La famille Narjissi est furieuse et déterminée : « Ils n’ont pas de respect pour notre fils, c’est de la lâcheté ! »
La famille Narjissi est furieuse et déterminée : « Ils n’ont pas de respect pour notre fils, c’est de la lâcheté ! »
Le vendredi 4 octobre 2024 à 23:31 par David Demri
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Le jeune Medhi Narjissi a disparu sur une plage en Afrique du Sud il y a presque deux mois maintenant.
Et malheureusement, son corps est toujours introuvable.
Cette semaine, les parents du jeune garçon de 18 ans se sont confiés via Le Parisien.
La grande sœur de Medhi Narjissi s’est confiée en premier. Extrait:
« On est dans un combat judiciaire alors que Medhi n’aimait pas les problèmes. Il respectait tout le monde et aujourd’hui, les gens qu’il respectait ne le respectent pas. »
Jalil Narjissi, le papa, enchaine. Extrait:
« Nous ne sommes pas trois. Nous sommes quatre. Medhi est en nous. On n’acceptera jamais qu’il soit parti. Le rugby m’a tout donné. Et là, il m’a tout pris. Je ne veux plus entendre parler de rugby. La grande famille du rugby, c’est du vent. C’est chacun pour soi, c’est tout. On ne vit pas, on survit. »
La maman de Medhi indique ne pas réussir à reprendre le travail. Elle est totalement dévastée. Extrait:
« Mais comment peut-on faire son deuil quand le corps de notre enfant est toujours là-bas, que personne ne veut endosser la moindre responsabilité, que dire à un psy ? J’encadre dans une crèche mais je ne peux pas y retourner pour le moment. Comment travailler ? On se lève le matin et on pense à Medhi. On ne vit que pour notre fille et la mémoire de Medhi. »
La grande sœur de Medhi explique que la vie s’est arrêtée pour elle aussi. Extrait:
« J’ai obtenu mon master en ressources humaines, j’allais chercher du travail, j’aimais voyager mais tout est impossible aujourd’hui. »
Désormais, Jalil compte sur la justice pour que la vérité soit rétablie. Extrait:
« Il est en train de terminer l’enquête sur les causes de la disparition, après il va s’attaquer aux responsabilités des uns et des autres. Nous avons confiance en la justice. Elle va faire toute la transparence sur cette affaire. Cela prendra le temps qu’il faudra. Nous tiendrons.
« Ce qui est dégueulasse, ce qui est honteux, c’est de ne pas assumer leurs responsabilités. C’est de la lâcheté. Et quand je parle de ces personnes-là, je parle aussi des dix autres. Le docteur où il était, il doit s’y opposer, il connaît l’endroit. C’est déjà dramatique ce qu’on vit, non ? Mais ça aurait pu être un drame encore plus immense. Imaginez-vous, ils étaient 24, voire 25 dans l’eau. Et là, les parents se poseraient des questions.
Parce que là, les parents sont contents d’avoir récupéré leur enfant. On en est heureux pour eux. Deux mois après, on a que quatre parents qui nous ont contactés par SMS ou par message, sur 27 enfants puisque le nôtre a disparu. Elle est où la grande famille du rugby ? Regardez ce qui s’est passé. On leur ouvrira toujours les bras ces parents-là, mais il faut qu’ils prennent conscience de où ont été leurs enfants. »
La maman de Medhi explique ne plus supporter la guéguerre qui règne autour de la disparition de son fils. Extrait:
« C’est le maillot de l’équipe de France, qu’il aimait tant et pour lequel il a fait tant d’efforts, qui a détruit mon fils. En tant que maman, la guéguerre entre les responsables me désole, cela confirme bien que ce sont des incompétents. Ils sont en train de s’attaquer les uns les autres, mais on oublie que moi, j’ai perdu mon enfant. Ils peuvent se dédouaner comme ils veulent, il y a faute. Quand je vois ça… Je ne peux pas… Je ne lis plus les médias aujourd’hui.
On a fait confiance à une fédération, à une institution. Ils ont des encadrants. C’est à eux de gérer. Dans tout ça, il y a la perte de notre fils. Donc oui, il y aura des coupables. Après, ils peuvent dire tout ce qu’ils veulent dans les médias, nous ça nous changera pas la finalité de ce film d’horreur en fait. Donc oui, chacun est coupable. Quoi qu’il se passe, on peut dire n’importe quoi. On a donné notre enfant à quelqu’un, à des encadrants. Il y a une chaîne de responsabilité et on va se battre avec la justice pour que tout le monde ait sa charge de responsabilité*, lourde j’espère pour certains et pour d’autres. Je ne lis plus les médias, moi, parce que dans tout ça, c’est des gens à qui Medhi faisait confiance et ils ne respectent même pas ça. Donc je m’en détache totalement et je reste dans mon but que la justice fasse son travail. Voilà, *ça ne nous ramènera jamais notre fils. Mais c’est pas possible que ça se passe comme ça. »
Même son de cloche pour le papa, Jalil, qui n’a pas du tout apprécié que le préparateur physique Robin Ladauge se défausse. Extrait:
« Ils n’ont pas de respect pour notre fils, pour sa sœur, pour nous, ces gens-là. Se défausser comme ça. Ils étaient douze encadrants, avec des entraîneurs. Ils sont tous responsables pour moi. Et je pèse mes mots. Ils étaient huit adultes en bas sur la plage. Aucun n’a bougé pour aider Medhi. Il n’y a eu qu’Oscar. Lui, c’est notre héros.
