Grâce à sa polyvalence et son talent, O’Connor s’est rapidement adapté et intégré à la machine toulonnaise.

Depuis deux matches, James O’Connor crève l’écran. Sur le premier de ses deux essais face à Montpellier (40-17), l’Australien a déboulé pleine balle au centre du terrain, sans ballon, pour aspirer Robert Ebersohn et laisser la voie libre à Matt Giteau. L’ouvreur du RCT n’avait plus qu’à servir son ailier, qui avait déposé son vis-à-vis, pour conclure une action de plus de cinquante mètres à pleine vitesse. « Sans ballon, il fait du boulot »,explique l’ailier montpelliérain Benjamin Fall. « Il redescend beaucoup pour contre-attaquer, il créé des leurres. Il pèse. » Un constat partagé par l’ailier de Brive Guillaume Namy : « Quand il joue ailier, sa polyvalence se ressent, car il se propose beaucoup et souvent dans le bon ­timing. » Mais c’est surtout ballon en main que James O’Connor est phénoménal. Thomas Lombard, consultant Canal +, est sous le charme : « Il a cette faculté à trouver, dans chaque ­situation, une solution pour avancer. Il est constamment dans l’évitement. Il ne va au contact qu’en dernier recours. Il allie vitesse, appuis, explosivité. Ce cocktail lui permet de gagner ses duels et de bonifier chaque situation. Quel talent ! »

LOMBARD : « LE MEILLEUR ACTUELLEMENT »

Guillaume Namy, qui l’avait ­affronté lors du Championnat du monde des moins de 20 ans en 2008, connaît bien l’Australien : « Son point fort, ce sont ses ­appuis, qui lui permettent de changer de rythme et d’espace très vite. Il est très bon en un contre un. » Benjamin Fall confirme : « Il gagne ses duels grâce à des crochets courts. Il compense ensuite son manque de physique par de la vitesse. Enfin, avec sa grosse technique individuelle et peu de déchet dans son jeu, il apporte à chaque prise de balle. »

Joueur le plus utilisé des ­lignes arrière du RCT derrière Maxime Mermoz et David Smith, James O’Connor, co-meilleur marqueur de son équipe en Top 14 (4 essais comme D. Smith et D. Armitage), est devenu indispensable. « C’est le meilleur actuellement, juge Thomas Lombard. Sa créativité est le point clé. Tu peux jouer derrière lui. Il amène donc du danger. Vu son apport, Bernard (Laporte) est obligé de le faire jouer. » Et c’est à l’aile qu’il pourrait se fixer, malgré le ­retour de Habana. O’Connor, qui peut jouer ouvreur, centre, arrière ou ailier, ne se formalise pas : « Je me sens bien sur l’aile droite. Les impacts sont plus importants au centre et la barrière de la langue me pose encore problème pour gérer et contrôler le jeu à l’ouverture. » Namy insiste : « Peu importe sa position, il met les défenses adverses en difficultés, car il ne se cloisonne pas dans un registre. Il créé de l’incertitude. C’est un joueur hors norme. » En plus de son talent, le prodige australien a également un impact sur ses partenaires. « Il crée une émulation, assure Thomas Lombard.Quand on voit les matches que sort Delon Armitage à l’arrière, on comprend bien qu’il ne veut pas laisser sa place ! »

Source: lequipe.fr