La superbe déclaration d’amour de Kyle Sinckler au Rugby Club Toulonnais
La superbe déclaration d’amour de Kyle Sinckler au Rugby Club Toulonnais
Le jeudi 3 avril 2025 à 13:42 par David Demri
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Le pilier droit du Rugby Club Toulonnais, Kyle Sinckler a effectué son grand retour à la compétition lors du match perdu contre Castres, le week-end dernier.
Victime d’une fracture de l’avant-bras lors d’un match de Champions Cup contre les Harlequins, le joueur Anglais a mis 11 semaines à effectuer son retour sur les terrains.
Désormais apte, il n’a qu’une seule envie : enchainer les victoires avec Toulon.
Lors d’un entretien accordé au journal régional Var-matin, Kyle Sinckler a évoqué son arrivée sur les bords de la Rade, l’été dernier.
Il explique pourquoi son adaptation s’est très bien passée. Extrait:
Arriver dans un nouveau club n’est jamais simple. Je l’ai expérimenté en 2020, quand j’ai signé à Bristol. À l’époque, j’étais jeune et probablement pas assez consciencieux. Alors en signant à Toulon, je me suis servi de cette expérience pour ne pas revivre ce début poussif. Ça s’est joué sur des petits détails, mais par exemple, je suis arrivé sur Toulon plusieurs semaines avant la présaison, pour découvrir mon environnement. Afin de savoir où je mettais les pieds, pour ne pas perdre de temps avec le quotidien -où faire mes courses par exemple – une fois la saison lancée. Je n’ai rien voulu laisser au hasard. Puis les joueurs m’ont beaucoup aidé.
Il confirme avoir été merveilleusement bien accueilli par le groupe Toulonnais. Extrait:
Vous ne pouvez pas imaginer. Changer de pays, de culture, de façon de jouer, et même de penser n’est pas anodin. Il faut donc être bien accompagné. Et à Toulon, entre Ribbans, Ollivon, Ivaldi, Halagahu [il liste plus de 15 joueurs et s’excuse de ne pas pouvoir tous les citer] j’ai rencontré une famille. C’est un mot qu’on utilise souvent dans un vestiaire de rugby, mais à Toulon ça a pris tout son sens…
Mon exemple le plus récent, c’est pendant ma convalescence. Normalement, quand tu es blessé, tu te sens un peu à l’écart. Là, j’ai reçu au minimum un coup de téléphone chaque jour d’un mec qui prenait des nouvelles. J’ai un autre exemple: à un moment, je cherchais à acheter du lait cru, non transformé, car c’est meilleur pour consolider les os, mais je ne trouvais rien. Quand Dany Brennan a appris que je galérais, il a pris sa voiture, a roulé jusqu’à Marseille, et a trouvé une personne capable de m’en dégoter. C’est la première fois que je sens autant de soutien pendant une blessure.
Il précise que pour lui, jouer à Toulon a toujours été un rêve de gosse. Extrait:
Que ce soit par le groupe ou le staff, je me suis tout de suite senti compris. Tout le monde est à l’écoute, a cerné ma personnalité, et j’ai senti qu’on me laisserait m’exprimer et qu’on croyait en moi. Puis je l’ai déjà dit, mais pour moi, venir à Toulon était un rêve de gosse. Ce qui m’excitait, c’est qu’ici, beaucoup de joueurs au CV hors norme ont échoué. Car on ne te prend pas pour ce que tu as été, mais pour ce que tu es. Tu as été le meilleur pilier du monde mais tu ne mets pas ton corps sur la ligne pour l’équipe? On n’a pas besoin de toi. Beaucoup de grands joueurs ont joué à Toulon, mais tous n’ont pas réussi. Ce qui fait la différence, souvent, c’est la capacité des mecs à vouloir s’adapter.
Il apprécie également le mode de vie qui différencie par rapport à l’Angleterre. Extrait:
Les Français et les Anglais ne voient pas la vie de la même manière. Parfois, après un entraînement, on te dit « là, c’est tranquille », quand en Angleterre, on te demande de tout faire « vite, vite, vite ». Au début, ça m’a surpris. Mais selon moi, pour trouver ta place, il est indispensable d’embrasser la culture de l’endroit dans lequel tu arrives. J’ai ainsi compris que ce n’est pas parce qu’on t’a toujours appris à penser d’une façon, qu’elle est la seule façon de penser. Il y a plusieurs moyens d’atteindre un objectif, et j’apprends de chaque mec, tout en gardant ma personnalité. Je ne suis pas venu ici en me disant « je suis Kyle Sinckler, je sais tout ». Et puis votre façon de penser le rugby est différente…
En Angleterre, il y a un système, et on respecte le système. En France, et c’est une philosophie qui n’est pas propre qu’au rugby, il y a un système, mais si un joueur voit un coup et le tente, le coach ne l’engueule pas, au contraire. Et là tu entends « jouez, jouez » et ce sont le talent et l’instinct qui font la différence. C’est magique. Quand un mec crée un espace, il faut le suivre à fond, et je me revois jouer au rugby comme je le faisais gamin, juste pour le plaisir de courir, de faire des passes. C’est moins strict, plus libre et ça me fait du bien de découvrir cela à 32 ans.
Pour conclure, il explique être au bon endroit au bon moment. Extrait:
Depuis l’après Coupe du monde 2023, je suis devenu plus consistant. Plus jeune, j’étais à 9 sur 10 une semaine, mais je pouvais être à 3 la suivante. Là, j’essaye d’être toujours entre 7 et 10. Je sais ce qu’on attend de moi, alors je ne veux pas décevoir. Ici, je me sens bien dans mon corps et dans ma tête, je joue pour des amis… Je suis au bon endroit au bon moment, et j’ai envie de rendre le bonheur qu’on me permet de me procurer depuis mon arrivée.
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10 Commentaires
Encore un guerrier au grand coeur bien dans sa tête et bien dans son corps
Les anglais c’est comme les Sud’Afs….
Par contre Gallois et Irlandais pfff
ça va les clichés à deux balles ?
Ça fait drôle d’écrire que les Anglais c’est très très souvent une bonne pioche et qu’à Mayol on les aimes….
Qu’alors les Anglais en rugby, partout ailleurs, nous les détestons….
Avec lui et Gigha nous avons une pile droite de feu.
Et en plus, il est philosophe :
« pour trouver ta place, il est indispensable d’embrasser la cu.lture de l’endroit dans lequel tu arrives. J’ai ainsi compris que ce n’est pas parce qu’on t’a toujours appris à penser d’une façon, qu’elle est la seule façon de penser. »
Celle-ci, il faut l’incu.lquer à tout le monde, car tout le monde l’a oublié. C’est la règle n°1 du vivre-ensemble.
Joueur exceptionnel une poutre en mêlée et très présent dans le jeu courant.
Et incroyable mentalité une des meilleures recrues des dernières années
On peut dire ce qu’on veut sur les anglais mais ils ne viennent pas pour rien faire
quand je pense que Moscato chantait, à l’arrivée du joueur, qu’il était fini (32 ans seulement) je me demande ce qu’il doit penser aujourd’hui
Il reconnaîtra qu’il a dit une co..erie, comme souvent et ça nous fera sourire.
Ou alors, il fera preuve de mauvaise foi, comme souvent aussi et là encore, ça nous fera rigoler.
On a les meilleurs duo piliers gauche (gros priso) et droit (giga sinckler) du top 14