Juanne Smith: « Je me fous de qui se trouve sur notre route samedi soir »

Juanne Smith: « Je me fous de qui se trouve sur notre route samedi soir »

Le vendredi 30 mai 2014 à 17:38 par David Demri

3 Commentaires

Publicité

SVAPQRXXQ809_LB_RCT ENTRAINE.JPGInterrogé par le Midi Olympique, le troisième ligne Toulonnais Juanne Smith est revenu sur la victoire Européenne contre les Saracens ainsi que son retour au très haut niveau après trois ans d’arrêt.  Extrait:

Vous avez fait votre retour à la compétition le 14 septembre, à Castres, après trois ans d’absence. Quel est votre avis sur cette équipe ?

Je n’ai joué que vingt minutes ce jour-là. Mais de ce que j’ai pu voir, ils sont très épais au niveau du paquet d’avants, forts en mêlée et très bien organisés sur les touches. Ils nous avaient aussi fait beaucoup souffrir en utilisant les mauls pénétrants. Mais sincèrement, je me fous de qui se trouve sur notre route samedi soir.

Que voulez-vous dire ? 

Que ce soit le Stade français, Castres ou le Racing, il faut d’abord penser à nous. N’avons-nous pas aussi une défense solide ? Et regardez notre ligne de troisquarts ! C’est la plus excitante qu’il m’ait été donné de voir. On dirait les Barbarians. À Toulon, je suis devenu ami avec mes vieux ennemis du Super Rugby, Matt Giteau, Carl Hayman ou Drew Mitchell.

Que savez-vous de la dernière finale de Top 14 ?

Pas grand-chose. Bakkies m’a juste dit que les joueurs n’y étaient pas, mentalement. […] Nous avons laissé des plumes face aux Saracens : ils ont voulu se resserrer sur le combat, au moment où ils se sont aperçus qu’on les prendrait dans l’axe. Ce fut très âpre.

Vous êtes arrivé à Toulon en tant que joker médical et vous voilà titulaire indiscutable au RCT. Comment vivez-vous cette situation ?

C’est un rêve, un miracle. Après ma cinquième opération au tendon d’Achille, aucun club ne voulait me donner ma chance. Tout le monde me croyait perdu pour le rugby. Bernard Laporte et Mourad Boudjellal m’ont tendu la main. Je leur dois beaucoup.

Quel était le problème, avec votre tendon d’Achille ?

On ne l’a jamais vraiment su. Je me suis confié à un journal sud-africain début 2013. Un médecin de Bloemfontein est tombé sur l’article et m’a aussitôt appelé, en me disant qu’il avait peut-être une solution. Je n’avais rien à perdre. J’ai donc immédiatement accepté de le rencontrer. Plutôt que d’extraire l’os du talon, il a relié tous les tendons que l’on m’avait trituré, déplacé, malmené, à l’os en question. Dès le lendemain, j’ai dit à mon épouse que la douleur était moins intense.

Au fil de ces trois ans d’absence, quels furent les moments les plus difficiles ?

Le plus dur, c’était de se lever le matin. Parce que dès que je posais le pied par terre, la douleur me rattrapait. Le fait de ne plus pouvoir jouer avec ma fille était devenu une vraie torture. Pour tout vous dire, quand j’ai accepté la dernière opération, je pensais davantage au fait de marcher normalement qu’à celui de rejouer au rugby.

C’est une histoire incroyable…

Une vraie happy end ! Quand j’ai marqué au Millennium, en finale de H Cup, j’étais tellement heureux ! Mais sincèrement, j’aurais traité de dingue celui qui m’aurait dit ça, il y a encore dix mois.

Racontez-nous cet essai.

À l’origine, Drew Mitchell aspire la défense et décale Mathieu Bastareaud. Celui-ci fixe Neil de Kock et me donne la balle. Juan Martin (Ferandez Lobbe, N.D.L.R.) est à l’intérieur. Il aurait pu finir l’action si j’avais bien cadré le défenseur alors il a préféré me donner le ballon d’essai. Merci du cadeau ! (rires)

Avez-vous lutté pour retrouver la plénitude de vos moyens physiques ?

Oui et non. Malgré la blessure, je n’ai jamais cessé de m’entraîner. Je n’ai pas non plus changé mon style de jeu, depuis le titre de champion du monde en 2007. Seulement, à 32 ans, la fatigue se fait plus rapidement sentir. Mais l’expérience me permet d’anticiper les coups…

Avez-vous ciblé Billy Vunipola en finale de Coupe d’Europe ?

Non ! Mais chaque fois que je levais la tête, il me fonçait dessus ! Il fallait bien l’arrêter !

Qu’avez-vous dit à Juandré Kruger lors de la demi-finale de Top 14, face au Racing-Metro ?

Avec Bakkies, nous lui avons juste parlé du pays. Mais ce qui se passe sur le terrain reste sur le terrain. (rires) 

Maintenant que vous êtes de retour à votre meilleur niveau, pensez-vous aux Springboks ?

Non, pas encore. Au lendemain de la finale, je soignerai d’abord mon épaule, qui me fait un peu mal depuis quelques semaines. Le reste attendra.

Connaissez-vous Rory Kockott ?

De réputation, seulement. Son pied droit est une menace. Il nous faudra être très disciplinés

Publicité

3 Commentaires

  1. Since-1908 30 mai 2014 at 17h- Répondre

    Ce mec est tout simplement génial!

  2. Seb' 30 mai 2014 at 17h- Répondre

    « Non ! Mais chaque fois que je levais la tête, il me fonçait dessus ! Il fallait bien l’arrêter ! » :rotfl: :rotfl:

    Ce mec est tellement énorme.. Il est devenu un de mes chouchous ! On l’entend jamais mais sur le terrain, c’est un mélange entre Hulk, Godzilla et La Chose. Un monstre de puissance !

  3. SnEk01 31 mai 2014 at 00h- Répondre

    L’air varois a fait des miracles … Juanne perso je pensais qu’il viendrait juste pour dépanner après la blessure de Masoe, mais j’ai bien l’impression que Bernie va se faire des nœuds au cerveau quand il va s’agir de composer la 3ème ligne l’année prochaine.
    Pensez donc … Corcho, Steffon, Smith, Vosloo, Gorgodze, Virgile et donc Masoe … Ça fait du talent au mètre carré !

    Mais sincèrement … C’est du remplissage tant notre 3ème ligne est magique