Hassane Kolingar raconte son opération : « J’étais un rat de laboratoire ! »
Hassane Kolingar raconte son opération : « J’étais un rat de laboratoire ! »
Le jeudi 2 janvier 2025 à 10:03 par David Demri
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Le pilier du Racing 92 qui a fait son retour face à Lyon le week-end dernier était resté absent des terrains pendant six mois.
Il explique enfin pour Midi Olympique pourquoi et revient en détails sur la terrible expérience qu’il a vécue.
S’il a été victime d’un accident cardiaque lors d’un mariage, ses problèmes sont liés à une malformation cardiaque de naissance. Après avoir été admis à l’hôpital, son combat pour retrouver le rugby a commencé.
Il se remémore ses journées à l’hôpital et s’estime à la fois chanceux et malheureux. Extrait :
Je regardais les JO du matin au soir. J’appelais mon épouse et ma petite en visio. Je discutais aussi avec mon papa, qui arrivait le matin aux aurores et repartait de ma chambre à 20 heures. J’étais le seul patient du secteur à être autorisé à quitter le lit ; quand je me baladais, je jetais un œil dans les autres chambres et me disais que j’avais finalement de la chance. […] Je n’oublierai d’ailleurs jamais cette dame qui avait attrapé le palu à l’étranger et avait eu des ennuis cardiaques dans la foulée ; ils avaient dû lui amputer les bras et les jambes, pour que le sang se concentre uniquement sur le coeur. […] Moi, j’étais malheureux. Je pleurais tous les soirs mais j’étais à des lieues de cette détresse-là.
Alors qu’on lui annonçait une fin de carrière, un médecin était prêt à l’opérer. Extrait :
Aucun toubib ne voulait m’opérer. Ils disaient que je pouvais faire une croix sur le rugby. Un jour, le docteur du Racing (Sylvain Blanchard), à qui je dois beaucoup, est venu me voir en me disant. « Hassane, il y a un chirurgien à Bordeaux. Une pointure. Il est prêt à t’opérer ». Un matin, l’ambulance est venue me chercher à Marie-Lannelongue pour rejoindre Bordeaux. Il y avait une part de risque mais j’étais déterminé. À Bordeaux, le docteur Sacher m’a très vite dit que le but de l’intervention, qui durerait près de cinq heures, était de nettoyer la cicatrice que j’avais au niveau du coeur depuis ma naissance. Il fallait la retoucher pour empêcher les courts-circuits, en somme. Mais pour ça, il devait au préalable déclencher un nouvel arrêt cardiaque…
Il explique ensuite pourquoi il a du attendre encore cinq mois avant de pouvoir rejouer. Extrait :
Parce que j’étais un cas d’école, une sorte de rat de laboratoire ! Personne ne voulait croire que ça avait vraiment fonctionné alors j’ai dû faire, après l’opération, des dizaines de tests supplémentaires, passer quelques semaines de plus dans un centre de rééducation de Versailles et refaire le test du « snus » pour vérifier que le coeur ne montait plus dans les tours : la deuxième opération, celle censée vérifier que la première avait fonctionné, a donc duré sept heures et fut concluante.
Il raconte comment a été décidé son retour à la compétition, il se dit heureux et reconnaissant envers son club et ses proches. Extrait
C’était début octobre. Les grands spécialistes se sont réunis en visio pour évoquer mon cas et examiner mes derniers tests physiques. À l’unanimité, ils ont alors décidé que je pouvais reprendre le rugby. Le médecin de la Ligue Nationale de Rugby a pu enfin valider ma licence. J’étais si heureux…Je pense être un combattant. Je tombe et je me relève. Et puis, vis-à-vis de tous ceux m’ayant accompagné ces derniers mois, je me dois aujourd’hui de réussir. Je pense à Yannick Nyanga, Laurent Travers, Dimitri Szarzewski, Jacky Lorenzetti, Sylvain Blanchard, Yoan Tanga et tous les potes du Racing… Le temps de mon hospitalisation, il ne s’est pas passé un jour sans qu’ils ne pensent à moi… Je leur dois beaucoup.
Quand j’étais à deux doigts de flancher, je pensais à ma petite et je me disais qu’elle serait fière, le jour où son papa lui raconterait son histoire…
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