Reconnaissons cela : il est toujours plus facile de tirer un bilan a posteriori des choix pris a priori d’un match. En clair, la composition d’équipe est toujours plus facilement discutable au regard des faits de jeu que dans l’anticipation et, comme un dernier salto, personne ne s’était indigné des choix effectués par Azéma et son staff avant cette rencontre. Fritz Lee, apte, retrouvait sa place habituelle tout comme Morgan Parra. James, Davies et Debaty, sur l’autel de la forme du moment, conservaient leur place et l’équipe clermontoise n’enregistrait ni surprise majeure, ni véritable infamie dans sa composition de départ, samedi à Twickenham.

JAMES, LE COUP DUR

Le premier coup de canif à cette idylle arriva une petite heure avant la rencontre. Alors que le groupe était encore aux vestiaires, les buteurs Camille Lopez, Morgan Parra, Ludovic Radosavljevic et Brock James débutaient leurs exercices de frappe, seuls. Très vite, l’alerte fut donnée concernant l’Australien, en raison d’une douleur aux quadriceps.

« Au début, il ne pouvait plus frapper correctement dans le ballon et disait qu’il allait devoir laisser le tir au but. Ensuite, il ne pouvait même plus accélérer », raconte Franck Azéma. James était alors rentré aux vestiaires, prévenir immédiatement ses entraîneurs et passer plusieurs tests physiques. Quelques minutes plus tard, c’est sur la pelouse que la sentence est officiellement tombée. Sorti effectuer de nouveaux tests, notamment d’accélération, il renonçait. À sa demande, validée par l’encadrement clermontois.

« C’est une décision commune. Il n’était pas à 100 % et préférait laisser sa place. De notre côté, il n’y avait pas de raison de prendre des risques », conclut Azéma. La défection de dernière minute a nécessairement pesé dans la mise en place stratégique des Clermontois, qui perdaient là leur jeu au pied le plus long pour inverser la pression, face à la domination physique des Toulonnais.

UN COACHING BÉNÉFIQUE

L’autre intrigue naissait de la fin de match positive et dominatrice. À l’heure de jeu, sous l’impulsion de son banc de touche, l’ASMCA a réussi, pour la première fois depuis la 10e minute, à enchaîner les temps de jeu dans l’avancée. Un gain de rythme, de qualité dans les libérations et d’engouement, tout simplement, qui mettaient pour la première fois à mal l’édifice d’acier des Varois. Dès lors, les hommes qui finirent le match auraient-ils dû le débuter ?

« C’est toujours difficile à affirmer, même après. L’apport de notre banc a été important en fin de match. Mais n’est-ce pas dû aussi au contexte ? Si nous avions inversé les hommes, est-ce qu’il ne se serait pas produit le même phénomène ? », questionne Azéma.

Difficile d’y répondre de manière ferme et définitive. Les faits, eux, sont têtus et renvoient à une réussite mitigée des paris tentés. Attendu pour redonner à la troisième ligne clermontoise sa capacité à peser physiquement sur la ligne d’avantage, Fritz Lee a surtout souffert de la comparaison avec Chris Masoe. Muselé, pris à deux et le plus souvent refoulé, le Samoan a semblé manquer de rythme, après trois semaines de convalescence. Vincent Debaty a souffert face à Carl Hayman en mêlée fermée et Morgan Parra n’a pas eu son influence habituelle sur la conduite du jeu. Autant de cas qui, mis en perspective avec les bonnes entrées en jeu des remplaçants, ne manqueront pas de relancer la concurrence pour la fin de saison.

Source: Midi Olympique