Frédéric Michalak savoure : « On accueille le monde entier chez soi »

Frédéric Michalak savoure : « On accueille le monde entier chez soi »

Le jeudi 7 septembre 2023 à 20:37 par David Demri

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L’ancien ouvreur international Français Frédéric Michalak s’est confié via Le Parisien pour évoquer le début de la Coupe du monde.

L’actuel entraîneur du Racing 92 sera consultant pour TF1 durant le Mondial.

Il regardera donc cette Coupe du monde sous différents angles. Extrait:

« Je vais la regarder de différentes manières, en tant que coach, consultant et fan. »

Il l’affirme : disputer une Coupe du monde à domicile est une chance. Extrait:

C’est une chance. On accueille le monde entier chez soi. La Coupe du monde, quand on est gamin, c’est le rêve ultime. Ce sont les images de Jonah Lomu qui traverse le terrain (1995 et 1999), Nelson Mandela qui remet le trophée (1995), Christophe Dominici qui marque un essai ou Philippe Bernat-Salles qui lève les bras en l’air avec les deux doigts pointés au ciel (1999), ou encore Serge Blanco qui marque en coin contre l’Australie (1987). On se dit : « Je vais participer à ça et en plus ça se passe chez moi. »

Il se rappelle de la Coupe du monde de 2007. Extrait:

C’est extraordinaire ce que l’on a vécu à ce moment-là. C’était une belle fête. Les gens sont là avec du bleu-blanc-rouge partout. Cela fait du bien. On ressent l’énergie du public. Tout le monde en parle, beaucoup de choses se disent autour. Il faut faire attention à ne pas tout écouter aussi. Mais quel beau moment ! Cela fait du bien au peuple aussi. Les gens ont besoin de ça, de vivre des émotions, de prendre du plaisir, de partager des bons moments. C’est important.

En 2007, il y avait eu beaucoup d’émotion, on avait lu la lettre de Guy Môquet juste avant le match d’ouverture (défaite 12-17 contre l’Argentine)… Nous nous étions laissé submerger. Aujourd’hui, on essaie de dédramatiser un gros évènement plutôt que de le subir encore plus comme c’était le cas à l’époque. Le meilleur moyen de dédramatiser, c’est de parler d’autre chose, de faire des petits jeux, de voir les familles pendant la préparation.

Le quotidien d’un sportif de haut niveau, c’est de travailler la journée et de rentrer chez lui le soir. On ne peut pas se mettre dans une phase où nous ne sommes qu’entre nous en ne faisant que du rugby avec pour objectif d’être champion du monde. Il y a un processus. Quelle histoire on va vivre ensemble ? Qui tu es ? Qui je suis ? Essayer d’apprendre à se connaître, voir les familles au maximum et s’ouvrir au public car il apporte une énergie exceptionnelle.

Selon lui, les joueurs, de nos joueurs, sont mieux équipés pour gérer le stress. Extrait:

Aujourd’hui, ils sont mieux équipés pour gérer le stress. Nous, on était dans un rugby où il ne fallait pas sourire avant le match. Quand je suis parti en Afrique du Sud juste après la Coupe du monde 2007 (il a joué le Super 14 et la Currie Cup avec les Sharks de Durban avant de revenir à Toulouse en novembre 2008), j’ai rencontré des mecs qui étaient champions du monde et qui étaient capables de s’amuser jusqu’à cinq minutes avant le match, et à partir du moment où ils priaient avant d’entrer sur le terrain, leur visage changeait et ils se mettaient en mode guerrier. Il faut arriver à être détaché de toute cette pression même si c’est difficile.

Ils vont vivre tout ce qu’ils vivent déjà en club, avec des grandes émotions car on vit aussi de grandes émotions lors des phases finales en club. C’est une bande de potes qui a envie de performer. Si on veut comparer, nous, on avait tendance à réaliser des exploits quand on battait une grande nation. Eux, ils ont conscience qu’ils peuvent battre n’importe qui plusieurs fois de suite. Ils l’ont montré par leurs résultats. Il faut arriver à garder le cap jusqu’au bout. Ils ont le talent, les compétences, les qualités intrinsèques et collectives. Ils sont préparés à tout ce qui va leur arriver. Ils vivent bien avec leur monde, ils maîtrisent les réseaux sociaux.

Il comprend que l’attente soit très grande autour du capitaine Antoine Dupont. Extrait:

Il ne va pas vivre l’évènement tout seul. Il sera avec les copains. Il faut le répéter, c’est un sport collectif. Alors oui, l’attente est grande quand on est capitaine ou joueur mais aussi quand on est remplaçant. Car quand on entre en jeu, on doit faire gagner les copains. Maintenant le jeu est bien conduit, il est bien maîtrisé, les joueurs savent où ils vont, ce qu’ils font et pourquoi ils le font. Et c’est important de savoir pourquoi on fait quelque chose. Après on réfléchit à comment. Ils ont tous cette pleine conscience de savoir pourquoi ils jouent ce type de jeu, pourquoi ils doivent faire tel ou tel lancement et pourquoi ils doivent le faire ensemble. L’exploit individuel viendra après le travail collectif.

Antoine ne traversera pas tout le terrain. Lors de la Coupe du monde de football 1998, Zidane a fait une grande finale mais avant, ce sont d’autres joueurs qui ont porté l’équipe. Il y a des changements, des blessures… C’est la vie d’un groupe.. C’est très bien de mettre l’accent sur ce joueur à ce poste qui est très exposé mais être sobre et bon pour les autres, c’est déjà une très grande qualité.

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