Frédéric Michalak, une vie en bleu

Frédéric Michalak, une vie en bleu

Le mercredi 7 novembre 2012 à 18:07 par David Demri

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A 30 ans, Frédéric Michalak connait l’équipe de France mieux que quiconque parmi les 23 joueurs sélectionnés pour affronter l’Australie samedi. Retour avec le Toulonnais sur son parcours singulier avec les Bleus.

Matricule 931. Première sélection le 10 novembre 2001. Première titularisation sept jours plus tard. Frédéric Michalak avait 19 ans. « C’était tout beau, tout nouveau ». Ses souvenirs sont intacts. « Rien que d’être sur le banc face à l’Afrique du Sud, j’étais très content. Je n’avais pas fait une très bonne rentrée. Je crois que j’avais tué une ou deux taupes sur des drops (rires). Je me rappelle surtout de l’Australie. J’avais joué face à Larkham et Gregan. Ça m’a beaucoup marqué. On avait gagné à Marseille (14-13). C’était assez extraordinaire de gagner ce genre de match. Larkham, c’était l’une des références mondiales. » Un statut qui était promis à ce jeune Toulousain, déjà champion de France.

Dix automnes ont passé. Frédéric Michalak n’a pas eu la carrière d’une grande star. Des échecs, des déceptions, des blessures, deux expériences aux Sharks (Afrique du Sud) pour s’éloigner, découvrir et revenir pour, finalement, convaincre et retrouver le XV de France. Encore. A Marcoussis, cette semaine, l’ex-petit prodige est le plus ancien joueur capé. Il ajoutera certainement samedi contre l’Australie une 57e sélection. « C’est bien d’être pris mais il faut y rester », dit-il aujourd’hui. Avec sagesse. Son parcours le lui a appris. En 2001, « ça bouillait à l’intérieur », il avait « envie de gagner, de faire gagner [son] équipe ». En 2003, il jouait et perdait une demi-finale de Coupe du monde contre l’Angleterre (7-24).

Deux Coupes du monde, deux cicatrices
« Ça m’a fait grandir, jure-t-il. Ça m’a montré ce qu’il me restait à apprendre pour gagner ce genre de match. J’avais 20 ans. J’ai continué ma route. » En 2007, il jouait et perdait une demi-finale de Coupe du monde contre l’Angleterre (9-14). Encore. « C’était une compétition à notre portée. On n’a pas su bien l’attaquer face à l’Argentine (12-17). Après, on a survécu. Contre les All Blacks, ça a été notre gros match (20-18 en quarts de finale). Mais sur la totalité de la compétition, on aurait pu faire mieux. J’ai quelques regrets sur celle-là. » Depuis cinq ans, il n’a reporté le maillot bleu qu’à six reprises. Dont deux en Argentine, au printemps dernier. Puis le RCT l’a adopté et Philippe Saint-André l’a mandaté.

« Il faut apporter quelque chose à l’équipe, explique-t-il. C’est un état d’esprit. L’équipe de France, il faut qu’elle gagne et qu’elle grandisse. Le plus important, ce n’est pas moi. C’est l’équipe. » Mais le grand public connait Frédéric Michalak, le suivra avec plus d’attention. Et dans les journaux, il ne sera peut-être pas jugé comme les autres. « La presse fait son boulot. En France, c’est vrai qu’elle est un peu plus exigeante à certains moments et pardonne peu. Mais bon… je suis habitué ! » Et puis de toute façon, il n’a « que des bons souvenirs en équipe de France ». Enfin, presque. « Les plus mauvais souvenirs, ce sont les deux demi-finales perdues face à l’Angleterre. » Se venger en 2015 ? « Je ne sais pas si j’y serai. Je suis content d’être là, déjà. On verra par la suite. » Demain, c’est loin.

Source: rmcsport.fr

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