L’ancien médecin du Rugby Club Toulonnais tire la sonnette d’alarme

L’ancien médecin du Rugby Club Toulonnais tire la sonnette d’alarme

Le mardi 30 août 2016 à 13:00 par David Demri

7 Commentaires

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Rugby XVLe match de la deuxième journée du Top 14 entre Pau et Toulon a eu lieu samedi dernier à 14h45. C’est sous une grosse canicule que les joueurs ont combattu sur la pelouse du Hameau puisqu’il faisait pas moins de 38 degrés au coup d’envoi de la rencontre.

Interrogé dans les colonnes du Midi Olympique, l’ancien médecin du Rugby Club Toulonnais et du XV de France, Jean-Baptiste Grisoli a tiré la sonnette d’alarme concernant ces rencontres caniculaires. Il ne comprend pas comment la Ligue peut autoriser la tenue de matches sous de telles températures. Extrait:

« Effectuer un match de haut niveau sous une température caniculaire, c’est même franchement dangereux. De telles températures, comme on a vu ce week-end, ça ajoute du stress, ça peut créer une déshydratation qui peut engendrer des troubles vasculaires, des troubles de confusions. Sans même évoquer les insolations. Ça ne viendrait à l’idée de personne de faire du sport ou d’envoyer son enfant faire du sport par 40 °C. Pour moi, c’est anormal et c’est un risque encouru pour les athlètes. Une déshydratation peut très bien entraîner un problème cardiaque. Le rugby français n’est pas à l’abri d’un accident grave. Franchement, on n’est pas cohérent. Il y a des messages d’alerte partout à la télévision, à la radio pour dire qu’il ne faut pas sortir de chez soi, qu’il faut boire, qu’il faut se protéger. Et pendant ce temps, on fait jouer des matchs de rugby professionnels en plein soleil. Ce n’est pas parce que les joueurs ont 20 ans qu’ils ne sont pas exposés au risque. Les joueurs ne sont pas de la chair à canon. Les commissions médicales doivent reprendre la main. »

Il estime que rugbystiquement parlant, ces rencontres n’apportent rien puisque la qualité du spectacle est bien pauvre. Extrait:

« Je pense qu’il y a des contrats qui sont signés avec les télévisions et qui doivent être respectés. Sans doute, le diffuseur n’a pas de marge de manœuvre pour adapter les horaires aux fortes chaleurs proposées dans l’après-midi. Surtout au dernier moment. Mais je m’interroge quand même sur le niveau de performance des joueurs. Les fortes chaleurs ont un impact non négligeable sur la qualité du spectacle. Rugbystiquement, ça n’a aucun intérêt de jouer dans ces conditions. »

Jean-Baptiste Grisoli apporte quelques solutions pour ces rencontres disputées sous de fortes chaleurs. Il demande notamment à ce que les porteurs d’eau aient davantage de libertés. Il estime également qu’une mi-temps de 15 minutes n’est pas suffisante dans de telles conditions. Extrait:

« Il faudrait, par exemple, plus de liberté pour les porteurs d’eau. Que ces derniers puissent entrer à tout moment sur le terrain. Je trouve regrettable qu’on interdise les porteurs d’eau dans l’en-but. Il faudrait également qu’à tout moment les joueurs puissent pouvoir absorber des solutions réhydratantes. Par ailleurs, une mi-temps d’un quart d’heure, dans ces conditions, est-elle suffisante pour refroidir le corps, se réhydrater et repartir ? La question se pose. Tout comme la question se pose aussi du danger pour les spectateurs dans les stades. Rester pendant une heure et demie pour certains en plein soleil, au milieu d’une foule, n’est-il pas dangereux ? Quand je vois qu’il y a des enfants dans les stades avec de telles températures, je m’inquiète pour eux. »

Pour conclure, Jean-Baptiste Grisoli affirme que les risques ne sont pas majeurs mais que les joueurs se fatiguent bien plus rapidement. De même, le temps de récupération est plus long. Extrait:

« Pas de risque majeur, seulement il y a un coût énergique bien plus grand à jouer sous de telles chaleurs et forcément il y a un degré de fatigue bien plus élevé pour les joueurs. Je suis sûr que les joueurs vont mettre plusieurs jours à récupérer cette semaine. »

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7 Commentaires

  1. Blindness 30 août 2016 at 13h- Répondre

    Je suis complétement d’accord mais démonter sa propre argumentation en concluant par  » pas de risque majeur  » ça sert à rien … Ça sert à rien !

  2. JP83 30 août 2016 at 13h- Répondre

    Le Gros Goze il s’en Fout des Joueurs !! il a d’autres dossiers plus urgents : choisir le menu de midi , choisir la musique pour tout les stades ….donc la santé des joueurs …..pas Prioritaire ! Mais on verra quand ( malheureusement ) il y aura un grave accident !
    Go Toulon !

  3. la close 83 30 août 2016 at 13h- Répondre

    salut JP + 1000

  4. jj83 30 août 2016 at 13h- Répondre

    Cher docteur vous mettez en avant tout le problème de notre société , l’homme (ou la femme) c’est quoi au fait , l’€uro lui on connait et il faut qu’il fructifie un maximum , mais l’humain , il est doué d’intelligence parait il alors il n’a qu’à s’adapter .

  5. sergio83 30 août 2016 at 13h- Répondre

    Malheureusementen France en matière de sécurité il faut qu’il y ait des morts pour réagir.. avant cela on se dit ouais mais bon c’est jamais arrivé ça fait 100 ans que l’on joue en plein cagnar etc etc…Mais le jour ou un joueur ou un spectateur va Canner sur le terrain ou en tribune faudra que la LNR et….Canal+ explique aux familles la raison ( le fric) pour laquelle leur parent est décédé !!?. Les sportifs ne sont pas payer pour mourir sur un terrain. Et je me pose aussi la question que fait le syndicat des joueurs sur ce problème !?

  6. bibou83 30 août 2016 at 15h- Répondre

    syndicat des joueurs sur ce problème lol

  7. alainc 30 août 2016 at 19h- Répondre

    Effectivement gros risques- D’accord avec bibou; ce serait le rôle de Provale de monter au créneau.