Joe Van Niekerk: « J’ai été adopté par les Toulonnais ! »
Joe Van Niekerk: « J’ai été adopté par les Toulonnais ! »
Le jeudi 15 mai 2014 à 13:33 par David Demri
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Joe Van Niekerk (34 ans hier), à Toulon depuis 2008, explique, en français, pourquoi les Sud-Africains se plaisent tant en France.
« Vous avez été l’un des premiers Springboks (52 sélections) à rejoindre le Top 14. Comment expliquez-vous que de nombreuses stars sud-africaines signent chaque année en France ?
– L’un des principaux facteurs est que, désormais, un international peut quitter l’Afrique du Sud et rester sélectionnable avec les Springboks. Les mentalités ont changé. Voilà pourquoi (Bakkies) Botha ou (Bryan) Habana, pour ne citer qu’eux, ont franchi le pas. Je ne vais pas le cacher non plus, l’argent est un élément déterminant, même si ce n’est pas très valorisant de le dire comme ça. Mais une carrière dure entre dix et quinze ans au maximum. Il faut donc savoir saisir les bonnes opportunités. Personnellement, ma signature à Toulon a été comme une seconde chance dans ma vie. Une deuxième vie dans le rugby. Je suis reconnaissant de ce que cette expérience à Toulon m’a apporté.
Qu’est-ce qui vous a plu en France et vous a convaincu d’y rester aussi longtemps ?
– J’ai été adopté par les Toulonnais ! À Toulon, il y a de la passion pour le rugby. C’est très excitant. Ensuite, la France et l’Afrique du Sud sont très similaires, même si les cultures sont différentes. Le Cap et Toulon se ressemblent, avec le soleil et la mer. Voilà pourquoi je m’y suis senti comme à la maison. Enfin, concernant la gastronomie, on mange très bien. Et vous avez du bon vin ! (Il se marre.) Cette qualité de vie plaît aux Sud-Africains. Sans oublier la sécurité. Il ne faut pas cacher que parfois, en Afrique du Sud, c’est dangereux. En France, c’est “safe” !
Et au niveau du jeu ?
– C’est différent. Le Top 14 est un Championnat très relevé. La plupart des meilleurs joueurs mondiaux évoluent en Top 14. Mais ça se passe beaucoup devant. Même si le rugby sud-africain est basé sur le défi physique, le jeu est quand même plus fluide.
Avez-vous joué un rôle important dans l’intégration des nombreux Sud-Africains du RCT ?
– Oui, c’est normal. C’est difficile de quitter son pays, sa famille et ses amis. Quand tu arrives dans un nouveau pays, avec une langue difficile comme le français, tu peux vite être perdu. C’est important de pouvoir se retrouver et s’aider entre compatriotes. Ça rassure et ça permet de se sentir libéré sur le terrain. Voilà pourquoi tous les Sud-Africains réussissent au RCT. Nous sommes très soudés.
Avez-vous des contacts réguliers avec les autres Sud-Africains du Top 14 ?
– Pas forcément. On se voit après les matches, on discute un peu en buvant une bière, mais ça ne va pas plus loin. »
Source: lequipe.fr
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Légende ….
😀 😉 Salut les amis… Ben voilà !… Plutôt que de commenter une énième fois la guéguerre savamment orchestrée par les Présidents Boudjellal et Lorenzetti, je préfère m’attacher à la dimension humaine du Rugby plutôt qu’à sa logique économique. Du moins pour l’instant… Et l’occasion m’en est aujourd’hui donnée. Notre sport va vite. L’information encore plus. Puis cette putain de vie qui se charge d’accélérer le rythme. Alors prenons un moment pour respirer et surtout, n’ayons pas la mémoire courte.
Avant de nous consacrer à notre très belle, très irrationnelle et très appréciable mission de supporters en demi-finale du Top 14, j’aimerai d’abord évoquer un type exceptionnel. Qui a curieusement disparu des radars de l’actualité toulonnaise. Sans doute à cause de la réussite d’un groupe performant. De l’impitoyable concurrence et des outrages du temps qui passe plus sûrement. Mais sans lequel, au-delà de Mourad, cette magnifique aventure n’aurait peut-être pas eu la même saveur. Ni même commencé. Du moins pas aussi vite ni aussi fort. Au même titre qu’un Tana Umaga. Et qu’un tifo, aussi sincère soit-il ne saurait suffire à honorer. Hey Joe !… Yes, mec !… car c’est bien de toi dont il est question. Comme nous n’aurons plus – sauf miracle ou épidémie en 3ème ligne – le plaisir de te revoir avec la tunique du RCT, il est temps de te dire ce que tu représentais et combien tu comptais pour le peuple « Rouge et Noir »:
« Voilà, c’est fini… » chantait Jean-Louis Aubert. Oui, mon ami, tu es maintenant arrivé au bout du chemin avec ce club. Ton club. A notre grand regret mais c’était inéluctable. Et quand j’affirme sans rire que le Rugby est le plus beau et le plus noble des sports, j’avais vraiment besoin de t’y associer comme un symbole. Car il réclame l’absolu. Le sacrifice pour son frère d’armes. Cela en exige de l’humilité et de la générosité, de la bravoure et de la confiance… Puis il n’y a pas plus forte et plus belle offrande que ce don de soi. Cette souffrance consentie pour en préserver le coéquipier. Et qui mieux que toi, Joe, au-delà de ton talent de joueur, avec ta rage de vaincre, ton amour du maillot et ta sollicitude permanente envers les autres, pouvait l’incarner ?…
Qui n’a pas vécu ces moments de totale fraternité dans un vestiaire ou de communion dans les travées de Mayol ne peut comprendre. Il ricanera, les qualifiera de grotesques ou d’excessifs. Même pas grave !… Même pas mal !… Ceux qui ont joué, souffert, chanté et pleuré de joie ou de déception savent leur réalité. Le joueur de Rugby ne peut succomber au culte de soi. Car il sait qu’il n’est rien sans les autres. Il a besoin de tous les autres. De tous horizons. Supporters compris. C’est avec eux, en unissant leurs forces et cultures disparates, qu’il pourra vaincre. Et ça, Joe, capitaine mystique et fier Springbok élevé au pays Arc-en-ciel, tu le savais mieux que quiconque.
