L’ex-sélectionneur du XV de France a voulu s’expliquer avec ses joueurs. Comprendre pourquoi ils avaient joué cet ultime ballon à la main qui a abouti à l’essai assassin de Ratini ! Bernard Laporte a alors utilisé des mots très durs envers les joueurs concernés, coupables selon lui d’avoir lancé à mauvais escient la séquence fatidique, tout en protégeant Jonny Wilkinson, pour mettre ses partenaires face à leurs responsabilités. Durant près de dix minutes, Laporte n’a pu contenir sa colère. Il s’en est ensuite pris directement à Mathieu Bastareaud, « coupable », aussi, de ne pas avoir eu durant sa semaine de congés, une hygiène de vie irréprochable. Puis, il a lâché une bombe : « Si vous ne voulez plus de moi, dites-le, je m’en irai. »

Des mots qui ont surpris et choqué le vestiaire dans son ensemble. Des joueurs jusqu’au staff, le manager a pris tout le monde de court. Laporte avait déjà évoqué par deux fois, cette saison, une telle éventualité, après les défaites subies à Grenoble et Oyonnax. Par deux fois, son coup de bluff avait fonctionné et l’équipe avait réagi. Tant et si bien que, samedi soir à Toulon personne n’osait croire à la possibilité d’un vrai départ. D’autant que les joueurs étaient convoqués dès 8 heures du matin, hier dimanche, pour un débriefing du match, au stade de Berg, le centre d’entraînement du RCT.

Une séance vidéo à huis clos pour s’expliquer une nouvelle fois en «famille». Pas un joueur ne manquait à l’appel et, devant tout son groupe, très ému, Bernard Laporte a une nouvelle fois martelé, images à l’appui, sa version des faits : si son message ne passait plus, il était « prêt à arrêter. » Le groupe s’est séparé, interloqué, par l’attitude de Laporte, soufflant le chaud et le froid, qui convoquait de nouveau son groupe à 17 heures, pour la première séance vidéo sur Cardiff.

Il en a encore profité pour communiquer le programme et les horaires d’entraînement de la semaine à ses joueurs. Du coup, les spéculations sur son avenir se sont poursuivies au sein du vestiaire. Une certaine grogne a même gagné les troupes, notamment chez les Anglo-Saxons, peu adeptes des doubles séances dominicales.

S’agit-il d’une stratégie de management ? Ou d’un véritable coup de blues de l’homme fort du RCT ? Laporte n’aurait rien prémédité. Lui, qui vit loin des siens, ne supporte simplement pas le manque d’investissement, même passager, de ses joueurs. Enfin, les images vidéo ont aussi montré une véritable erreur – au moins d’interprétation – de la règle de l’avantage par l’arbitre M. Cardona sur la fameuse action. Là aussi, Laporte aurait l’impression que le RCT n’est pas arbitré comme les autres équipes. Tout ceci expliquerait son ras-lebol actuel. Un mal momentané ou plus profond ?En tout cas, dimanche en fin d’après-midi, lors de la deuxième séance vidéo du jour, il donnait l’impression à ses joueurs d’avoir complètement basculé sur la préparation du match de Cardiff.

Source: Midi Olympique