Jean-Baptiste Dubié va partir jouer en Australie !
Jean-Baptiste Dubié va partir jouer en Australie !
Le dimanche 10 septembre 2023 à 10:03 par David Demri
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Le trois-quarts centre de l’Union Bordeaux-Bègles, Jean-Baptiste Dubié voyait son contrat arriver à terme avec l’UBB au mois de juin dernier.
Le joueur de 34 ans a décidé de prolonger le plaisir pendant quelques mois en Gironde puisqu’il s’est engagé en tant que joker Coupe du monde.
Jean-Baptiste Dubié va très prochainement se retrouver sans club. Et pour cause, le Top 14 est en trêve durant le Mondial. Il ne lui reste plus qu’un match à jouer avec l’UBB avant de voir son contrat de joker Coupe du monde arriver à son terme.
Interrogé via Midi Olympique, Jean-Baptiste Dubié est revenu sur la belle soirée qu’il a passé lors de la victoire remportée contre Toulon à Chaban-Delmas, il y a quelques jours. Extrait:
“Je redescends doucement de mon nuage. Encore maintenant, j’ai du mal à réaliser que tout ça a été fait, en partie pour moi. C’était vraiment beau. J’ai été chamboulé et lorsque je prends un peu de hauteur, je me dis que j’ai eu de la chance.
Quand tu rentres sur un terrain, tu es dans un état second. Quand tout le monde t’applaudit et que tout est centré sur toi, c’est encore autre chose. En live, je m’étais dit, au moment de sortir, qu’il ne fallait pas que j’oublie de regarder ma famille en tribune. J’ai complètement oublié. Dans la cahute, je me suis dit “merde, je ne les ai pas salués !” Au final, je l’ai fait après, lorsque je suis re rentré. C’était fort en émotions, mais je n’ai pas calculé ce qui m’arrivait.”
Selon lui, il a eu beaucoup de chance de débuter ce match contre Toulon car il n’avait pas fait une très bonne préparation. Extrait:
“Je n’avais pas fait de bons matchs amicaux. Je revenais bien malgré tout. Je n’étais pas loin du truc, mais quand tu connais l’enjeu de notre championnat et les objectifs de l’UBB, à un moment donné, ce sont les plus compétitifs qui sont sur le terrain. Il n’y a pas d’état d’âme. C’est pour ça que j’ai remercié le staff et Yannick de m’avoir fait confiance sur ça. C’est une preuve d’affection, de valeur du rugby et de respect.
Pendant la semaine, il y a eu des mots et des attitudes qui ne trompent pas. À la fin du match, j’ai remercié les mecs par rapport à ça. Ce sont des moments forts, que tu n’imagines pas vivre et quand ça t’arrive, tu te dis que c’est beau.”
Son plus gros regret ? De ne pas avoir remporté un trophée avec l’UBB. Extrait:
“J’aurais rêvé de soulever un trophée avec cette équipe-là, mais ce n’est pas si simple. Je retiens cette ambiance, ce stade, cette histoire, puis ce président qui ne lâche rien, veut absolument y arriver, et bâti son équipe sur des valeurs qui me sont proches. À Bordeaux, il y a un esprit de famille important. Malgré les périodes difficiles, le groupe aurait pu imploser, mais on s’est battu.
L’UBB n’a pas passé le cap d’être championne, ce n’est pas facile à vivre, il y a eu beaucoup d’échecs. Même si nous avons fait des demi-finales, personne ne se souvient des demi-finalistes. C’est une belle évolution, certes, mais on s’en fiche de finir en demi. Chaque année, c’était vraiment dur.”
Il explique s’être fait de nombreux amis à Bordeaux. Extrait:
“Il y a eu des connexions avec des mecs comme Romain Lonca, Jean Marcellin Buttin. Nans, je n’en parle même pas. C’est mon alter-ego. On vient quasiment du même endroit, nos parents et oncles ont joué l’un contre l’autre. On ne se connaissait ni d’Eve, ni d’Adam. Il y a des mecs avec qui je suis lié pour toujours. Je pense à Jeff Poirot, Clément Maynadier, Cyril Cazeaux. Je n’aurais jamais cru que j’allais aussi bien m’entendre avec un cul-rouge (Cazeaux est originaire de Dax, NDLR). À Bordeaux, il y a un esprit bien sud-ouest. Ce club a une certaine âme.”
Jean-Baptiste Dubié pourra disputer un dernier match avec l’UBB lors de la reprise du Top 14. Ce sera contre Toulouse. Extrait:
“C’est aussi ce qui m’a permis de ne pas être trop ému sur la dernière à Chaban. Je sais que je vais pouvoir profiter, encore deux mois, du club, de mes coéquipiers, de cette vie rêvée de joueur de rugby. Aujourd’hui, je savoure tout. Je prends énormément de plaisir à être avec ce groupe.”
Qu’en est-il de son avenir ? Il l’affirme : il souhaite partir en Australie avec sa femme et y trouver un club. Extrait:
“L’idée, c’est qu’en novembre, je parte avec ma femme, mes crampons et quelques affaires pour jouer là-bas.”
C’est seulement si un club du Top 14 venait à lui faire une offre qu’il songerait alors à rester en France. Extrait:
“La seule chose qui pourrait me faire changer d’avis, c’est si en dernière minute, un club de Top 14 a un besoin, à cause de blessures. Je n’attends rien, mais si Bordeaux pète un mec et me demande de rester, je ne peux pas dire “non”. Mais la probabilité reste assez infime, dans ma tête, je suis déjà parti !”
Pour cette nouvelle aventure en Australie, le centre Bordelais a engagé un agent pour lui trouver un nouveau club. Extrait:
“Je bataille, j’ai trouvé un agent australien, mais ce n’est pas simple. Faire signer un frenchie de 34 ans, qui n’a pas de sélection en équipe de France, ce n’est pas anodin. De plus, je crois qu’aucun Français n’a joué dans une franchise australienne en Super Rugby. Pour moi, c’est un enjeu.”
Une chose est sûre : il n’a pas envie de raccrocher les crampons. Extrait:
“Je n’ai pas encore envie de raccrocher les crampons. De plus, je sortirai de deux prépas et si je joue avec une franchise, il y en aura une troisième ! À tout moment, je vais pouvoir postuler pour l’équipe de France (rires). C’est un peu l’aventure, c’est ça qui me fait vraiment kiffer. Dans nos carrières, nous avons toujours été choyés, encadrés. On savait ce qu’on faisait un an et demi à l’avance. Là, je pars en novembre avec un billet d’avion pour Sydney et après, on verra !”
Pour conclure, Jean-Baptiste Dubié explique pourquoi il a cette envie d’évoluer en Australie. Extrait:
“J’ai toujours été attiré par les autres cultures. J’avais suivi l’arrivée de Blair Connor. Il était venu avec sa planche de surf, des claquettes et un tee-shirt. J’ai eu la chance de jouer avec lui et de devenir hyper proche. J’ai rencontré ce fou de rugby. Je me suis dit que ces gars-là étaient différents. En fait, j’ai toujours eu envie de me sentir à leur place, d’être l’étranger de l’équipe.”
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