Lors de la conférence de presse de ce jeudi après-midi, le manager du Rugby Club Toulonnais, Patrice Collazo a longuement pointé du doigt l’attitude de ses joueurs.

Selon lui, certains ne se donnent pas à fond et manquent d’envie.

Un journaliste est alors intervenu pour lui demander si le problème venait uniquement de la part des joueurs, ou si le staff pouvait également avoir une part de responsabilité.

Voici la passe d’armes entre le journaliste et Patrice Collazo. Extrait:

Dans votre analyse, vous parlez beaucoup de l’attitude des joueurs. Est-ce que ça vient uniquement des joueurs selon vous ?

On me pose des questions par rapport aux joueurs. Vous me posez la question par rapport à moi ?

Par rapport au staff, oui, bien sûr. Vous avez pointé que…

Non, je n’ai rien pointé ! On m’a posé des questions par rapport aux joueurs.

Depuis tout à l’heure vous ne parlez que des joueurs…

On me parle des joueurs, donc posez-moi la question et je vais vous répondre.

Est-ce qu’il y a un autre problème que l’attitude des joueurs ?

Comme les joueurs, on se remet en question aussi. On se remet en question. Je suis arrivé et j’ai signé ici au dernier moment. Le groupe était déjà fait. Il y a des joueurs de qualité, d’autres qui ont beaucoup à donner à Toulon, d’autres qui ont déjà donné et qui n’ont plus grand chose à donner malheureusement. Donc c’est à nous, le staff, de ré-insuffler un souffle nouveau. Après, je ne suis pas le meilleur entraîneur du monde. Par contre, avant de parler de stratégie et de technique, il y a une base au rugby. S’il n’y a pas la base, on peut parler pendant deux heures, sortir faire des matches tous les jours et on n’en gagnera pas un seul. Voilà. Mais ne vous inquiétez pas, je me remets en question avec mon staff et on y travaille tous les jours. On essaie de préparer l’équipe du mieux possible. Après, si vous me demandez si j’aimerais entrer sur le terrain, je peux vous répondre de suite: oui, j’aimerais. Pas longtemps mais ce serait possible. »

Patrice Collazo a ensuite rappelé une nouvelle fois que ses joueurs se devaient d’être excités par le projet du RCT afin de jouer tous ensemble, sans quoi, l’échec est inéluctable.

Il prend pour exemple la défaite à Agen du week-end dernier. Extrait:

« Il faut que ce projet excite tout le monde. Si ça excite uniquement Juan Martin Fernandez Lobbe, Sébastien Tillous-Borde, moi et deux ou trois joueurs… En face, il y avait 23 excités plus leur entraîneur plus 10 000 supporters. Effectivement, à ce compte-là… On se bat avec des fléchettes et eux des mitraillettes. C’est ce qui s’est passé le week-end dernier. Il faut que l’on s’excite un peu tous ensemble. Il faut que l’on ait tous les mêmes perspectives et les mêmes envies. Ce qui m’a dérangé à Agen, c’est que tout le monde n’avait pas la même envie. Je vois souvent les même joueurs tirer le wagon, je vois d’autres joueurs ne pas faire ce qu’il faudrait faire sur le terrain et c’est dommageable. Les joueurs qui seront alignés ce week-end, j’ai confiance en eux. Le rugby, ça reste une histoire d’homme. Il faut se dire les choses même si elles ne font pas plaisir à entendre. J’ai été joueur et on m’a déjà dit que je n’étais pas bon et que j’étais une pipe. »