Puis faire marcher ensemble la tête et les jambes, le cœur et les poings, c’était ton vrai challenge. Et comment faire partager au profane la puissance des sentiments éprouvés quand tu pénétrais dans l’arène ?… Car, sous des aspects de gladiateur au regard de feu, tu dissimulais en fait une âme tourmentée. A l’instar d’une autre icône toulonnaise… Au fond des tripes, tu luttais contre ta peur et tes fêlures. Mais tu savais les dompter, non pour toi-même, mais pour être à la hauteur du sacrifice à venir de tes quatorze autres frères. Et quelle plus belle image, Joe, que celle de te voir entrer sur une pelouse baignée de soleil, te frappant la poitrine, la rage au corps et le rugissement aux lèvres ?…
Voilà pourquoi, lorsqu’arrive l’heure de raccrocher les crampons et d’accepter que ton corps ne soit plus à la hauteur de ton envie, l’adieu au cuir et à tes supporters est si déchirant. Une partie de toi va disparaître à jamais et un pan de notre histoire commune avec. Tu sais que tu ne revivras plus ces heures incandescentes. Ces regards si intenses dans les vestiaires. Ces corps tellement serrés avant le combat qu’ils ne font plus qu’un. Et ces chocs douloureux qui pourtant t’ont fait sentir si vivant. Hélas, vient toujours le temps cruel où le Rugby se dérobe alors que tu lui as tant donné…
Donc pour toutes ces raisons et au nom d’un amour partagé, merci du fond du cœur et bon vent dans ta nouvelle vie. Qu’elle soit riche de projets et de magnifiques rencontres car tu le mérites définitivement, Johann Christiaan Van Niekerk. 😉 :yes: :yes:
« Le Rugby est aux antipodes du one-man show. Il propose un art subtil de la réussite dans l’abnégation et l’amitié où l’homme, réputé inachevé par essence, se complète enfin à travers les autres. »
Antoine Blondin
Amen…
Joe, on t’aime. Sincèrement. Le RCT te doit beaucoup… tellement… tu fais partie de son histoire, pour toujours et à jamais.
C’est une sacrée page que l’on s’apprête à tourner… Je vais m’arrêter là, Stéphane a déjà tout dit… et si bien dit…
Parce que Joe. Parce que Toulon :yes:
Tout est dit.
:yes: :yes: :yes: :yes: :yes: :yes:
Bravo à Stéphane. Tu m’as tiré les larmes….tellement je suis émue je ne c quoi dire sinon. Chapeau bas. Merci..et allez RCT !!!
Merci STEPHANE …..
Merci captain …..
Bravo stef, parfois les communications présidentielles nous divisent , mais ces grand joueurs nous rassemblent, ces hommes courageux, de devoir et de talent nous réconcilient finalement tous autour d’eux
Grandiose Stéphane !!! Quel hommage !!! Surtout que Joe le mérite vraiment . Franchement avec ton talent , écris nous un livre sur Toulon et le RCT . Sérieux encore bravo .
bravo magnifique
merci captain Joe pour tout ce que tu as apporté à notre RCT
J adorais te voir rentrer sur le terrain et te taper sur la Poitrine, ton CŒUR est toulonnais.Tu vas me manquer CAPTAIN
Demain, à Lille, je porterai encore et toujours mon t-shirt à l’éffigie de Joe.
Parce que s’il n’est même plus remplaçant dans notre équipe, il est dans mon coeur de supporter, irremplaçable.
:yes: :drink: :yes:
🙂 Stéphane, c’est magnifiquement écrit. Tu es à mes yeux le plus qualifié pour pouvoir retranscrire tout ce que nous ressentons pour « Captain Joe ». Alors mille mercis pour Joe Stéphane. :-*
?:-) « il ne faut pas pleurer parce-que c’est fini, mais se réjouir de tout ce que nous avons vécu ensemble. »
ému et triste de voir partir ce joueur exceptionnel et attachant d’autant plus qu’il s’est inscrit dans la durée au rct et qu’il a fait parti de l’equipe qui a joué le maintient et il y a joué un rôle déterminant avec tana qui est exceptionnellement sorti de sa retraite !!!!
j’aimerai vraiment que l’on gagne un ou 2 titres pour jonny et pour joe !!!!!
capitaine Joe représente parfaitement les
valeurs de ce sport merveilleux comme tu
l’écris si bien Stéphane !
merci à toi de donner de la hauteur à ce
blog.
Si seulement l’on pouvait voir captain Joe avec le bout de bois descendre l’avenue de la république à la fin du mois….
Merci Stephane pour ta prose c’était magique.