Karim Ghezal raconte les vives tensions qui ont éclaté au Stade-Français en pleine saison et fait son mea culpa

Karim Ghezal raconte les vives tensions qui ont éclaté au Stade-Français en pleine saison et fait son mea culpa

Le mercredi 19 juin 2024 à 19:17 par David Demri

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Le Stade-Français s’apprête à affronter Bordeaux-Bègles en demi-finale du Top 14, samedi soir.

Interrogé via L’équipe, l’entraineur du Stade-Français, Karim Ghezal l’annonce : Paris est de retour. Extrait:

Depuis seize ans, le club ne s’était pas qualifié deux fois de suite pour la phase finale. Et c’est la première fois (depuis l’instauration des barrages, en 2010) que le Stade Français se qualifie directement en demi-finales. Paris doit être quasiment tous les ans dans les six premiers et régulièrement dans le dernier carré. Ça peut être un exploit pour d’autres mais pas pour ce club. Paris est de retour. Pour en avoir discuté avec lui, je sais que propriétaire Hans-Peter Wild en est fier.

Il explique dans la foulée pourquoi son équipe effectue une très belle saison. Extrait:

La saison passée, le Stade Français était une équipe très dure au mal, solide sur les bases comme elle l’a toujours été, mais beaucoup de titulaires avaient énormément enchaîné toute l’année. Notre premier objectif était de tenir toute la saison par des rotations. Et on l’a fait dès l’intersaison avec le nouveau préparateur physique Ange Costella. Il a apporté une nouvelle méthodologie en lien avec le sportif, le médical, la performance. Quand tu amènes du changement, ce n’est pas forcément évident. C

Concrètement, nous avons fait entre sept et douze changements dans le quinze de départ sur tous nos matches depuis qu’on est arrivés avec Laurent (Labit) contre Castres (le 4 novembre). Évidemment, au début, les mecs ne comprenaient pas. Ils n’y étaient pas habitués. Ça entraîne aussi un peu moins d’automatismes mais l’équipe peut finir fort la saison. Aucun avant titulaire n’a enchaîné plus de quatre matches d’affilée. Et pas plus de six pour les trois-quarts. Certains comme Giovanni Habel-Küffner étaient cramés parce qu’ils avaient trop joué la saison dernière (1682 minutes de temps de jeu) et ils sont aujourd’hui en pleine forme.

Par ailleurs, on a eu beaucoup moins de blessés notamment parce qu’on n’a pas fait jouer ceux qui n’étaient pas à 100 %. Enfin, on a aussi rééquilibré la répartition des entraînements entre les différents secteurs. Comme la saison dernière, l’équipe a pris 37 points sur la phase aller, mais 38 sur la phase retour. L’équipe a maintenu le cap.

Il indique apprendre énormément grâce à cette expérience. Extrait:

J’ai énormément appris cette année. Je ne pensais pas que ça se ferait à cette vitesse. J’ai découvert que c’était fait pour moi. Grâce à Laurent (Labit), j’ai notamment découvert l’aspect salary cap, JIFF, l’organisation, les agents, coacher, faire des compositions et des rotations, etc.

En cours de saison, de grosses tensions ont éclaté dans le vestiaire Parisien. Karim Ghezal est soulagé que la tempête soit passée. Extrait:

Ça a été dur mais heureusement que des gens du club, notamment Morgan Parra (entraîneur de l’attaque) et Davit Zirakashvili (consultant mêlée), m’ont permis de ne pas lâcher. J’ai évolué sur la forme mais pas le fond. Je n’ai pas changé la vision, la méthodologie ni la volonté de faire jouer des jeunes. J’ai gardé le cap mais j’ai beaucoup appris sur la façon de dire les choses.

On peut avoir le même discours mais avec une manière un peu différente de le transmettre. Il ne faut pas oublier qu’en l’espace de huit jours je suis passé d’une aventure de quatre ans avec l’équipe de France, conclue par ce quart de finale de Coupe du monde (contre l’Afrique du Sud), à un match de Top 14 avec de nouveaux joueurs et un nouvel environnement. Au fil des ans, je serai encore différent avec davantage de maturité. Je bosse également sur moi avec quelqu’un pour continuer d’évoluer et grandir.

Il indique travailler avec un coach de coach pour s’améliorer. Extrait:

Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas bosser tout seul. L’environnement n’est pas le même qu’à Lyon et en équipe de France où j’étais adjoint (de Pierre Mignoni au LOU puis de Fabien Galthié). En passant entraîneur en chef, l’exposition est différente. La vision aussi d’en haut avec les dirigeants. Pour durer, il faut aussi évoluer. Aujourd’hui, on devient très vite démodé dans ce rugby où tout va très vite.

Il explique que maintenant, tout va pour le mieux entre staff et joueurs. Extrait:

Bien sûr. Tout changement apporte son lot d’instabilité. Et il faut du temps pour que ce soit digéré. On fait tous des erreurs mais seuls les résultats montrent si tu as raison ou si tu as tort. Il fallait bouger les lignes de temps en temps. Peut-être que je l’ai fait un peu trop fort de temps en temps mais ça ne peut pas se faire au dernier moment. Aujourd’hui, les joueurs sont gonflés à bloc. On voulait les pousser au-delà et leur faire comprendre que tout est possible. C’est à eux de se lever. Ils doivent être acteurs et écrire leur histoire. Nous, le staff, on est là pour les accompagner.

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