Le Stade veut prendre des points et n’enverra donc pas une équipe expérimentale chez le champion de France et d’Europe.

Quand un promu se déplace chez le champion de France en titre, la question est toujours la même, la semaine qui précède le match. Qui plus est quand le détenteur du bouclier de Brennus possède également la Coupe d’Europe : faut-il faire l’impasse pour préserver ses cadres, ou tout tenter, pour accrocher un exploit à son tableau de marche ?

Pour Patrice Collazo, l’entraîneur en chef de La Rochelle originaire de La Seyne-sur-Mer, dans le Var, le débat n’a pas lieu d’être. Comme chaque week-end depuis son arrivée sur le Vieux-Port, voilà un peu plus de trois ans, il refuse de spéculer sur un résultat avant d’avoir joué le match.

Un groupe homogène

Pas question, donc, d’envoyer une équipe expérimentale et totalement bouleversée, comme certains candidats au maintien ont parfois eu la tentation de le faire, chez un cador. D’autant que Brive et Oyonnax, la saison dernière, ont prouvé que ne rien lâcher, quel que soit le terrain, avait des incidences sur le groupe. « Quand on fait des impasses, on envoie au groupe des messages qui ne sont pas positifs, en définissant une équipe A et une équipe B. Ça, non… On a toujours impliqué le maximum de joueurs », rappelle Patrice Collazo.

« On peut très bien dire qu’on met tout le monde au repos, que l’on envoie les Espoirs pour se concentrer sur Toulouse. Mais le résultat de Toulouse, je ne le connais pas, poursuit-il. Il y a potentiellement des points à prendre à Toulon, même si je ne dis pas qu’on va les prendre. On ne remet pas à plus tard ce que l’on peut faire dans l’instant. »

Le Stade Rochelais peut d’autant plus éviter de programmer des impasses que, contrairement à son premier passage en Top 14, il y a quatre ans, son groupe est nettement plus étoffé et homogène. « On est plutôt satisfait des recrues, de leur intégration, de ce qu’elles apportent. Et encore, je suis convaincu qu’elles vont encore hausser leur niveau, parce que ça ne fait pas longtemps qu’elles sont là, confirme l’ancien pilier international. Certains sont arrivés depuis à peine deux semaines (Alofa Alofa, vainqueur du Super XV avec les Waratahs, NDLR) et ont déjà montré beaucoup d’application, beaucoup d’appétit. »

« On anticipe un peu »

Le coach n’est donc pas « pour faire du changement pour faire du changement. Ni pour faire reposer les mecs. Je pars sur une option stratégique définie avec Fabrice (Ribeyrolles) et Xavier (Garbajosa) en fonction de l’adversaire. Toujours en se projetant sur le week-end suivant, car on ne peut pas fonctionner au coup par coup, confie l’ancien Toulonnais. On anticipe un peu, mais on change un joueur pour qu’il apporte une certaine option à l’équipe, un profil différent. On alignera à Toulon ce qui est la meilleure équipe du moment, de la semaine. Comme on l’a toujours fait. »

Le but, prendre le maximum de points, quel que soit l’adversaire. Malheureusement pour les Maritimes, « Toulon a le droit d’être très bon. Ça lui arrive souvent… », conclut, souriant, Patrice Collazo.

Source: Sudouest.fr