Lors d’un entretien accordé à L’équipe, l’ouvreur Toulonnais, Frédéric Michalak est revenu sur sa saison 2013 / 2014 en demi-teinte. Ainsi, l’international Français rappelle qu’il a été blessé à l’épaule, ce qui n’a pas facilité la mise en place de son jeu.

Par ailleurs, il affirme comprendre le choix du staff de ne pas le sélectionner pour les phases finales étant donné que l’équipe a tout remporté. Il n’a désormais qu’une seule hâte: rejouer régulièrement cette saison avec Toulon. Extrait:

« J’ai mis du temps à revenir et retrouver un niveau correct car je m’étais fait opérer d’une épaule en début de saison après une blessure en juin 2013 lors de la tournée en Nouvelle-Zélande. Pour les phases finales, le coach a fait ses choix que j’ai respectés, j’ai joué le rôle qu’on m’a donné à ce moment-là, ce qui n’était pas le plus facile. J’ai essayé de bien faire travailler les autres joueurs. Il fallait le faire plutôt que de faire la gueule dans mon coin. J’en serais ressorti encore plus frustré. On se donne à 100 %, le coach fait ses choix, ça ne veut pas dire que je suis mauvais. C’est juste l’équipe qui était forte comme ça. Et elle a gagné. Donc il avait raison. Je n’ai pas cherché d’explications. Heureusement, l’expérience permet aussi de digérer tout ça. Le challenge, c’est d’être meilleur après. Ma saison 2013-2014, je ne dirais pas qu’elle est décevante ou médiocre. Elle est terminée, et j’avais hâte que l’autre commence. »

Selon lui, il est actuellement au meilleur de son âge pour bien jouer. Il avoue être beaucoup plus posé et plus sûr de lui qu’auparavant. Extrait:

« Trente et un ou trente-deux ans, c’est le meilleur âge pour jouer à un poste comme celui d’ouvreur. Je ressens aujourd’hui des choses que je ne ressentais pas à vingt ans. Clairement. Surtout dans l’analyse du jeu, dans l’approche des matches. C’est l’expérience. Être bon, ça se prépare, ça se construit. Je fais en sorte d’être dans la peau d’un rugbyman à cent pour cent dans la manière de m’entraîner, de me reposer, de préparer les matches. Je me sens beaucoup plus posé, plus sûr de moi aussi.  Je crois que je suis dans mes meilleures années et que je joue actuellement mon meilleur rugby. »

Concernant son temps de jeu, Frédéric Michalak ne sait pas s’il sera le titulaire numéro 1 au poste d’ouvreur cette année. En concurrence avec l’Australien Matt Giteau, l’international Français sait qu’il s’agit d’une saison importante pour lui. Extrait:

« On ne nous a rien dit. Aujourd’hui le discours est sur le collectif. Alors vous dire qui de lui ou de moi jouera en fin de saison… D’abord il faut se qualifier pour les phases finales. La saison dernière, je me suis installé en 10, ça fait longtemps que je ne joue qu’à ce poste. Ce qui est sûr, c’est que j’aurais plus de plage pour m’entraîner car étant dans le groupe France je ne dois pas faire plus de trente matches de saisons régulières de Top 14 et de Coupe d’Europe (sans les phases finales), plus les matches internationaux. C’est un atout qu’il ne faut pas négliger, cela peut me permettre d’être frais à chaque fois que je vais jouer.  Alors, évidemment, c’est une saison importante. La plus importante  ? Je ne sais pas. J’ai envie de prouver. Si je joue, il faut que je sois bon. Je mets tous les atouts de mon côté pour y arriver. Ce que j’ai vécu la saison dernière m’aide. Je me sens beaucoup mieux. Mes blessures sont terminées, je n’aurai donc pas d’excuse. »

Pour conclure, il avoue que son objectif numéro un est d’être titulaire avec la France pour la prochaine Coupe du monde. Il affirme aussi n’avoir jamais connu une équipe aussi forte que le Rugby Club Toulonnais. Extrait:

« Évidemment, et comme tous les autres, je suppose, mon rêve le plus cher est de jouer le Mondial. Et si je peux être l’ouvreur n° 1… Ce qui est bien aussi, c’est qu’on se hisse tous vers le haut en équipe de France. C’est comme ici à Toulon. À Toulon, le niveau d’exigence, je ne l’ai jamais connu. Il y a toujours l’envie d’être meilleur. Et, franchement, je n’avais jamais vu ça. Toulon est la meilleure équipe que j’aie connue. Trente joueurs à ce niveau, c’est exceptionnel. Concernant l’équipe de France, je sais qu’elle est capable de gagner la Coupe du monde. J’en suis persuadé. Aujourd’hui, elle se fait beaucoup taper sur les doigts, on le digère mal, mais c’est ce qui va rendre le groupe encore plus fort. Bien sûr qu’il y a de quoi se poser des questions. Mais si l’équipe est forte mentalement, si elle est soudée, je ne vois pas ce qui pourrait arrêter une équipe qui a envie de gagner. Si j’y suis, je vais faire le maximum pour que ça marche. »