Si l’on doit trouver quelques similitudes entre l’Atlantique Stade Rochelais (ASR) et le Rugby Club Toulonnais (RCT), on peut évoquer la proximité des stades Marcel Deflandre et Félix Mayol avec la mer, ainsi que le soutien inconditionnel de fervents supporters arborant fièrement les couleurs de leur club de cœur, jaune et noir pour les uns, rouge et noir pour les autres.

Le RCT voit le jour en 1908. Son palmarès est des plus impressionnants avec quatre boucliers de Brennus obtenus en 1931-1987-1992-2014 sur les 11 finales jouées entre 1931 et 2014. Deux titres de champion de France de Pro D2 en 2005 et 2008, deux challenges Yves du Manoir (1934-1970), mais surtout 2 titres(2013-2014) dans la « grande coupe d’Europe » classent les Varois parmi les meilleurs clubs français.

Champion de France et d’Europe en titre

Depuis l’arrivée en 2006 de Mourad Boudjellal, les stars internationales défilent sur la rade comme à la parade et ont permis aux Rouge et Noir de progresser régulièrement depuis 2008, date de leur dernière accession dans l’élite. Ils sont désormais considérés comme un épouvantail au niveau national et européen. Champions de France et d’Europe en titre, ils entendent bien le rester !

C’est dire l’ampleur de la tâche qui attend les Rochelais samedi 25 avril prochain à 14h45 devant les caméras de Canal+. Nul doute que Marcel Deflandre, à guichets fermés, sera jaune et noir et rugira à l’entrée des joueurs. Il n’y a pas de Pilou Pilou de ce côté ci de l’Atlantique mais les poitrines rochelaises savent aussi donner des frissons à leurs favoris !

Pour continuer de vivre en Top 14, il faut faire mentir les statistiques très favorables aux Méditerranéens. En 12 confrontations de 1^ère division on ne compte que 3 victoires rochelaises pour 9 toulonnaises dont la dernière qui a été terrible pour les Maritimes. Le 23 Août 2014, lors de la deuxième journée du championnat, le Stade est balayé 60-19 sur le pré de Félix Mayol ! Les Jaune et Noir ont de la mémoire et vont tenter de laver l’affront dans ce nouveau chaudron du Top 14 qu’est devenu Marcel Deflandre. Quant aux résultats de 2^ème division, ils sont plus équilibrés mais toujours défavorables à La Rochelle avec seulement 4 victoires en 11 matchs.

Un ciment culturel et social très fort

Il est cependant une rencontre qui a compté dans l’histoire du Stade. C’est la demi-finale d’accession de la saison 2006-2007 gagnée de haute lutte 21-17 dans un stade à guichets fermés ! 10500 spectateurs ont patienté des heures dans les files d’attente pour obtenir leur précieux billet d’entrée. « Je n’ai jamais ressenti un tel enthousiasme, une telle communion entre le club, le public et les partenaires avant un match, remarque le président Vincent Merling. Je crois qu’à La Rochelle, le rugby est devenu un ciment culturel et social très fort. »

Les Maritimes débutent la partie face au vent et subissent tout au long de cette première mi-temps. Pourtant, les Méditerranéens n’arrivent pas à concrétiser. Un en-avant par ci, une maladresse par là, un mauvais choix, une faute technique, autant de raisons qui les empêchent de scorer, d’autant plus que la charnière Ferrou-Merceron gère à merveille les caprices d’Eole. Menés 6-3 à la pause, tous les espoirs sont permis pour les Jaune et Noir qui vont à leur tour jouer avec l’appui du vent. Sous la pression des locaux, l’équipe la plus expérimentée craque. Un coup de poing inutile du pilier Crenca, un plaquage haut de son alter ego Banquet, un collectif inattentif sur un coup de filou du demi rochelais permettent à Gérald Merceron d’enquiller trois pénalités (12-6). Même si rien n’est facile, la lucidité maritime maintient et agrandit l’écart jusqu’à 21-12 (75^ème). Deflandre exulte et pousse ses Jaune et Noir. L’ultime essai toulonnais (78^ème) suite à une pénaltouche ne change rien à l’affaire. Le public peut chanter « on est en finale, on est en finale » à gorge déployée et envahir le stade pour fêter ses héros dans une ferveur contagieuse !

Huit ans après, l’enthousiasme est plus que jamais présent dans ce stade qui sera encore une fois à guichets fermés avec ses 15 000 supporters. Souhaitons que le chaudron de Marcel Deflandre résonne et donne la force de vaincre aux Maritimes : le maintien est à ce prix.

Toulon s’est qualifié dans la douleur pour la finale du 2 mai prochain à Twickenham. Accrocher un 3^ème titre européen consécutif les placerait tout en haut au panthéon du rugby continental. Peut-être est-ce une chance pour les Rochelais d’avoir des adversaires un peu moins concentrés sur le championnat ? Aux Jaune et Noir d’en profiter !

Source: staderochelais.com