Jonathan Danty sans langue de bois : « S’il m’avait fracturé le plancher orbital, paralysé ou crevé un œil… »

Jonathan Danty sans langue de bois : « S’il m’avait fracturé le plancher orbital, paralysé ou crevé un œil… »

Le mercredi 23 novembre 2022 à 22:38 par David Demri

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Le trois-quarts centre international Français Jonathan Danty s’est longuement confié dans les colonnes du journal Sud-Ouest pour évoquer sa blessure contractée lors du match contre l’Afrique du Sud après un terrible déblayage illégal de Pieter-Steph Du Toit, lequel a écopé d’un carton rouge pour cette véritable agression.

Dans un premier temps, le joueur du XV de France se remémore de cette action. Extrait:

« Je ne le vois pas vraiment arriver. Ou une demi-seconde avant qu’il ne m’impacte… Sur le moment, j’ai vraiment eu l’impression qu’il m’avait fendu, qu’il m’avait cassé la pommette. Les médecins ont tout de suite eu une suspicion de fracture. Moi, j’étais prêt à revenir en jeu. A priori, il y a un nerf qui passe à cet endroit, donc j’étais anesthésié. La sensation de douleur est revenue après, mais je ne l’avais pas à ce moment-là. Mais le doc m’a dit, non : « S’il y a une fracture, c’est beaucoup trop dangereux. » Il a bien géré ça. »

Il ne comprend pas pourquoi Pieter-Steph Du Toit a effectué un tel geste si dangereux. Extrait:

« J’ai revu l’image un paquet de fois. Pour voir tout ce qui se passait autour de l’action, la vitesse à laquelle il arrivait. J’ai du mal à comprendre comment il a pu ne pas m’apercevoir et ne pas trouver une autre solution que de me rentrer dans la gueule. Même si je sais que je suis les bras en l’air en train de gueuler parce que leur joueur rampe au sol, il aurait pu à la limite récupérer une pénalité juste en me collant au ballon. Mais bon…

On savait que sur les phases de rucks, les Sud-Africains étaient peut-être les plus virulents au monde. Le docteur m’a dit que j’avais quand même de la chance. Une fracture est une chose, mais j’aurais aussi pu perdre un œil ou avoir une vertèbre déplacée. J’ai eu pas mal de contractures aux cervicales suite à ce choc. Trois centimètres à gauche, il aurait pu me péter le nez. Plus haut, il y avait l’œil, un peu plus bas, il pouvait me casser toutes les dents… La zone du visage, on la connaît. »

Il affirme également regretter que le Springbok ne se soit pas excusé en personne, à la fin du match. Extrait:

« Disons qu’une petite tape sur l’épaule, ou un petit mot comme « je n’ai pas fait exprès », ça aurait peut-être été mieux humainement plutôt que de le faire dans la presse. Mais on ne se connaît pas. Il m’a envoyé un message pour s’excuser, j’espère juste que ce n’était pas pour dire à la commission de discipline qu’il l’avait fait. »

Pour conclure, Jonathan Danty se questionne sur la sanction clémente écopée par Pieter-Steph Du Toit. Extrait:

« S’il m’avait fracturé le plancher orbital, paralysé ou crevé un œil, j’aurais aimé savoir ce qu’il se serait passé… Pour un geste de nervosité ou un coup de poing, on prend plus désormais ! Il y a des barèmes, des défenses, des statuts… Même si ce sont des gestes qu’il faut surveiller. »

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