Guazzini, qui leur a laissé toutes les libertés sportives en leur offrant une grosse exposition médiatique. Leur philosophie se définit à leur manière de travailler, de préparer les séances. Ils passent beaucoup de temps à la vidéo. Bernard est un acharné de la défense. Il est capable d’observer pendant des heures et des heures des séquences défensives tandis que Fabien organise très en amont le côté technique d’un entraînement. On l’a déjà dit et écrit de multiples fois, mais Bernard possède une faculté à transcender les mecs sans équivalent. Il te ronge le cerveau et, finalement, tu crois en ses idées. C’est simple, Fabien est dans le participatif avec ses joueurs quand Bernard est dans le directif. »

Les propos de Fabrice Landreau: 

« Ils détestent perdre. Tu le vois dans leur parcours. Ils sont tous les deux toujours à la tête d’équipes faites pour jouer les
premiers rôles. Ces deux hommes savent aussi se remettre en cause dans la défaite. 
Bernard est client de joueurs au morphotype solide et costaud. Il aime le jeu avec une confrontation directe. Le duel. Ses joueurs doivent avant tout gagner le un contre un. Bernard s’appuie sur le triptyque conquête, repères défensifs et occupation-pression. Fabien aime ajouter la manière à la victoire. C’est dans son tempérament. Une sorte de romantisme, mais ultra-rigoureux. À chaque fois, ils ont pris des équipes à forts potentiels. Ce ne sont pas des entraîneurs faits pour jouer le maintien. Une seule chose les intéresse, la première marche. Au Stade français, Bernard avait perçu la capacité de Max et du Stade français à venir titiller les grosses écuries. Pareil avec Toulon. Et même Fabien, quand il prend Montpellier. C’est une formation qui se débat pour sa survie dans l’élite chaque saison. Mais avec des joueurs comme Trinh-Duc, Ouedraogo ou Gorgodze. Ne reste plus à Fabien qu’à prendre les pas de Bernard, un jour, chez les Bleus.
Bernard, on a envie de le suivre partout. Il rend réalisables les trucs impossibles. En 1998, il n’y avait que lui pour croire au titre. Je suis sûr qu’à Toulon, il n’y avait que lui pour croire à ces deux finales. Tout le monde sait que Bernard est capable de sortir de ses gonds à la mi-temps d’un match et dans l’intimité mettre plus bas que terre un de ses joueurs. Fabien peut être tout aussi dur mais il a besoin de digérer, de disséquer un match, avant d’en faire la critique qui peut être tout aussi cinglante que celle de Bernard. Fabien est dans la recherche permanente. C’est aussi une éponge. Il a beaucoup séquencé les séances qui durent en général une heure au maximum. »

Les propos de Jacques Brunel: 

« Ce sont d’abord tous deux de grands managers. Bernard s’appuie d’abord et avant tout sur sa défense. C’est la clé de voûte de son jeu, tandis que Fabien, même s’il ne délaisse pas ce secteur, cherche avant tout à produire du jeu, et sa priorité va à l’animation offensive. La culture columérine de sa jeunesse lui colle à la peau. La base, les fondations du jeu qu’il souhaite pour son équipe, c’est l’attaque. L’objectif est le même, gagner, mais la façon d’y parvenir est foncièrement différente.
Fabien a inventé sa propre méthode, créé sa propre méthodologie. Il a mis en place tout un système de communication interne pour que l’information circule. Et puis, pour l’avoir encore observé récemment à Montpellier, il effectue un travail par cellules, par petits groupes de joueurs, dans les séquences dites de collision unique. Son but, jouer le plus possible debout. Observer une séance de Fabien est riche d’enseignements pour le technicien que je suis. Malgré le fait que je sois son aîné, j’apprends à ses côtés. »

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1 Commentaire

  1. starlette 16 août 2013 at 18h- Répondre

    un peu déçu du commentaire de brunel qui a l’air d’être plus admiratif de galthié que de bernard alors que,sans aucun chauvinisme,il n’y a pas la place de dire que laporte ne privilégie pas l’attaque quand on sait que le rct a été la meilleure attaque de la saison dernière.
    si laporte donne autant d’importance à la défense c’est que dans les matchs fermés, comme le sont les phases finales,c’est que c’est la seule façon de gagner…..castres,n’a pas fait différemment en finale de top 14 et que dire des phases finales de la saison d’avant….où aucun essai n’a été marqué dans les deux demies et la finale(perdu pour nous) 🙁 🙁 ?:-) ?:-)