La star Contepomi (nicerugby.blog)

La star Contepomi (nicerugby.blog)

Le samedi 13 mars 2010 à 17:05 par David Demri

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nm_201340_px_501__w_varmatin_Philippe Saint-André a un talent indéniable – en plus de savoir parler aux oreilles des présidents – celui de savoir bâtir des équipes performantes avec les bons joueurs, au bon endroit et au bon moment. L’ancien capitaine du Quinze de France a toujours eu du nez et l’une des réussites de Mourad Boudjellal, au-delà d’avoir dépensé de l’argent  pour relancer le RC Toulon, aura surtout été d’aller chercher le « Goret » l’an dernier. Le chainon manquant dans le management du club varois, un bouclier entre les vestiaires et l’omniprésent président. Un véritable pouvoir sportif qui semblait faire défaut jusque-là au RCT. Un taulier capable de définir un projet sportif et de choisir les hommes pour le mener à bien sur le terrain.  Le résultat est là aujourd’hui : Toulon a de nouveau de grandes ambitions.

On a forcément beaucoup parlé de Jonny Wilksinson, star parmi les stars du rugby international, l’homme providentiel du rugby anglais, celui du titre mondial en 2003 débarqué sur la Rade l’été dernier en véritable héros… On a moins parlé de l’Argentin Felipe Contepomi. Forcément, l’ouvreur des Pumas était arrivé blessé à l’inter-saison. Le genou en vrac. Gravement touché lors de la victoire du Leinster contre le Munster en demi-finale de la Coupe d’Europe la saison passée. Sa convalescence passée, Contepomi prouve aujourd’hui que Saint-André a eu raison d’en faire une de ses priorités, malgré les doutes qui pouvaient logiquement planer quant au potentiel d’un joueur opéré d’un genou.

L’Argentin rayonne au sein de l’équipe varoise dont il est devenu, à mon sens, le réel maître à jouer.  Il rayonne car incontestablement il reste l’un des tous meilleurs attaquant de la planète rugby. Je le place dans le Top 5, au niveau de Brian O’Driscoll, Dan Carter ou Matt Giteau. Ce genre de joueur capable d’exceller dans tous les registres, à la fois performant offensivement, défensivement, dans le jeu au pied et d’y ajouter surtout une « tête » largement au-dessus de tous. Car Felipe Contempomi, c’est aussi un profil que l’on voit de moins en moins dans le rugby pro. Celui d’un joueur pour qui la notion de « club » prime avant toute chose. Une attitude que l’on retrouve souvent chez les joueurs argentins. Un peu « old school » et attachés à certaines valeurs car souvent issus des classes aisés en Argentine, ils n’ont généralement connus qu’un seul club avant d’avoir rejoint l’Europe pour tenter l’aventure du rugby professionnel. Le club dans lequel jouaient leurs pères et leurs grands-pères… Ils cultivent donc cet « esprit de famille » qui, on se le rappelle, avait fait exploser le Quinze de France lors du match de la 3ème place au Parc des Princes, à l’occasion de la dernière Coupe du monde.

Les Argentins sont de grands joueurs de rugby et certains d’entre eux imposent également le respect quand on jette un œil à leur C.V. Felipe Contepomi, lui, est chirurgien. Un tour de force pour ce joueur de 32 ans qui aura réussi l’incroyable pari depuis plus de dix ans et depuis ses débuts en équipe d’Argentine en 1998, de mener de front  rugby de haut niveau et études de haut niveau. 65 sélections pour les Pumas, déjà 3 Coupes du monde (1999, 2003 et 2007), champion d’Europe avec le Leinster en 2009  pour conclure ses cinq années passées à Dublin durant lesquelles il aura amené la province irlandaise au sommet tout en validant son diplôme de chirurgien. Le RC Toulon possède dans ses rangs un homme rare, qui transforme en or tout ce qu’il touche. La star du Top 14, c’est lui, c’est Felipe Contepomi. Avec lui, Toulon peut de nouveau rêver du Bouclier.J.S

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