Pendant que les Australiens affronteront le XV de France samedi, Matt Giteau défiera Clermont avec Toulon en Top 14. Brillant avec le RCT, l’ancien Wallaby règle ses comptes avec Robbie Deans et s’explique sur sa décision de rempiler dans le Var.

« Une décision assez facile à prendre ». Au moment de parapher un nouveau contrat de deux saisons avec Toulon, Matt Giteau (30 ans depuis le 29 septembre) n’a pas tergiversé longtemps. Epanoui sur le terrain et heureux en dehors, le centre australien du RCT ne voyait aucune raison de quitter le Var en juin prochain. En toute logique, il a donc décidé de rempiler. « Dans ma tête j’avais deux options : rester en France ou retourner en Australie, explique Giteau dans un entretien accordé à l’Agence France Presse. Je n’ai jamais pensé tenter ma chance en Angleterre par exemple. Mais pourquoi partir alors que je suis bien ici ? J’ai donc choisi la France et rester en France voulait dire rester à Toulon. » En revenant au pays, il avait l’opportunité de retrouver les Wallabies, abandonnés de fait avec son départ dans le Top 14. Mais il ne croyait pas à un retour en sélection. « Avec l’entraîneur en place aujourd’hui (Robbie Deans), je n’avais pas beaucoup de chance d’être appelé de toute façon. Même si j’étais revenu en Australie, condition sine qua non pour être sélectionnable, je n’aurais peut-être pas été rappelé. Alors j’ai décidé de rester à Toulon où je m’éclate. »

Les chiffres le confirment, avec 75 points inscrits en 33 rencontres disputées toutes compétitions confondues avec le RCT, et rendent encore plus incompréhensibles les choix du sélectionneur lorsque Giteau évoluait encore chez lui. Pourtant éligible pour disputer la dernière Coupe du monde, il avait été écarté par Deans. Un choix étonnant, lorsque l’on sait que l’ancien centre des Brumbies affiche 28 essais et 684 points inscrits en 92 sélections. Le natif de Sydney n’a pas encore digéré cette déception et abonde dans le sens de Quade Cooper, qui a vivement critiqué le sélectionneur ces dernières semaines. « Quade a voulu exprimer son mal-être, estime Giteau. Il s’est excusé depuis. J’ai moi aussi connu des moments difficiles en sélection, je n’ai pas fait la dernière Coupe du monde. Robbie est comme il est. Les entraîneurs aiment certains joueurs et d’autres moins. C’est ainsi. Je n’entrais pas dans les plans de Robbie. » Cette rancœur ne l’empêche pas de continuer à suivre les Wallabies et d’être toujours derrière son pays. « Je reste un fervent supporter de l’équipe d’Australie au sein de laquelle j’ai gardé beaucoup d’amis. Après le match de samedi face à Clermont, je partirai en vacances, une quinzaine de jours, dans mon pays natal avec ma femme et mon fils. »

Mais avant le repos, Giteau se projette donc sur ce déplacement à Clermont pour le choc de la 11eme journée du Top 14. Une affiche tronquée entre les deux premiers du classement dans un doublon forcément mal venu. Une spécificité européenne que l’ex-joueur de la Western Force peine à s’expliquer. « Je peux comprendre que les clubs veuillent garder leurs meilleurs joueurs au maximum. Ce sont eux qui les payent et ils veulent pouvoir aligner la meilleure équipe chaque week-end. Quant à jouer une journée de Championnat et un match international le même week-end, oui c’est un peu fou. Mais c’est comme ça ! » Selon lui, cette situation ne portera pas forcément préjudice aux Bleus samedi, pour l’ouverture de leur tournée d’automne contre les Wallabies. « Est-ce que cela va influer sur le niveau du XV de France ? Est-ce que l’Australie sera forcément meilleure ce jour-là ? Nous n’en savons rien. Parfois, vous avez tout le temps pour vous préparer, vous pensez l’avoir bien fait et sur le terrain, cela coince. Parfois, vous pensez ne pas être prêt et vous jouez très bien. » Un message d’espoir venu d’un Australien à l’attention des hommes de Philippe Saint-André.

Source: rugby365.fr