Le manager du Rugby Club Toulonnais, Franck Azéma s’est confié en conférence de presse, ce jeudi midi, pour évoquer la demi-finale de Challenge Cup à venir contre les Saracens, samedi soir au Stade Mayol.

Il évoque beaucoup de sensations positives à l’approche de cette rencontre. Extrait:

« C’est beaucoup de sensations positives. Quand tu débutes la saison, tu te donnes des objectifs avec le groupe et le président, peu importe le club. Là, on s’est engagé dans les phases finales, on se présente sur une demi-finale, c’est le dernier carré et on sent cette excitation. Il y a un stress qui est là mais c’est plutôt quelque chose de positif. Il faut que l’on prenne du plaisir et que l’on partage. La récupération, les entraînements, les moments de famille, tout est exacerbé. Il faut profiter de ces moments et trouver le bon dosage pour être dans une forme optimale samedi à 21h00. »

Selon lui, les leaders de jeu seront naturellement prêts pour cette rencontre. Extrait:

« Ce sont de gros rendez-vous. Il faudra être en place collectivement. Tu n’as pas besoin de demander à tes leaders de monter leur niveau car naturellement, ils attendent ces matches là depuis très longtemps et il se préparent intérieurement depuis un moment pour ce genre de rencontre et pour se livrer collectivement dans ces matches. Tout est bien plus simple dans la semaine : l’attention est là, la concentration est là, l’énergie est là, il y a de la bonne humeur, on a un groupe qui est étoffé avec très peu de garçons à l’infirmerie. C’est bon pour le mental. »

La semaine a été aménagée afin de permettre aux joueurs de récupérer mentalement et physiquement avant ce choc. Extrait:

« On a partagé du temps ensemble samedi. Dimanche et lundi on a coupé pour qu’ils puissent se retrouver en famille et qu’ils récupèrent bien pour reprendre sur le de la clarté et optimiser les créneaux de récupération. Le staff s’est mis au service des joueurs sur de la vidéo, sur de la balnéo, sur des soins et de la préparation pour que chacun puisse être optimum pour ce week-end. Ce sont ces moments que l’on essaye de partager depuis samedi dernier. »

Dans la foulée, Franck Azéma rappelle que ce point de bonus défensif arraché sur la pelouse de Biarritz lors de la phase de poule permet aujourd’hui au RCT d’accueillir cette demi-finale à Mayol. Extrait:

« C’est une demi-finale et c’est un passage obligé. On joue les Saracens à Mayol. Cette compétition a débuté au mois de décembre et tous les joueurs se sont impliqués dedans. Tous les joueurs ont participé que ce soit contre les Zebre, contre Worcester, contre Biarritz… Les garçons sont allés arracher un point à Biarritz alors que l’on avait changé toute l’équipe. Ce point de bonus défensif nous permet de jouer ce match à Mayol. Je sens qu’il y a de l’implication de tous même s’ils ne sont pas tous convoqués pour ce match. On sent qu’il y a une grosse attente, qu’ils ont envie et qu’ils n’ont pas envie que ça s’arrête ce week-end. »

De son côté, Franck Azéma n’a pas parlé à son groupe du vécu qui existe entre Toulon et les Saracens. Extrait:

« Je ne peux pas parler de quelque chose que je n’ai pas vécu. Je ne peux pas vendre du rêve. Si des garçons ont envie d’en parler ils en parleront. Mais ce qui est important c’est ce que l’on va livrer samedi soir. Cette équipe des Saracens, on n’a pas besoin de la présenter. Tout le monde la connait. Elle a l’habitude de jouer la Champions Cup et de gagner des titres. C’est un gros effectif, un expérience des phases finales, un staff qui est en place et un entraineur qui maitrise ce type de rencontre depuis très longtemps, c’est beaucoup de férocité et une grosse culture autour de l’engagement et de la générosité. Il y a une grosse âme dans cette équipe des Saracens. »

Il ne manque pas de dire le plus grand bien de cette équipe Anglaise. Extrait:

« Ca fait dix ans qu’ils jouent un rugby autour d’une culture et d’une philosophie. Mais ce n’est pas le même effectif qu’il y a cinq ou sept ans. Il a évolué et changé comme celui de Toulon. Ce qui compte c’est les compositions des équipes. Le poids de l’histoire compte pour les Saracens, mais il compte aussi pour Toulon. En terme de Champions Cup, je pense que s’il y a une référence, c’est Toulon. Il faut être fier de cette histoire-là. Ce n’est pas un poids. L’héritage que l’on a, c’est une direction et c’est quelque chose que les gars se sont pelés il y a quelques années comme a été capable de le faire l’équipe des Saracens pendant des années aussi. Mais il ne faut pas être timide.

Les Saracens ont un gros pressing sur le jeu au pied, ils jouent très bien au rugby avec des garçons comme Goode qui sont capables d’être imprévisibles, Farrell sait jouer dans le quart de seconde nécessaire pour faire déjouer l’adversaire. Mais ça ne sera pas de la responsabilité de la charnière. Ce sera la responsabilité de l’ensemble des joueurs qui seront sur le terrain pour absorber, mettre la pression et se replacer.

Il faut que l’on soit nous-même et il ne faut pas changer notre façon de jouer en fonction des Saracens. Je ne pense pas que les Saracens changent leur façon de jouer par rapport à notre jeu. On a deux ou trois choses en tête où il faudra être vigilant. Il faudra que l’on soit dans l’alternance et maitriser nos fondamentaux et notre défense. Des choses basiques mais essentielles pour pouvoir exister. »

Franck Azéma s’attend à une opposition encore plus féroce que face aux London Irish. Extrait:

« Jouer les London Irish, c’est plus qu’une mise en condition même s’ils pratiquent deux rugby assez différents. Les London Irish ont mis beaucoup d’enthousiasme et d’agressivité. Avec les Saracens, on sera un ton au-dessus. De ce côté-là, ça peut nous mettre en éveil et il ne faudra mettre 35 minutes pour entrer dans le match, c’est évident. »

Pour conclure, le manager Toulonnais l’affirme : il n’y a pas de peur ni de crainte au sein de son groupe. Extrait:

« Il n’y a pas de crainte. Il y a de l’appréhension avant de jouer un match mais pas de crainte. Il y a du respect pour l’adversaire par contre, il y a de l’envie de se livrer à 200% dans ce que l’on va faire. On n’a jamais fait de calcul et je ne vois pas pourquoi on devrait en faire désormais. C’est une demi-finale, c’est un match à remporter. On sait que l’on va avoir une grosse adversité en face avec les Saracens. C’est ce qui permet de te mettre en éveil, la qualité de l’opposition avec beaucoup d’internationaux et des mecs des Lions. Il n’y a pas besoin de les présenter. Je ne vais pas sortir les photos de chaque gars en face. »