Le consultant rugby d’Eurosport, Jean-Baptiste Lafond a débriefé la défaite des Bleus contre les All-Blacks (38-18).

Ce-dernier est en admiration devant les Néo-Zélandais qui n’hésitent pas à jouer même sous la pluie. Il a également apprécié leurs mêlées. Extrait: 

« Les Blacks nous ont montré comment on pouvait jouer vite sous une pluie fine. A la télévision, on ne se rendait pas compte qu’il pleuvait beaucoup. Et les Blacks, qu’il pleuve ou pas, ils en ont rien à cirer, ils jouent ! Ce qui m’a marqué, c’est leur façon de se passer le ballon en offload. Puis la mêlée des Blacks est intelligente. Elle pousse quand il faut pousser, surtout sur les introductions adverses. Sur leurs introductions, ils font le minimum pour garder de l’acide lactique dans les jambes. Faites une mêlée un jour avec les copains. Vous poussez pendant 10, 20 ou 30 secondes. Vous verrez derrière les jambes. Il n’y a plus d’essence dans le moteur ! Ils ont beaucoup d’efficacité les Blacks. »

Pour autant, Jean-Baptiste Lafond ne veut pas se montrer méchant avec les Bleus. Il estime que les Français se donnent à fond pour tenter de renouer avec la victoire. Extrait:

« Le point positif, c’est que l’on gagne la seconde mi-temps, mais on prend encore 40 points. Mais ce sont les meilleurs joueurs du monde. Donc on n’a pas envie de dire du mal de cette équipe de France. Quand je vois Guy Novès en conférence de presse, ainsi que Guilhem Guirado baisser la tête le visage tuméfié… On ne peut avoir que de l’admiration pour ces joueurs qui se donnent vraiment. Mais je pense qu’en France, on s’habitue plus à la défaite qu’avant. On s’habitue à la défaite car cela fait désormais quatre fois d’affilée que nous perdons. Donc on cherche, on se gratte la tête. Ce n’est pas facile pour Guy Novès et ça se voit. Il se pose des questions et on sent qu’il va faire des nuits blanches jusqu’à samedi. Même en dehors de la pression du président Bernard Laporte, à un moment il faut gagner. La petite bière fraîche d’après-match, elle est meilleure quand il y a la victoire. »

Pour conclure, le consultant estime que le XV de France peut mieux faire notamment derrière. Extrait:

« Le rugby moderne va très très vite. On voit que même avec la pluie, les Blacks prennent des risques. Je pense que justement, le plus grand risque, c’est de ne pas en prendre. Après, si tu n’as pas les moyens derrière… Mais un mec comme Bastareaud, dans son registre, il est monstrueux ! Mais est-ce que c’est lui qui va faire 30 mètres en prenant un trou ? Je ne sais pas. Je pense qu’il faut trouver deux ou trois joueurs en plus derrière. J’ai envie que ça marche, mais en même temps je suis réaliste et je sais que nous ne sommes pas encore au niveau des trois ou quatre meilleures nations du monde. »