La nouvelle est tombée hier soir sur le site internet de la Fédération anglaise de rugby : Jonny Wilkinson, 32 ans, a décidé de mettre un terme à sa carrière internationale. Une triste nouvelle pour l’Angleterre et le rugby mondial qui voit s’éloigner l’un de ses plus beaux étendards.

À vrai dire, cette décision n’est pas vraiment une surprise. Lors du dernier Tournoi des Six Nations, « Wilko » avait eu du mal à se familiariser avec son nouveau statut de remplaçant de Tobby Flood. Revenu en grâce lors de la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, il y a deux mois, le demi d’ouverture était sorti par la petite porte en quart de finale face la France. Le mariage avec le quinze de la rose semblait être consommé.

« Une grande tristesse »

«Je ressens une grande tristesse, mais je sais que j’ai été béni dans de maintes occasions avec l’équipe d’Angleterre. J’ai joué quatre coupes du monde, deux tournées des Lions et 91 matchs internationaux pour un nombre ridicule de blessures. Cela me donne un incroyable sentiment d’épanouissement. Aujourd’hui, je me connais assez bien pour savoir que je ne retrouverai plus vraiment le même degré de satisfaction »,se justifie-t-il sur son site internet.

«Ce n’est pas une surprise car il devait l’annoncer après le dernier Tournoi des Six Nations, avance le président du RC Toulon, Mourad Boudjellal. C’était un objet de discussion avec lui car en disputant la Coupe du monde et le Tournoi 2012, il n’aurait fait qu’une demi-saison avec le RCT ».

« Plus disponible pour le RCT »

« Il y a longuement réfléchi et il a dû sentir que c’était le bon moment. Le monde du rugby lui sera éternellement reconnaissant pour ce qu’il a fait. On ne peut que lui dire bravo pour sa carrière »,estime pour sa part Pierre Mignoni, l’entraîneur des trois-quarts du RCT. Dans le cœur des Anglais, Jonny Wilkinson restera celui qui leur offrit la Coupe du monde en 2003 face à l’Australie en claquant un drop à 26 secondes de la fin du temps réglementaire (victoire 20-17).

« On se souviendra de lui, bien entendu, pour son drop, mais bien plus, pour avoir été un sportif exemplaire, un travailleur acharné qui n’a jamais cessé d’essayer d’être le meilleur. Il n’a pas seulement été un joueur de classe mondiale, mais il a incité des centaines de personnes à jouer au rugby ou à le regarder ». La courbette est signée Stuart Lancaster, le sélectionneur intérimaire de l’Angleterre. Le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres et du RCT en particulier. À 32 ans, Jonny Wilkinson est le maître à jouer des Rouge et Noir et une garantie pour l’avenir. Pierre Mignoni s’en réjouit : « Jonny est très impliqué dans le club. Il l’était déjà à 200% et là, il le sera encore plus. Il aime donner et il se rendra encore plus disponible pour le club. Je pense qu’il va se fixer un gros challenge avec le RCT et c’est très bien pour nous. »

« Il a marqué l’histoire de l’équipe d’Angleterre et je pense qu’il marquera celle du RCT. Après son départ, le maillot avec le « 10 » dans le dos sera très dur à porter pour son successeur », anticipe Mourad Boudjellal. L’ange blond du rugby a rendu à sa patrie son arc et quelques-unes de ses plus belles flèches, mais le carquois est loin d’être vide.

Var Matin