Jocelino Suta, venu de si loin
Jocelino Suta, venu de si loin
Le mardi 6 novembre 2012 à 10:24 par David Demri
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L’histoire de Jocelino Suta n’est pas banale. Appelé avec le XV de France, le deuxième-ligne n’était pourtant pas sûr d’avoir le niveau pour être professionnel.
Jocelino Suta est né au Vanuatu, «au milieu de nulle part dans le Pacifique». Et au milieu de nulle part, il a bien failli y retourner. Au début des années 2000, son club, le Stade Montois, se demandait carrément s’il fallait le garder ou le renvoyer en Nouvelle-Calédonie. Il faut dire qu’à l’époque, le deuxième-ligne pesait 125 kg,«avec beaucoup de matière grasse», et n’arrivait pas à finir les tours de terrains. Au point de se faire à l’idée de ne jamais passer professionnel et de s’engager dans l’armée de l’air. Un autre monde, une autre vie. Aujourd’hui, Jocelino Suta est sélectionné pour prendre part aux tests de novembre du XV de France.
Source: lequipe.fr
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ITW de Mourad dans La Montagne aujourd'hui :
Toulon réalise un début de saison de feu. Vous êtes évidemment aux anges…
Le scénario est tellement beau pour nous que George Lucas pourrait être le producteur du Top 14 ! Après, ce n’est qu’un début de saison, il ne faut pas s’emballer. On sait très bien que Toulon est attendu au tournant. Au bout de deux défaites, « l’équipe soudée qui a une âme » redeviendra « l’équipe de mercenaires qui ne marche qu’au chéquier ». De toute façon, on n’a pas la prétention d’être au niveau de Toulouse et Clermont. On essaie juste de rattraper chaque année un peu de notre retard sur eux.
Vous parlez de retard mais vous avez quand même gagné (15-12) la dernière demi-finale contre Clermont…
Mais on n’a pas écrasé l’ASM, loin de là. Je suis persuadé que le match s’est joué sur la demi-finale de Coupe d’Europe perdue sur le fil par Clermont contre le Leinster (un mois plus tôt, NDLR). Clermont avait des séquelles morales et physiques. Malgré tout, cela reste un souvenir extraordinaire. Comme un petit titre.
Avant ce match, Clermont ne vous avait pas laissé que de bons souvenirs. A commencer par la demi-finale 2010 à Saint-Etienne…
C’est sûrement la seule défaite du RCT que j’arrive à revoir. Un vrai match d’anthologie, le rugby dans toute sa splendeur. Bon, il y a aussi eu une erreur d’arbitrage d’anthologie. Les Clermontois n’y sont pour rien. On n’aurait pas frôlé le plan social chez Michelin si Clermont n’avait pas remporté le Brennus cette année-là.
Vous vous en prenez souvent aux arbitres…
Je les respecte pourtant ! D’autant que cette saison, ils se sont nettement améliorés. Non, la seule chose que je leur reproche, c’est de ne pas venir s’excuser quand ils commettent des erreurs. Les policiers, les juges, tout le monde le fait, mais pas eux. Un jour, j’en ai eu un qui m’a dit : «Désolé, je vous ai arbitré comme un cochon. » Comment voulez-vous dire du mal de gens comme ça ? Les arbitres ne sont pas des mutants, ils font des erreurs, c’est humain. Mais ils ont aussi le devoir de s’excuser. Pour moi, quand ils ne le font pas, cela équivaut à un « rien à cirer, t’as vu ce que je t’ai mis ! » Cela crée une paranoïa et explique quelques sorties de langage.
Justement, tout le monde se souvient de votre dernière venue à Clermont (1)…
Disons que j’ai eu une formule qui est rentrée dans les annales (rires) ! Cela m’a valu pas mal de déboires. Ce que je n’ai toujours pas compris d’ailleurs. Je n’ai insulté personne. J’ai simplement fait part de mon ressenti par rapport à une situation. Pour dire qu’on m’avait volé mon rêve, j’ai employé une métaphore.
Vous pourriez donc recommencer ?
Je dis toujours ce que je pense, contrairement à beaucoup de gens qui vous sortent des réponses courues d’avance. «Voulez-vous être champion ? – Non, on joue le maintien. » Ce genre-là, c’est un langage aseptisé. Je lis des interviews de joueurs ou de présidents qui sont d’une platitude à mourir. Il n’y a rien. C’est le vide, la communication « plan de carrière », incolore et inodore. Moi je n’ai ni Dieu ni maître. Là,je viens d’avoir un écart de langage sur Richard Pool-Jones du Stade Français, et bien je sais que j’ai perdu deux voix au comité directeur de la Ligue. Mais je m’en fous(rires) !
On a parlé d’une promesse de prime pour vos joueurs en cas de succès à Clermont…
C’est faux. Ils n’ont même pas de prime pour être champions de France ! Cela fait partie du fantasme. Vous savez, je n’ai rien contre Clermont qui a un vrai public de passionnés et de connaisseurs. Beaucoup de supporters de l’ASM sont aussi fadas que ceux de Toulon. Après, je n’ai pas toujours été dans les meilleurs termes avec le président Fontès, c’est vrai. On s’est envoyé quelques piques mais ça fait partie du jeu. Je le respecte car il a fait un travail incroyable. A un moment, j’ai simplement voulu rétablir la vérité quand il parlait des « pauvres face aux riches ». Non ! Clermont – Toulon, ce sont les « très riches » face aux « riches ».
Les « très riches » étant Clermont ?
Evidemment ! Il n’y a pas de honte à cela. Clermont est un club très bien dirigé, qui a de belles structures, mais qui a aussi de très grands moyens financiers. Ce n’est pas que le talent. Souvent, les clubs ont tendance à dire qu’ils réussissent parleur talent et nous par l’argent. Que l’ASM soit une institution pour Michelin ne me pose aucun problème. Je suis même plutôt envieux. J’aimerais beaucoup que Toulon bénéficie du soutien d’une entreprise de cette dimension.
Mettre fin à la série clermontoise à domicile, ça doit quand même vous titiller…
Moi, j’aimerais que Toulon soit l’équipe qui batte Clermont pour la 11e fois en finale. Pas parce que c’est Clermont mais parce que ça voudrait dire que le RCT est champion de France.