Interrogé par le journal Rugby Info Toulon, le deuxième ligne Toulonnais Jocelino Suta revient sur divers sujets. Dans un premier temps, il évoque sa forme actuelle, puis le début de saison du Rugby Club Toulonnais.

Ensuite, Jocelino Suta explique que certains souhaitent déstabiliser le club après que l’équipe ait décroché le titre de champion d’Europe.

Enfin, il parle des prochaines échéances à venir et son apprentissage aux côtés de deux immenses joueurs: Bakkies Botha et Ali Williams. Extrait:

Il y a un an, tu découvrais le groupe France et fêtais tes premières sélections en bleu. Comment juges-tu l’année qui vient de s’écouler ?

Je pense avoir franchi un cap. J’ai aussi gagné en expérience et en maturité. Mais je dois encore progresser et j’aimerais retrouver le XV de France. Mais ça passe par de bonnes performances en club. L’équipe de France reste dans un coin de ma tête. Une fois que tu y as goûté, c’est normal.

L’an dernier, tu étais au top en fin d’année 2012 puis tu as connu une baisse de régime et tu as moins joué. Que s’est-il passé ?

J’ai enchaîné beaucoup de matches entre le club et la tournée. Il y a une fatigue qui s’est installée. Une fatigue physique et mentale. Mais inconsciemment, tu veux jouer tous les matches. Mais c’est impossible. La fraîcheur n’est plus là, et ça explique ma baisse de régime.

Est-ce que tu as changé des choses cette année ?

Non, pas forcément. Pour le moment, mon début de saison est correct. J’ai bien démarré, mais je me suis blessé au mollet, ça m’a un peu freiné dans ma progression car j’ai été absent un mois. Je me sens de mieux en mieux, je reprends le rythme.

Comment juges-tu le début de saison de Toulon ?

On n’est pas réguliers. Je dirais que notre début de saison est poussif, mais nous sommes quand même bien placés. La prestation à Toulouse, malgré la défaite, nous a fait du bien. C’est une bonne base pour repartir du bon pied.

Comment expliques-tu les deux visages de Toulon ?

Après notre titre de champion d’Europe, tout le monde nous voyait au dessus. Tout le monde nous voyait comme une machine imbattable. Mais ce n’est pas la réalité. On ne va pas mettre 50 points à tout le monde. Parfois, ça ne passe pas. On n’est pas des machines, on peut rater un match. On essaye de trouver la bonne formule, mais il y a un bon état d’esprit, c’est important.

Beaucoup d’observateurs disent que Toulon a une équipe vieillissante…

On l’a déjà entendu l’an dernier, ce qui ne nous a pas empêchés d’être champions d’Europe et de faire de gros matches. Et pour être aux entraînements avec les mecs tous les jours, personne n’est au bout du rouleau. C’est juste à nous de nous reprendre en main sur certains matches.

Est-ce qu’il y a de la jalousie vis-à-vis de Toulon ?

Oui, c’est une certitude. Depuis notre titre, on essaye de nous déstabiliser. Mais on n’y prête pas attention. On est de grands garçons, on laisse parler.

La trêve est-elle bénéfique ?

Oui, ça fait toujours du bien de souffler un peu. On enchaîne depuis 4 mois. Surtout que le mois de décembre est capital avec la double confrontation face à Exeter en H-Cup et la réception de Montpellier et le déplacement au Racing-Métro, deux concurrents directs pour la qualification.

Est-ce le premier tournant de la saison ? 

Il faudra jouer tous les matches à fond. De tout façon, on joue tous les matches pour gagner. On sait que le début de saison n’est pas terrible, on sait qu’il y a de gros matches qui arrivent. On sait à quoi s’attendre et qu’il faudra sortir de grosses performances ! On veut conserver notre titre en H-Cup. Donc on n’a pas le choix.

En Top 14, quelles sont les équipes que tu redoutes ?

Il y a Toulouse, mais après notre défaite, on sait comment les prendre désormais. Mais franchement, on est conscient de nos forces et on ne se préoccupe pas des autres équipes. Toutes les équipes sont dangereuses. Mais le plus important, c’est Toulon. On veut garder notre standing.

Revenons à toi, tu joues plus en deuxième-ligne depuis l’an dernier, est-ce que tu as décidé de t’y fixer ? 

Je m’y adapte de plus en plus et je prends de plus en plus de plaisir. Mais si je dois dépanner en troisième ligne, pas de problème. Mais je me sens bien en deuxième ligne, j’ai de plus en plus de repères.

Tu es aussi bien entouré en deuxième ligne avec Bakkies Botha et Ali Williams. Qu’est ce que tu apprends à leurs côtés ?

Ce sont deux immenses joueurs, deux références en deuxième ligne. Mais la concurrence est saine et on s’entend très bien. Botha je le connais de mieux en mieux. C’est un vrai combattant. Et Ali Williams nous apporte en plus un supplément d’âme au niveau de la touche. J’apprends beaucoup.

Tout est réuni pour faire une belle saison !

Oui, on a le matériel qu’il faut. Après, ça dépendra de l’investissement de chacun. On est confiant. On a de la qualité à chaque poste. Mais la vérité sera celle du terrain !