Kyle Sinckler : « J’étais un jeune énervé, je me fourrais toujours dans des embrouilles »
Kyle Sinckler : « J’étais un jeune énervé, je me fourrais toujours dans des embrouilles »
Le dimanche 22 septembre 2024 à 15:57 par David Demri
0 Commentaire
Publicité
Arrivé au Rugby Club Toulonnais cet été en provenance de Bristol, le pilier droit international Anglais Kyle Sinckler a débuté son aventure avec le RCT.
Ce dimanche soir, le joueur Anglais sera une nouvelle fois titulaire pour affronter le Stade-Français Paris au Stade Jean-Bouin.
Et pour cause, le RCT doit actuellement faire sans son droitier Géorgien Beka Gigashvili, récemment opéré au niveau de l’aine et indisponible environ 3 mois.
Interrogé via L’équipe, Kyle Sinckler s’est confié sur son début d’expérience en Top 14.
Il explique pourquoi il parle énormément sur le terrain. Extrait:
Non, c’est juste que la communication est fondamentale dans le rugby, comme dans la vie d’ailleurs. Parler, ça permet d’éviter les zones d’ombre. Dans une équipe, dans une relation ou en famille. Sur le terrain, je tiens à ce que mes coéquipiers sachent ce que je fais.
Si j’ai l’intention de récupérer un ballon, je parle au gars à l’extérieur pour qu’il soit rapidement au soutien. Pareil dans la ligne défensive, pour être sur la même longueur d’onde. J’ai joué avec des joueurs de classe mondiale, des talentueux ou des gars avec des capacités incroyables. Mais sans la communication, il y a un truc en moins.
Les lendemains de match, Kyle Sinckler a pour habitude de faire du yoga. Il explique pourquoi. Extrait:
C’est ma façon de réinitialiser mon corps, de retrouver de la bienveillance après la dureté des combats. Pilier droit, c’est un poste ultra exposé. Le lendemain d’un match mes muscles et mes tendons sont ultra raides. Les irriguer, leur redonner de la souplesse, me permet de déjà préparer le match d’après.
J’ai eu une grave blessure au dos en 2022, j’ai eu le nerf sciatique irradié jusqu’au pied pendant six mois. On m’a conseillé le yoga Ashtanga et cette pratique m’a fait le plus grand bien. Dès que j’arrête, mon corps grince alors je suis assidu.
Il explique travailler avec un mentor depuis quelques années. Extrait:
Je bosse avec un mentor depuis cinq-six ans. On échange plusieurs fois par semaine. C’est un coéquipier de l’équipe d’Angleterre qui me l’a présenté à une époque où je me débattais avec une rage intérieure. Sa boîte « Saviour World » aide des athlètes de haut niveau ou des gens du spectacle à s’accomplir.
Le monde d’aujourd’hui est très déroutant et il est parfois difficile d’y trouver sa place en tant qu’homme. Ce travail mental m’aide à être un mec plus responsable, plus fiable. J’ai aussi mon propre physiothérapeute, mon ostéopathe. Une équipe de six personnes qui m’aident à performer.
Il indique ressentir énormément de rage en lui. Extrait:
Je n’ai jamais connu mon père. Il est Irlandais, paraît-il. Donna, ma mère, vient des Caraïbes, de la Barbade et de la Jamaïque. J’étais un jeune énervé, je me fourrais toujours dans des embrouilles. Le rugby m’a appris à canaliser ma colère. Au départ, je prenais souvent des cartons, j’ai eu à coeur de devenir plus fiable vis-à-vis de mes coéquipiers. De cesser de réagir comme un môme colérique.
On ressent tous de la colère, de la tristesse ou de la joie. C’est humain. Le truc, c’est d’identifier à quel moment se connecter avec nos émotions. Je continue d’être en colère (il rit) mais j’essaye de la canaliser de manière positive. D’en faire un combustible à l’entraînement et en match.
Dans la foulée, Kyle Sinckler a évoqué ses débuts au Stade Mayol. Extrait:
J’avoue qu’avant le premier match face à La Rochelle (victoire des Maritimes 19-15, 1re journée), je n’avais pas été aussi nerveux depuis des lustres. Je n’avais plus joué en match officiel depuis le 18 mai. Notre premier match à Mayol, samedi dernier (le 14 septembre) a été dingue (victoire 30-28 face à Castres, 2e journée).
En traversant l’avenue des légendes, je me suis rempli de l’énergie des supporters tout en m’efforçant de rester dans ma concentration. Le Championnat est un marathon mais rien que les deux premières journées ont bien tapé dans les émotions. Cette compétition est la plus relevée au monde : les stades, les affluences, la couverture télé par Canal+ c’est juste incroyable. Le Top 14, on dirait la Premier League du foot anglais.
Publicité
0 Commentaire