Avant de défier les Bleus vendredi avec l’Italie (21h), l’arrière-ailier franco-italien Ange Capuozzo est revenu dans les colonnes de Midi Olympique sur ses premiers pas au Stade Toulousain. L’occasion pour lui de raconter sa rencontre avec Thomas Ramos, quand le N°15 des Bleus s’est montré extrêmement classe en dépit de la concurrence entre les deux hommes.

« En plus d’être un grand joueur, il est un grand homme. »

Les mots sont signés Ange Capuozzo et ils sont à destination de Thomas Ramos, que l’arrière-ailier de l’Italie s’apprête à retrouver ce vendredi (21h) à l’occasion de la dernière journée de la phase de poules de la Coupe du monde de rugby. Avant cette rencontre qui revêt des allures de véritable 8e de finale, Capuozzo est revenu dans les colonnes de Midi Olympique sur sa relation avec le N°15 et buteur des Bleus. L’occasion pour le plus Français des Italiens, né à Grenoble, de raconter une anecdote qui l’a marqué à son arrivée à Toulouse.

« J’ouvre, et sur le palier, je vois Thomas Ramos, une bouteille à la main »

« Le soir de mon déménagement à Toulouse, j’ai entendu quelqu’un toquer à ma porte, rembobine Capuozzo, qui s’est engagé avec les Rouge et Noir en 2022 après avoir été révélé au FC Grenoble. J’étais étonné: il était assez tard, personne ne savait encore où j’habitais… J’ouvre, et sur le palier, je vois Thomas Ramos, une bouteille à la main. Il savait que je venais d’emménager car j’occupe l’ancienne maison de Sébastien Bézy et il était venu me souhaiter la bienvenue, en toute simplicité. De sa part, j’ai trouvé ça incroyable. Je n’étais personne et lui un des cadres du Stade Toulousain, un joueur que je considérais comme de classe mondiale. »

Il précise d’ailleurs que la bouteille était excellente. Extrait

« Elle était excellente, mais ça aurait pu être de la piquette que ça n’aurait rien changé (rires). C’est évidemment l’intention qui comptait, et ce petit geste m’a conforté dans ce que je pensais de lui : en plus d’être un grand joueur, il est un grand homme. J’ai compris à Toulouse que les deux vont presque toujours de pair, de toute façon. Après ça, je me suis dit : « ouah, on ne m’a pas menti, je n’ai pas atterri n’importe où ». »

Il se dit très heureux de voir Thomas Ramos s’installer en équipe de France. Extrait:

« Étonné ? Non. J’étais juste très heureux de le voir s’installer en novembre dernier en Bleu et je le suis plus que jamais aujourd’hui, évidemment. Il a réalisé une saison immense. Et si l’équipe de France devient championne du monde le 28 octobre, je suis persuadé qu’elle lui devra beaucoup. »

Il ne manque pas de l’encenser sur ses nombreuses qualités. Extrait:

« En arrivant à Toulouse, je voulais bien sûr tout donner pour gagner ma place, tout en me plaçant en situation d’apprentissage. Le fait d’avoir pu jouer avec lui et d’avoir pu observer Thomas pendant ma blessure m’a beaucoup appris. Parce qu’il est très sérieux dans sa préparation, sa récupération et très attentif à tous les petits détails du quotidien. Mais ce qui m’impressionne vraiment chez lui, c’est encore autre chose…

J’ai en tête une interview de LeBron James qui expliquait l’importance du « QI de jeu » dans les sports collectifs. Et Thomas, il a tout simplement un QI rugby supérieur. Ce n’est pas du hasard, mais du travail : le QI rugby, ce n’est pas seulement bien sentir le jeu. C’est n aussi et surtout regarder des matchs, nourrir son cerveau en permanence, analyser le moindre détail, le moindre alinéa de la règle… Il est vraiment là-dedans et fera certainement un très grand entraîneur après sa carrière, s’il le souhaite. »

Il a hâte de pouvoir l’affronter, vendredi soir. Extrait:

« Mais je considère comme une chance le fait de pouvoir affronter tous ces joueurs incroyables qui composent l’équipe de France. Ils ont une profondeur de banc peut-être sans égale, n’importe quel joueur de leur effectif aurait sa place dans une rencontre de très haut niveau. On sait que ça va être compliqué pour nous mais on va jouer notre chance à fond, sans fermer le jeu. Pour le grand public, ce sera certainement un match très chouette à regarder. Et plus encore à jouer. »

L’attitude de Thomas Ramos est d’autant plus louable que les deux hommes sont clairement en concurrence pour le poste d’arrière titulaire du Stade Toulousain. L’anecdote fait par ailleurs écho aux propos de Sophie Ramos, la compagne du joueur des Bleus, dans les colonnes de L’Équipe au début de la Coupe du monde. Interrogée sur les arrivées à Toulouse d’Ange Capuozzo et de Melvyn Jaminet, qui remettaient tous les deux le statut de titulaire de Thomas Ramos en question, elle confiait que son mari n’avait pas vraiment été perturbé par cette concurrence.

“À Toulouse, les arrivées de Melvyn Jaminet et Ange Capuozzo venaient d’être annoncées, raconte Sophie Ramos. Personnellement, j’étais en stress total, même si j’essayais de ne pas lui montrer. Je paniquais, tout son entourage paniquait, sauf lui. Je nous voyais déjà partir de Toulouse. Le jour où nous en avons parlé, je le revois assis sur notre canapé. Thomas avait son regard noir. Il m’a dit: ‘Hors de question! Ne t’inquiète pas, ça va le faire’. »

La suite a donné raison à Ramos, titulaire indéboulonnable à l’arrière tout au long de la saison des Rouge et Noir quand Capuozzo et Jaminet ont passé une grande partie de l’exercice à l’infirmerie.

Via RMC Sport