L’anecdote émouvante de Patrice Collazo sur sa signature au Racing et le décès de son père
L’anecdote émouvante de Patrice Collazo sur sa signature au Racing et le décès de son père
Le jeudi 20 février 2025 à 14:40 par David Demri
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Le technicien Français Patrice Collazo s’est longuement confié via L’équipe pour évoquer son arrivée au Racing 92.
Ce-dernier explique que son arrivée au Racing 92 n’était vraiment pas du tout programmée. Extrait:
C’est un concours de circonstances. Je l’avais déjà fait deux fois (à Brive et Montpellier), et j’avais dit que je ne le ferai plus. J’avais envie d’autre chose. Mais le Racing, c’est une histoire particulière. J’y ai fini ma carrière de joueur. C’est aussi le club qui m’a permis de commencer mon apprentissage d’entraîneur (avec les Espoirs).
Ce n’est pas une question de contrat, de durée ou de montant. La discussion avec Jacky Lorenzetti a duré trois minutes. D’ailleurs, c’est le premier qui m’avait envoyé un message quand je suis parti de La Rochelle. À chaque fois que nos clubs se sont rencontrés, ensuite, il a traversé le terrain pour venir me saluer.
Il explique dans la foulée ne plus avoir envie d’entraîner comme avant. Extrait:
Je collaborais avec Trévise (Italie) sur la Coupe des champions. J’avais aussi prévu de partir en Nouvelle-Zélande et au Japon pour visiter des clubs. C’est sûr qu’on se dit que démarrer un projet, c’est mieux.
Mais je ne me projette pas et je n’ai plus envie d’entraîner comme avant. Je me suis beaucoup abîmé et, depuis quelques années, je prends beaucoup plus de plaisir à manager même si ce n’est que du court terme.
L’équipe estime que certains membres du Racing 92 n’étaient pas emballés par son arrivée. Il réagit. Extrait:
Avant, je regardais beaucoup ce qui se disait sur moi. Ça me polluait. Ce n’est pas moi qui me suis pointé à la grille du stade, je n’ai menacé personne. On est venu me chercher. C’est un peu une étiquette que l’on colle. C’est aussi un truc que j’ai peut-être entretenu pendant très longtemps.
Il fait ensuite un point sur l’effectif du Racing. Extrait:
J’ai été agréablement surpris. D’abord par la qualité et l’intensité des entraînements. Souvent, dans ces cas-là, il faut vraiment relancer la machine. Très vite, sur le rugby, on a modifié deux ou trois choses. Et ils s’y sont retrouvés et ont mis beaucoup d’énergie. Il a même fallu les freiner. J’ai aussi trouvé un groupe qui avait besoin de vivre au quotidien. Encore plus en région parisienne, où les joueurs sont noyés dans la masse, le « vivre ensemble » au quotidien dans le club.
Avant, j’ai très longtemps aspiré à entraîner les mecs sept jours sur sept. Sur onze mois, c’est une utopie. C’est la nature humaine. Il y a un temps pour tout. Un temps pour les entraîner, un autre pour les occuper et un pour les distraire. Il faut trouver le bon équilibre, si possible dans la même journée. Même si j’ai senti les joueurs déçus et frustrés après la défaite contre Vannes, je ne les ai pas sentis venir à reculons ce matin (lundi matin). Il reste dix matches, mais ça va très vite. On doit trouver rapidement un fonctionnement et une adhésion collective avec une dynamique club.
Il revient ensuite sur cette première défaite concédée contre Vannes. Extrait:
À Montpellier, j’avais commencé par deux défaites (contre Oyonnax et Bayonne)… Samedi, les joueurs n’ont pas lâché. On n’est pas partis en éclats. Oui, c’est une contre-performance mais il y a eu des chiffres et des choses qui se sont passées pendant le match, avec deux essais refusés, des blessures, des cartons.
Il y avait tout pour exploser. OK, on a perdu contre Vannes qui est promu et dernier, mais cette équipe avait quand même fait des performances. Personne ne s’amuse contre eux. Je suis déçu du match, déçu de notre première, déçu pour tout le club, mais je sais qu’on va s’en sortir.
Il précise ne pas être inquiet. Extrait:
Il ne faut pas l’être sinon on transmet notre inquiétude aux joueurs. La première chose que je leur ai dite, c’est qu’on jouait le top 3, celui du bas. Ça, c’est être lucide, et c’est être factuel. J’aurais forcément préféré qu’on gagne car on aurait cassé une dynamique de défaite et on aurait pris quatre points mais on n’aurait pas fait non plus un bond au classement.
Tout ce qu’ils ont fait avec Stuart (Lancaster) pendant un an et demi, techniquement, ça va payer. Même si nous avons des joueurs absents, on doit surtout retrouver plus de consistance et une assise devant mais aussi un équilibre entre jouer et surjouer.
Il refuse de parler de relégation. Extrait:
Non, je suis là pour parler des choses quand elles sont pré-actées. Certains mots ont un impact sur les joueurs. Mais le classement est affiché tous les matins lorsque les joueurs arrivent. Le compte à rebours a commencé mais on n’est pas encore dans le money-time.
Questionné sur son avenir, il ne sait pas s’il sera conservé par le club Francilien. Extrait:
C’est la question que tout le monde me pose. Pendant longtemps, je devais prolonger à Montpellier mais on m’a dit non finalement… On verra ce qui se passera après. Quand on vient pour du court terme, on n’est pas là pour changer le fonctionnement d’un club. C’est une mission. En aucun cas, ça ne me perturbe, ne change mon investissement ou interfère dans ma manière de manager. Fut un temps, ça aurait pu me gonfler. Pas là.
Il l’affirme : un maintien vaut dix titres. Extrait:
Franchement, un maintien vaut dix titres ! Ce sont des émotions décuplées. C’est très fort. On ressent un soulagement car il y a une responsabilité de fou. On est fier quand on y arrive.
Pour conclure, il raconte une anecdote émouvante suite au décès de son papa. Extrait:
Durant la coupure après Montpellier, j’ai pu m’occuper de mon papa, qui est parti fin août. Si j’avais enchaîné, je n’aurais pas pu être là. J’ai passé deux ou trois épreuves un peu compliquées. Ça m’a permis de m’occuper de ma famille. Je ne crois pas au hasard. À chaque fois que j’allais voir mes parents avec ma fille, mon père me disait : « Tu vas signer où ? » Et à chaque fois ma fille lui faisait croire que j’avais signé au Racing. Et finalement, j’ai signé au Racing. Je suis content pour mon papa, ça doit lui faire plaisir. Et je suis content que le président m’ait donné cette grosse responsabilité.
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UN TYPE BIEN TOUT SIMPLEMENT