Le 26 novembre 2005 restera à jamais gravé dans la mémoire de Jérôme Thion.

Ce jour-là, lors d’un affrontement entre la France et l’Afrique du Sud, l’ancien deuxième ligne tricolore est passé tout près du drame.

Victime d’un violent contact avec le capitaine sud-africain John Smit, il a poursuivi le match sans réaliser qu’il jouait avec une fracture du larynx. Un témoignage poignant qu’il a livré au média Legendary Plays.

Un choc aux conséquences terrifiantes

Capitaine du XV de France en l’absence de Fabien Pelous, Thion se souvient avec précision de l’instant où tout a basculé :

« Il y a un lancer récupéré par John Smit en fond d’alignement. Je vais pour le plaquer et il arrive coude en avant. […] Le problème, c’est que je suis capitaine et je perds la capacité de parler. Mes cordes vocales sont touchées et j’ai une fracture du larynx, sans même le savoir. »

Malgré l’intensité du choc, le staff médical ne mesure pas immédiatement la gravité de la blessure. Le verdict du médecin de l’équipe de France est sans appel :

« C’est bon, continue Jérôme. Bernard (Laporte, alors sélectionneur) veut que tu restes sur le terrain. »

Tentant de poursuivre l’effort, Thion joue encore cinq minutes avant de comprendre que son état est critique. « Je n’arrive plus à respirer… » Finalement évacué à l’hôpital, il y passera une semaine en soins. « Si j’étais resté dix minutes de plus sur le terrain, je serais parti les pieds en avant. »

Un geste resté impuni

Au-delà de la peur et des souffrances physiques, l’ancien international reste marqué par l’absence de sanction à l’encontre de John Smit. « Aujourd’hui, il aurait pris six ans de suspension et aurait été banni du rugby ! À l’époque, rien du tout. L’arbitre demande la vidéo… simple pénalité. »

Un souvenir amer, qui rappelle à quel point les règles et la sécurité des joueurs ont évolué au fil des années. Heureusement, Thion a pu se remettre de cet incident, mais son témoignage met en lumière les dangers du rugby de haut niveau et l’importance des protocoles médicaux en place aujourd’hui.