Lors d’un entretien accordé à Sud Radio, l’arbitre international Français Mathieu Raynal a expliqué sa décision de mettre un terme à sa carrière dès cet été.

Ce-dernier indique avoir fait beaucoup de sacrifices pour être l’un des meilleurs arbitres du monde.

Il souhaite désormais faire autre chose et profiter davantage de ses amis et de sa famille. Extrait:

« C’est beaucoup de sacrifices. Quand tu veux rester parmi les meilleurs, tu dois faire énormément de sacrifices, pousser au maximum tes entrainements, tu dois faire attention aux détails. A partir d’un certain âge, il y a une usure physique et mentale. J’ai fait trois Coupes du monde et ça fait 18 ans que j’arbitre le haut niveau. Tout cela est à prendre en compte. Et l’usure physique, mentale et j’ai aussi l’envie de faire autre chose. Je veux partager des moments avec mes potes et avec ma famille, boire un coup sans me poser la question si j’ai un match à préparer ou pas. Tout cela rentre en compte dans ma décision et je pense que j’ai envie de faire autre chose de mon temps et de partager des choses différemment avec mes proches. »

Concernant sa collaboration éventuelle avec Romain Poite au sein d’une cellule sur l’arbitrage qui pourrait voir le jour au sein de la Fédération Française de Rugby, il indique que rien n’est fait. Extrait:

« Rien n’est fait. C’est juste à l’état de discussions. Ce sont des options. C’est ce que j’aimerai car l’arbitrage c’est ma famille et j’y ai consacré une grande partie de ma vie. Mais quand tu rentres dans des postes comme ça, c’est moins de contrainte en terme de déplacement et de préparation. C’est 160 jours par an à l’extérieur de chez moi, à l’étranger, pour les réunions et les matches. C’est contraignant le boulot d’arbitre. Contrairement aux joueurs, je ne fais pas un match sur deux à la maison. »

Dans la foulée, il raconte une anecdote choquante. Il explique avoir été menacé de mort pendant six mois par un homme en raison des paris sportifs. Extrait:

« Les paris sportifs ? On a tous été menacés et ce sont des gens qui perdaient beaucoup d’argent sur les paris sportifs. Cela m’est arrivé. Quelqu’un m’a menacé de mort, moi, ma femme et mon fils pendant près de six mois. Cette personne a été radiée du rugby par Bernard Laporte à l’époque. Il avait parié et bizarrement, il ne devait pas connaitre grand chose au rugby car il y a une journée particulière où ses menaces ont été très insistantes, c’était un jour où j’arbitrais Namibie – Afrique du Sud en Coupe du monde. Donc je me demande ce qu’il avait pu parier et combien il a pu mettre sur la victoire de la Namibie pour être aussi déçu de ce résultat.

C’est un problème mais je crois sincèrement qu’en communiquant mieux et en s’ouvrant plus, on arrivera à convaincre certaines personnes du côté humain de l’arbitrage, que c’est un sport à part entière qui est très formateur et on a besoin de le valoriser. »

Pour conclure, Mathieu Raynal explique pourquoi l’arbitrage Français est à la traîne comparé aux autres nations. Extrait:

« On n’a pas assez travaillé ces dernières années. On n’était pas assez structuré. On ne travaillait pas. Quand tu vis sur tes acquis et que tu essayes de t’affranchir de ce contexte-là ou tu es en concurrence avec les autres nations et qui bossent énormément. Il faut voir ce que les Anglais font ! Ils bossent énormément. Ils se réunissent le lundi et le mardi à Twickenham pour débriefer les matches et se préparer physiquement. Nous, on se réunissait trois fois dans l’année. C’est un problème de méthodes, on n’était pas structuré, on ne travaillait pas assez.

On a perdu Jérôme Garcès. Quand il est parti, il n’a pas été remplacé. Techniquement, tu perds énormément. Tu te retrouves à gérer de manière autonome. C’est une question de travail le sport de haut niveau et d’envie. Quand tu as plus faim que les autres, il n’y a pas de raison que tu n’arrives pas devant les autres. Mais quand tu ne fais pas les sacrifices nécessaires, tu n’y arrives pas. Ce sera un objectif prioritaire : de remettre du travail, de la technique, du contenu, de l’exigence dans le travail, de la clarté. »