Alors que le Rugby Club Toulonnais s’apprête à affronter les Saracens en huitième de finale de Champions Cup ce samedi (13h30), un témoin de choix s’est replongé dans les souvenirs de cette opposition devenue mythique : Juan Martín Fernández Lobbe.

Véritable légende du club varois avec 205 matches disputés en neuf saisons, l’ancien troisième ligne argentin est le joueur qui a affronté le plus souvent le club londonien sous les couleurs du RCT.

Il revient pour Var-Matin sur ces affrontements marquants qui ont forgé l’histoire européenne du club.

Parmi ses souvenirs, la demi-finale de 2013 face aux Saracens reste l’un des plus vivaces pour Juan Martín Fernández Lobbe. Ce jour-là, à Twickenham, Toulon posait les jalons de sa légende.

L’ancien troisième ligne se souvient de l’ambiance de l’époque, de l’état d’esprit toulonnais, et surtout du drop de Jonny Wilkinson. Extrait :

On démarrait notre histoire. On était encore en phase de découverte. C’était un match sous pression, pour de vrai. Et pourtant, on était tous convaincus que c’était notre chemin. Dans notre équipe, on avait des joueurs qui pouvaient tout changer, à tout moment. Le drop de Jonny en est le symbole! Sur le terrain, on voit Owen Farrell se jeter sur lui et pourtant, ça passe quand même. C’était Jonny, quoi. 

L’année suivante, c’est la finale 2014 qui marque le plus profondément le cœur de l’ancien capitaine.

Juan Martín Fernández Lobbe se confie sur l’importance personnelle de cette finale. Extrait :

J’avais cinq de mes amis les plus proches en tribunes. Jouer devant eux, c’était très particulier pour moi. Et en plus, sur ce match, je suis passé par toutes les émotions! J’ai bien cru que j’allais pénaliser l’équipe. En première période, je prends un carton jaune plus qu’évitable. Sur un renvoi court, je charge le joueur un peu trop tôt et sors dix minutes. C’était très, très dur. Dans la tête, à ce moment-là, ça fait mal. Heureusement pour nous, pendant mon absence, ‘Git’s’ marque. Et sur son essai, je le vois me regarder et sourire. Ça m’a soulagé!

Mais le grand frisson arrivera plus tard, avec l’un des essais les plus emblématiques de cette génération dorée, explique t-il. Extrait :

Sous pression, Jonny fait une passe exceptionnelle sur nos 40 mètres. Drew parvient à donner à Basta qui déborde et décale Juanne. De mon côté, je poursuis ma course et me mets à son intérieur. Et après, c’est la combinaison qu’on joue depuis tout petit. Du rugby pour enfant! Juanne me la donne, et je lui rends. Et j’ai bien fait de lui redonner car Alex Goode revenait bien et franchement, je n’avais pas les jambes pour aller au bout! On venait de tuer le match. C’était fou.

Avec lucidité, Juan Martín Fernández Lobbe évoque aussi la saison 2016-2017, celle où Toulon cède la main à une équipe londonienne en pleine domination.

Installé aujourd’hui à Buenos Aires, Juan Martín Fernández Lobbe n’en reste pas moins un fervent supporter du RCT. Extrait :

Je vais évidemment regarder le match! Bon, au moins la première période. Après, je vais naviguer entre les entraînements de rugby de mes garçons mais même sur le téléphone, je vais suivre. Et je supporterai, d’aussi loin que je sois, le RCT!