Jiuta Wainiqolo : « Parfois je rentre chez moi et je me dis: ‘je ne suis qu’une m…' »
Jiuta Wainiqolo : « Parfois je rentre chez moi et je me dis: ‘je ne suis qu’une m…' »
Le vendredi 9 février 2024 à 15:53 par David Demri
15 Commentaires
Publicité
L’ailier du Rugby Club Toulonnais, Jiuta Wainiqolo s’est longuement confié dans les colonnes du journal régional Var-matin pour évoquer les difficultés qu’il rencontre au sein du RCT, lors de cette saison 2023 / 2024.
Il explique respecter les choix des coaches, lui qui a vu son temps de jeu énormément diminuer. Extrait:
« Parfois tu joues, parfois tu as moins le vent dans le dos. Ce sont les décisions du staff, je les respecte. Et quand on ne me retient pas pour un match, je travaille deux fois plus, et je me tiens à disposition pour la journée suivante. Je veux jouer, gagner, aider l’équipe. Aujourd’hui c’est plus difficile pour moi… »
Il concède avoir perdu un peu de sa confiance. Extrait:
« Je sens que je perds un peu confiance en moi. Quand je ne joue pas, parfois je rentre chez moi et je me dis: « je ne suis qu’une m… ». Mais il ne faut pas baisser la tête, travailler et comprendre ce que je dois faire de mieux pour regagner la confiance des entraîneurs. C’est dur, mais il ne faut pas cogiter. Ou le moins possible. C’est un travail mental. J’essaye de devenir plus fort. »
Pour éviter de déprimer, il se plonge dans le travail pour regagner une place de titulaire. Extrait:
« C’est assez spirituel, mais je veux garder le sourire, rester positif. Les carrières sont courtes, alors il faut continuer à prendre du plaisir. Quoi qu’il arrive. Si tu ne joues pas? Travaille pour l’équipe. On est un groupe, alors quand on gagne, ce n’est pas seulement à 23. Et quand on perd, c’est pareil. Vous savez, quand on a enchaîné plusieurs défaites, j’ai vu de la colère, de la tristesse, de la négativité… C’est à ce moment précis qu’il faut trouver des ressources. Il y a des jours pluvieux, et d’autres ensoleillés. À nous de garder le cap. »
Dans la foulée, il raconte sa prestation totalement ratée contre Montpellier, au GGL Stadium. Extrait:
« Ça m’a fait mal au ventre. J’étais tellement désolé… Je jouais peu, le staff me donne une chance et moi, je fais un peu n’importe quoi… J’ai demandé à discuter avec Pierre et Andrea. Car je n’avais pas trouvé ma place sur le terrain. Ils m’ont écouté, m’ont dit qu’ils continuaient de croire en moi. Ils connaissent mes qualités, m’ont dit qu’ils savaient que j’étais un joueur dangereux dès lors que j’avais le ballon, mais qu’il me fallait du temps de jeu et que tout reviendrait. Il me tarde, car c’est difficile en ce moment. »
Malgré tout, Jiuta Wainiqolo refuse de perdre son sourire. Extrait:
« J’ai besoin de rigoler chaque minute de ma vie. Vous savez, j’aime tellement le rugby… Dans mon cœur, c’est un jeu et j’ai besoin de voir des sourires, de rigoler avec les mecs, de sentir une énergie. Les joueurs sont tous différents. Certains ont besoin de calme avant un match, d’autres qu’on les rassure. Moi, j’ai besoin d’être léger, de sentir les mecs. Même dans ma vie, j’aime rigoler. C’est même difficile de m’empêcher de le faire. J’ai besoin de sourire pour être bon. Vous savez, les carrières sont courtes, donc on doit aimer ce qu’on fait, s’éclater à chaque entraînement, chaque match. Et si demain je fais la gueule en venant m’entraîner, c’est que j’aurais perdu la flamme. Mais ça n’arrivera pas.
Pierre me demande parfois de moins me disperser, d’être plus sérieux, car je rigole à certains entraînements. Il faut que je travaille sur ce point, mais vous savez, j’aime profondément ce sport, ce club, les mecs qui m’entourent. Je veux vraiment retrouver mon rugby, redonner du plaisir aux supporters, faire gagner l’équipe. J’y pense à chaque seconde de ma vie. »
Publicité
15 Commentaires