Frédéric Michalak: « J’ai tout sacrifié depuis 4 ans… mais c’était du domaine de l’impossible »

Frédéric Michalak: « J’ai tout sacrifié depuis 4 ans… mais c’était du domaine de l’impossible »

Le mardi 29 décembre 2015 à 16:52 par David Demri

5 Commentaires

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michalakLors d’un long entretien accordé au Midi Olympique, l’ouvreur Français Frédéric Michalak est revenu sur l’échec du XV de France lors de la Coupe du monde en Angleterre.

Ainsi, ce-dernier avoue avoir tout sacrifié depuis quatre ans pour se concentrer sur le Mondial avec les Bleus. Il se rend compte qu’il était impossible, pour la France, de décrocher la Coupe du monde en Angleterre. Extrait:

« J’avais tout donné, tout sacrifié depuis quatre ans pour être de cette aventure. Je nous croyais capables d’aller au bout. J’y croyais vraiment. Mais j’ai pris la réalité et tous nos défauts en pleine face. Il faut se rendre à la raison : c’était du domaine de l’impossible. Quand tout s’arrête, ça met un coup. »

S’il souhaite encore jouer au rugby pendant deux ou trois saisons, Frédéric Michalak se penche également vers l’avenir. Extrait:

« J’ai plus de recul sur le rugby. J’ai envie de faire évoluer les jeunes autour de moi, de transmettre, de conseiller… Il faut leur tendre la main et prendre le temps de les aider. À 18 ans, par exemple, j’aurais aimé avoir un aîné qui vienne me montrer quelle était la meilleure technique pour taper. J’ai dû attendre 25 ou 26 ans pour que quelqu’un vienne rectifier des points sur ma technique. C’était du temps de perdu. » 

Pour cela, il va passer des diplômes qui lui permettront d’entraîner. Selon lui, le rugby français n’est pas encore à la hauteur. Il souhaite s’inspirer de l’hémisphère du Sud pour faire évoluer les Bleus. Extrait:

« Je vais commencer à passer un diplôme d’État avant d’envisager d’autres brevets pour m’orienter vers ce beau métier d’entraîneur. Tout au long de ma carrière, je n’ai cessé de me demander : « Pourquoi sont-ils meilleurs dans le Sud », « Comment s’entraînent-ils ? », « Que font-ils de différent ? » C’est pourquoi j’ai eu la curiosité d’aller voir comment ça se passait dans l’autre hémisphère. Il faut aller plus loin, ne pas se contenter de ce que l’on a. J’ai connu différents rugbys et vu des joueurs travailler le même geste des heures durant pour progresser. Il nous manque cette culture du travail et de la répétition. L’aspect mental m’attire beaucoup. Parvenir à comprendre une personne qui est en face de soi et à la faire évoluer dans le bon sens. Le travail technique m’intéresse aussi énormément, au pied comme à la main… C’est quelque chose qui manque cruellement au rugby français et qu’il faudrait repenser. Notre déficience est technique. Ces dernières années, le rugby français a fait un pas en avant physiquement mais un en arrière techniquement. Le problème étant que si tu ne sais pas faire de bonnes passes, tu ne peux pas gagner. C’est la base de notre sport. Je me rappelle que nous développions des aptitudes à l’école de rugby du Stade où il était interdit de taper au pied. Peut-être faudrait-il faire passer tous nos jeunes par le VII pour les doter de la justesse, de la réactivité et de l’intelligence de jeu nécessaires. »

Frédéric Michalak espère que cette débâcle servira d’électrochoc au XV de France et aux instances. Extrait:

 «Il faut que cet échec nous serve d’électrochoc. La prise de conscience ne doit pas être momentanée. Donner une identité à notre rugby est une priorité. Aujourd’hui, nous n’en avons pas. Et sans une vision à long terme, il n’y aura pas d’évolution. Enfin, je dis ça, je ne suis pas à la tête de la FFR. A moins que je ne décide de me présenter l’année prochaine. »

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5 Commentaires

  1. Mic 29 décembre 2015 at 18h- Répondre

    Oui Mr Michalak présenter vous à la FD

  2. Pgougne 29 décembre 2015 at 22h- Répondre

    Encore une interview qui montre le bon état d’esprit de Fred… S’il est d’accord pour rester en numéro 3 derrière FTD et Giteau il faut le garder !

  3. arm 30 décembre 2015 at 08h- Répondre

    Michoko, ne fais pas l’année de trop, il faut savoir dire stop

  4. Jupiter 30 décembre 2015 at 10h- Répondre

    Pour moi, il a tout pour faire un grand entraîneur : pour l’après Diego, c’est Pierrot, et l’après Pierrot, c’est Fredo !

  5. chepa 31 décembre 2015 at 13h- Répondre

    Quelle bonne attitude, s’apercevoir qu’on est mauvais alors qu’on ne gagnait jamais, se mettre en avant constamment alors qu’il ne jouait pas les phases finales à Toulon, piquer la place à F.T.D en pensant qu’il est meilleur c’est à minima de l’inconscience. Alors entraineur quand on n’est pas capable soi même de s’auto évaluer… et vouloir diriger le rugby, ça devient du melon. Quand à l’esprit d’équipe, on repassera. Et j’aimerai savoir ce qu’il a sacrifié de plus que les autres joueurs. J’espère sincèrement qu’il va se faire plaisir dans sa fin de carrière et ne pas se blesser irrémédiablement.C’est un bon gars mais qu’on a trop médiatisé, il en a perdu le sens de la mesure.