Guy Novès croit en la conquête Toulonnaise contre les Saracens
Guy Novès croit en la conquête Toulonnaise contre les Saracens
Le mercredi 21 mai 2014 à 10:16 par David Demri
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Double vainqueur des Saracens avec Toulouse, Guy Novès revient sur ces matches et livre quelques clés sur la finale de samedi avant de rendre un vibrant hommage à Wilkinson…
Quels souvenirs gardez-vous de ce premier affrontement face aux Saracens, remporté 17-16 à Wembley le 18 octobre dernier ?
Guy NOVES: Je me souviens de la performance de notre paquet d’avants qui avait été particulièrement efficace avec notamment Gilian Galan et Louis Picamoles quand ce dernier est rentré. On les avait beaucoup gêné dans le secteur de la conquête et notamment autour des zones de ruck. On en avait profité pour développer du jeu dans l’axe qui les avait perturbés ce qui avait permis à Gilian de se faire la valise plusieurs fois avant que Nyanga n’en fasse autant. Notre défense avait également été exceptionnelle notamment lors des six-sept dernières minutes. Il faut aussi se rappeler que sur ce match on avait perdu assez rapidement McAlister, lequel avait été remarquablement relayé par Jean-Marc Doussain qui avait profité de ce match pour prendre ses marques à ce poste.
Et concernant le match retour ?
G. N: Nous avions mieux maîtrisé notre sujet, notamment parce que nous jouions à domicile. Les Saracens avaient expliqué dans la semaine que nous les avions battus car ils nous avaient pris de haut, que nous avions eu un peu de chance. Sur ce match nous avions relevé le défi de l’engagement, ce qui nous a parfois fait défaut un peu plus tard dans la saison. A ce moment- là nous étions dans une dynamique très positive et que l’on avait réussi à étouffer cette équipe.
Quels sont selon vous les points forts de cette équipe ?
G. N: C’est une équipe très dynamique. Quand on lui laisse la possibilité d’exprimer son jeu elle est capable de tenir le ballon, de produire un jeu très rapide. A partir du moment où les Saracens font jeu égal en conquête, ils ont suffisamment de talent derrière et de vitesse pour appuyer là ou ça fait mal. Ils jouent sur un rythme toujours très élevé. C’est une belle équipe, vraiment, même si quand elle est gênée en conquête c’est quand même plus compliquée pour elle.
Justement, comment voyez-vous cette équipe résister dans ce secteur au solide pack de Toulon ?
G.N: La conquête et la puissance restent le talon d’Achille de cette équipe. J’ai la faiblesse de croire que sur la conquête ils vont souffrir face à Toulon. Toulon, aujourd’hui est capable de prendre l’ascendant sur n’importe quel adversaire en conquête et même derrière. Si les Anglais ne partagent pas au minimum les ballons dans ce secteur de la conquête, ça va être dur pour eux.
Pour vous, Toulon semble donc favori ?
G. N: Je préfère rester prudent. Les Saracens c’est quand même une belle équipe, je le répète. Le souci, c’est que même les plus belles équipes quand elles n’ont pas de ballons, c’est compliqué. Est-ce que les Saracens seront capables de jouer leur jeu léché ? Ce qui est certain, c’est que quand on joue contre nature, on s’expose aux fautes.
Un dernier mot sur la prochaine retraite de Jonny Wilkinson. Que représente-t-il pour vous ?
G. N: Un homme assez exceptionnel. Moi je retiens d’abord ses qualités humaines. Grâce à Toulon, car l’un ne va pas sans l’autre, il a su se remettre en question et se refaire une santé pour compléter sa carrière exceptionnelle. Il est parti d’Angleterre où il ne faisait plus grand-chose, d’abord à cause de ses nombreuses blessures. Il a su se remobiliser avec ce défi proposé par Toulon puis ensuite s’adapter à ce jeu. Il doit beaucoup à Toulon mais Toulon lui doit aussi beaucoup. Moi, ce qui m’intéresse chez Wilkinson c’est ce qu’il représente en dehors du terrain: sa simplicité, sa remise en question perpétuelle. Il doit être un exemple pour la jeunesse actuelle. En le regardant faire, on s’aperçoit que même les plus grands continuent à travailler pour rester performants. Il représente cette capacité de travail inimaginable. Et lui, alors que depuis plusieurs années tout le monde dit que c’est le plus grand, il continue de travailler. Ce travail, son humilité, sa gentillesse et sa classe: voilà ce que je retiens de lui.
Source: rugbyrama.fr
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