Samedi, il ne sera que remplaçant à Llanelli mais Bernard Laporte, qui s’impatientait de le revoir sur le terrain, assure qu’il « rentrera ». Qui ? Juan Martin Fernandez Lobbe, l’officieux patron du vestiaire toulonnais.

Depuis son arrivée sur la rade, dans le porte-bagages de Philippe Saint- André, le troisième ligne argentin, à chaque saison, fait l’unanimité autour de lui. Par ses prestations sur le terrain, qui en font l’un des meilleurs spécialistes au monde au poste de numéro 8, mais aussi par son engagement et investissement dans la vie de groupe. À Toulon, où chaque défaite peut déclencher un tsunami, il a souvent été une digue solide face aux déferlantes médiatiques et présidentielles.

« Je ne suis pas le patron. D’ailleurs, aucun joueur ne peut le prétendre. Les patrons, c’est Mourad, le président, et Bernard, le coach », glissait-il ce mercredi au téléphone. Car ce compétiteur acharné sur un terrain se transforme dès sa sortie en un vrai gentleman. Souriant, affable, poli, toujours prêt à répondre ou à signer un autographe.

« Nous vivons de notre passion, nous sommes des privilégiés et il ne faut jamais l’oublier », explicite-t-il. Fernandez Lobbe, victime d’une profonde déchirure aux ischio-jambiers, a, pour le moment, vécu quelque peu en marge du groupe. Pris par les Four-Nations, il s’est blessé très rapidement. « Je suis impatient de voir le bout du tunnel. Surtout que face à l’Ulster, le niveau global de l’équipe a été très bon. Nous avons perdu le contrôle de la rencontre pendant dix minutes. Mais après, on avait l’impression que quoi que l’on tentait, on allait le réussir. Ce genre de moment en sport est rare et il faut en profiter quand tu peux les vivre », analyse celui qui était en tribunes et a pris « un très gros plaisir ».

CORRIGER LA CONQUÊTE

L’Argentin est quelque peu rassuré sur la volonté du collectif à toujours poursuivre sa marche en avant, à gagner toujours et encore.

« Nous avons vécu deux saisons fabuleuses. Si vous regardez bien, le groupe s’est créé il y a quatre ans. Il y a eu de la continuité et un recrutement intelligent pour toujours pousser les titulaires à se sublimer. Du coup, j’ai l’impression que cette année encore, nous avons progressé et c’est pour cela que j’ai très, très envie de retrouver le terrain », détaille-t-il.

Son retour dans l’équipe pourrait aussi résoudre une partie des problèmes en conquête et notamment en touche du RCT. L’une des rares lacunes des doubles champions d’Europe durant cette première moitié de saison. « Nous travaillons beaucoup avec Jacques Delmas. J’aime aller batailler en l’air », affirme celui qui est considéré par ses pairs comme l’un des meilleurs contreurs du championnat à l’image d’un Bonnaire ou d’un Harinordoquy. « Seulement, c’est d’abord et avant tout un problème de collectif », termine-t-il. Seulement avec lui, les choses sont plus simples et sa science du jeu est précieuse pour un entraîneur.

« Juan est le joueur que je coche en premier quand je construis une troisième ligne », affirment en chœur Saint-André et Laporte, pour une fois d’accord sur un sujet.

Source: Midi Olympique