Imanol Harinordoquy : « Quand tu fais un Grand Chelem contre les Anglais, c’est fromage et dessert »

Imanol Harinordoquy : « Quand tu fais un Grand Chelem contre les Anglais, c’est fromage et dessert »

Le jeudi 17 mars 2022 à 19:02 par David Demri

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L’ancien troisième ligne du XV de France, Imanol Harinordoquy s’est confié via Rugbyrama pour évoquer le Crunch à venir, programmé samedi soir au Stade de France.

Ce-dernier estime que faire un Grand Chelem contre les Anglais a encore plus de saveur. Extrait:

« Il y a plus de pression de l’extérieur, il y a beaucoup de demandes car les joueurs sont très demandés médiatiquement. Donc il faut faire la part des choses et rester focus sur le match. Il y a aussi l’excitation à gérer avant ce match car on a vraiment en vie d’en découdre et la semaine est très longue. C’est toujours un moment particulier car tu écris ton histoire avec le groupe et les mecs avec qui tu construis le Tournoi. Tous les matches sont différents, il y a des matches compliqués à gagner mais tu fais le job et aujourd’hui, ils vont s’offrir cette récompense. Ils ont fait un travail énorme et là il y a cette excitation puisque tu peux tout gagner ou tout perdre sur ce dernier match. C’est une énorme pression qui se présente à eux mais il faut en retirer le plus de positif possible et il faut prendre du plaisir. Il faut se dire qu’ils vont manger les Anglais. Quand tu fais un Grand Chelem contre les Anglais, c’est fromage et dessert, c’est encore plus de saveur ! »

Il indique également que cette équipe de France commence à peine à écrire son histoire. Extrait:

« Chaque équipe a son histoire et eux, ils sont en train d’écrire leur histoire. Pour eux, c’est plutôt le début que la fin. Nous en 2010, ça faisait 10 ans qu’on était en équipe de France et c’était peut-être la dernière chance que l’on avait de faire un Grand Chelem alors que eux, c’est le premier d’une longue série, c’est ce que je leur souhaite. C’est très positif pour eux et je pense qu’ils vont avoir le discours de dire : on va écrire la première page de notre histoire. Et ça c’est fort car derrière il y a la Tournée de novembre, le Tournoi l’année prochaine, la Coupe du monde en France. Les planètes sont alignées pour qu’ils gagnent ce Tournoi car on en a tous très très envie et ils doivent écrire leur histoire. Ils vivent bien, ils jouent bien et ça ne suffit pas. Ils doivent marquer l’histoire et c’est ce qu’ils vont faire samedi soir.

C’est important pour eux. Ils vivent très bien sur et en dehors du terrain. C’est une bande de copains. Ils doivent marquer leur histoire et entériner tout le travail effectué ensemble. C’est important pour eux qu’ils soient capables de gagner un Tournoi à l’approche de la Coupe du monde et qu’ils deviennent les rois du Nord. Quand tu as une image de champion, tu es respecté, tu es arbitré différemment. Faire le Grand Chelem, ça arrivera de moins en moins souvent pour une équipe car c’est très difficile à réaliser. Ce serait vraiment magnifique et on s’accorde tous à dire qu’ils ont un état d’esprit remarquable et ils jouent très très bien, mieux que toutes les générations précédentes. Ils nous régalent et maintenant on attend une victoire. »

Il l’affirme : les joueurs de retour dans la composition d’équipe, à savoir Damian Penaud et Romain Taofifenua se doivent de faire aussi bien que ceux qui les ont remplacé le week-end dernier. Extrait:

« C’est l’équipe qui a débuté le Tournoi, c’est l’équipe qui termine le Tournoi même si des joueurs sont entrés en jeu et ont mis le maillot entre temps. On est dans du grand classique et ça met de la pression sur ceux qui reviennent dans le groupe car les autres ont fait le boulot. C’est de bon augure car quand tu quittes le groupe et que tu reprends ensuite le maillot de titulaire, tu sais ce que les autres ont fait, le mec qui t’a remplacé ne va pas débuter la rencontre donc tu te dois par respect d’au moins mouiller le maillot, et si tu es bon c’est mieux. »

Dans la foulée, il indique qu’il faut toujours se méfier des Anglais qui feront certainement le match de leur vie contre le XV de France. Extrait:

« Il faut toujours faire attention aux Anglais car ils vont se faire un malin plaisir à venir nous gâcher la fête. En 2010 on a gagné seulement 12 à 10 en serrant les fesses. L’année dernière ils font un Tournoi catastrophique et comme par hasard contre la France ils commencent à jouer au rugby. Les Dieux du rugby leur sont tombés dessus. Attention aussi à ne pas trop se nourrir des déclarations d’Eddie Jones. Il le fait exprès pour qu’on s’agace un peu. Il faut se focaliser sur notre équipe, notre confiance, les bases. Avec tout le respect que j’ai pour les Anglais, quand on est présent dans la dimension physique, ils ne savent pas jouer au rugby comme nous. Il faut être présent dans la dimension physique et pour le reste je ne suis pas du tout inquiet.

Je connais les Anglais, ils ont fait une prestation assez énorme défensivement contre l’Irlande et ils en ont pris 30 quand même donc il ne faut pas qu’ils s’emballent. Ils ont été héroïques avant de craquer en fin de match. Ils en prennent 30. Mais tant mieux, les Anglais sont contents, ils pensent avoir retrouvé un état d’esprit et un collectif magnifique. Après, les Anglais ont eu assez de temps pour récupérer et ils n’auront pas de problème de fatigue, je pense. Après, au niveau de la mêlée, ils m’ont impressionné face aux Irlandais. Il ne faut pas qu’il fasse trop mauvais pour pas que la mêlée ait trop d’importance sur le match. Sur un match comme ça, ça peut jouer. »

Imanol Harinordoquy ne manque pas de raconter une petite anecdote concernant Bernard Laporte. C’était en 2007. Extrait:

« Je vais vous raconter une petite anecdote. C’était avant la préparation de la Coupe du monde en 2007. Je pars en vacances en famille et je rencontre l’Anglais Lewis Moody. On discute ensemble, il est très sympa, on passe un moment sympathique. Ensuite je rentre de vacances, on se met en mode préparation Coupe du monde et on joue les Anglais en préparation à Marseille. Petite causerie d’avant match de Bernard Laporte qui arrive avec un petit papier à la main, c’était un tabloïd Anglais. Il me regarde et il me dit : « Imanol, tu sais ce que c’est cela ? C’est Lewis Moody, il dit que tu es nul ! » Ca fait plaisir ! Tu comprends pourquoi j’adore les Anglais. »

Pour conclure, l’ancien international Français ne cache pas que les journées sont longues avant un tel choc, qui plus est avec un tel enjeu. Extrait:

« Les journées sont toujours très longues quand on aborde ce genre de rencontre. Il faut profiter, faire le plein d’énergie, de prendre tout le positif, ne pas s’isoler. De parler à coeur ouvert des petites pressions que l’on peut ressentir et ne pas les garder pour soi. Il faut arriver à ce match avec le sourire et prendre du plaisir car ça va être incroyable au Stade de France. Il va y avoir une ferveur comme on ne l’a plus vue depuis très longtemps. Il faut prendre du plaisir et surtout gagner. Moi, je ne suis pas un bon exemple car j’aimais bien aller me promener, boire un café, me sortir de la pression. Je n’arrivais pas à dormir avant les matches. Je voulais boire un café, aller prendre l’air. Le match était bien préparé donc il fallait sortir de cette pression et arriver au match avec de la fraîcheur. Mais il n’y a pas de formule magique. »

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