Un gamin a réagi comme ça et personne n’a rien fait derrière. Il s’est débrouillé tout seul. Peut-être auraient-ils pu aider Oscar à ramener Medhi ? Même s’ils sont sanctionnés, cela ne changera rien. On ne peut pas pardonner l’inacceptable. Medhi est allé à l’eau parce qu’un préparateur physique a eu cette idée et on l’a perdu pour ça. »
Jalil Narjissi demande que justice soit faite. Extrait:
« Il n’y a aucun pardon. On veut que justice soit faite et qu’ils assument tous, qu’ils arrêtent de se défiler. Ce n’est pas un accident comme un bus qui se renverse, un avion qui s’écrase ou un mauvais coup sur un terrain. Là, cela a été provoqué. »
Il rajoute. Extrait:
« Dans le rapport, ils disent qu’ils n’ont pas vu les panneaux qui signalaient le danger et les courants d’arrachement. Pourtant, ils sont de la taille d’une télévision, il y en a plusieurs tout au long du chemin. Nous les avons vus. Nous avons cherché, fouillé, nous avons chronométré le temps qu’il fallait pour descendre à la plage. Et il faut dix-sept minutes depuis le parking pour arriver jusqu’au bord de l’eau. Sans aucun réseau.
Dans le rapport, ils disent qu’ils se sont tous concertés la veille pour cette séance. Et on apprend que le manager n’était pas pour mais a laissé faire. Mais on va où ? Qui est le patron, là ? On a tous une hiérarchie dans nos métiers. Des responsables à qui on doit rendre des comptes. On ne fait pas n’importe quoi. »
La maman ne comprend pas comment les encadrants ont pu laisser les enfants se baigner sur cette plage. Extrait:
« Rien que le fait d’entendre le bruit des vagues qui se cassent sur les rochers, c’est glaçant. C’est comme si un camion se projetait contre un immeuble. Cela fait sursauter tellement c’est bruyant. Même en tant que touriste, même si on ne sait pas lire les panneaux, on se dit que c’est impossible de se baigner-là. Comment l’idée a-t-elle pu surgir dans la tête d’adultes ? Quand on voit un danger, au moins on lève la main, on dit attention. Ce sont des adultes. Personne n’a dit que c’était dangereux, que ça allait trop loin. Personne n’a eu la moindre réaction.
À la fin, cela se termine en baignade totale, ils sont espacés sur près de cent mètres — des témoins ont pris des photos — et il n’y a aucun encadrant auprès des jeunes. Ils ont joué avec la vie de nos enfants. Ce n’est pas tolérable de perdre un enfant. Mais dans ces conditions, alors que huit ou neuf adultes regardent sans rien faire Oscar qui essaie de sauver Medhi dans des vagues de quatre ou cinq mètres. Malheureusement, Medhi a lâché. J’ose espérer qu’il a été assommé. »
La maman précise que leur fils voulait les rendre fiers. Extrait:
« Il voulait nous rendre fiers, ajoute la maman. Tous les hommages qui lui sont rendus, c’est parce que là où il est passé, il a marqué avec ses blagues, son sourire, ses essais de fou qu’il mettait, ce capitanat qu’il adorait. »
Jalil Narjissi conclut. Extrait:
« Je suis très heureux pour les enfants qui sont rentrés et ont retrouvé leur famille. Ce n’est pas simple pour eux, il faut qu’ils se reconstruisent. Mais je pense aux parents. Il y avait plus de vingt enfants dans l’eau. Medhi a disparu mais ils auraient pu être trois, quatre ou quinze à disparaître. Il faut que les parents prennent conscience de ça. Sur les vingt-sept autres familles, quatre seulement nous ont contactés. Je sais que c’est difficile mais ça fait deux mois que Medhi a disparu. Ils savent que leur enfant a été mis en danger aussi et personne ne bouge. »
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pauvre Jalil , le rugby est un monde perverti depuis 1991 et le professionalisme , quand a la lachete humaine elle n est que trop bien connue , ces gens la sont des ordures , ils seront blanchis et continueront d exercer leur metier archi grassement paye , ne comptez que sur vous , votre famille et votre courage pour vous en sortir , l etre humain est dans 90 % des cas une pourriture !
Et le president se contente de tirer a Boulets rouge sur Jaminet;quelle lacheté, quelle hypocrisie, !!
Les autres parent ne diront rien de peur que ça se repercute sur la futur carrière de leur enfants malheureusement ça sera chacun pour soit dans cette grande famille comme ils aiment à l’appeler
Tout est dit. » responsables mais pas coupables », on connait la chanson. Personne n’assume, tout le monde se défile, les autres familles concernées aussi, et ils se retrouvent seuls à affronter l’adversité. A la fin il y aura un chèque et c’est tout …