Le manager du Rugby Club Toulonnais, Franck Azéma s’est confié en conférence de presse à l’issue de la victoire Varoise contre les Saracens, en demi-finale de la Champions Cup.

Ce-dernier explique comment ses joueurs ont réussi à s’imposer face aux Sarries. Extrait:

« On sait que les Saracens est une équipe très dense. Si tu ne fais pas au moins jeu égal dans l’engagement physique, ils t’étouffent et t’asphyxient. C’était important de rivaliser dans ce domaine. Mais pas de tomber seulement dans un match où l’on soit acculé dans notre camp en permanence. Il fallait donner de l’air au ballon et on a tardé à le faire en première mi-temps. On s’est beaucoup exposé sur la discipline ce qui leur a permis de nous garder sous pression. Mais quand on voit l’état d’esprit des mecs et la férocité avec laquelle ils ont tenu sur 80 minutes, c’est admirable ! 

Il fallait que l’on arrive à déplacer le ballon de deux passes. On a réussi une fois où l’on marque mais on a été hésitant en première mi-temps car on aurait dû faire deux passes de plus pour aller chercher les couloirs extérieurs pour le jeu à la main et leur taper des coup de pied pour leur mettre la pression. Si on restait sur les fondamentaux et jouer uniquement sur ce qu’ils maîtrisaient, ils sont trop bien huilés pour les perturber. Il fallait sortir de cela et les obliger d’aller vers un plan B. »

Le technicien du RCT l’affirme : il faut honorer cette compétition et ne surtout pas la galvauder. Extrait:

« Tout le monde se demandait s’il fallait jouer cette compétition et s’il ne fallait pas laisser cette compétition aux jeunes. Il faut honorer cette compétition et il ne faut pas la dénigrer car elle demande de l’exigence et de l’engagement. On voit la qualité des équipes qui se retrouvent dans le dernier carré. Tu ne peux pas galvauder une phase finale ni une compétition comme celle-là. Depuis le début, on en a parlé entre nous pour voir ce qu’on pouvait faire. Elle demande de l’intensité et c’est très rapide. Elle demande aussi d’aller chercher presque systématiquement 5 points lors des matches de poules et on s’en est donné les moyens. Le fait que tout le groupe ait été capable de chercher cette demie à domicile, c’est primordiale aujourd’hui. »

Il évoque dans la foulée la ferveur qui a régné à Mayol ce samedi soir. Extrait:

« On va retrouver l’atmosphère de Marseille que l’on a vécue il y a un mois. J’avais dit dans la semaine que j’avais envie de voir Mayol en feu et ce soir, ça a été le cas. C’est énorme de ressentir cette ferveur, ce partage qu’il peut y avoir. Si on arrive à déplacer les gens sur Marseille et ressentir cela à nouveau, c’est pour ça que l’on joue au rugby et qu’on entraine. On va jouer une équipe de Lyon que l’on connait bien à travers le championnat, mais ce sera un autre rendez-vous. »

Il rappelle que les matches de phases finales, c’est surtout dans la tête que ça se joue. Extrait:

« Les phases finales, c’est une grosse partie dans la tête, il ne faut jamais rien lâcher et à partir d’un moment c’est du 50 – 50. Il y en a un qui finit par craquer. Il y a eu une séquence de défense en seconde mi-temps où l’ont mis un gros pressing et on avance sur les impacts, on rattrape les extérieurs et on récupère un turnover. Mentalement, c’était costaud et ça a fait du bien. »

Franck Azéma explique que son groupe va poursuivre son aventure sans rien changer, sans se poser de question sur la suite. Extrait:

« On va essayer de ne pas se poser de questions comme on l’a fait jusqu’à présent. Bien sûr qu’il y aura la finale en tête, mais on a gagné ce soir car on a joué une demie à Mayol. Ca, c’est la force du groupe et de l’ensemble du collectif. Des garçons vont jouer la semaine prochaine et il faudra rentrer du sang frais tout en gardant la même détermination et la même envie de produire pour construire le match contre Pau. Quand je vois que les mecs ressortent faire du cardio, ça prouve qu’il y a une détermination de continuer l’aventure, que ce soit sur le Top 14 ou sur la finale. »

Il n’oublie pas d’évoquer la grosse ambiance du Stade Mayol. Extrait:

« Quand tu vies de grands moments au rugby… On a fait une grosse performance face aux Saracens et les gens se sont identifiés là-dedans, c’est normal car c’est donnant donnant. A partir du moment où tu te donnes sur le terrain, ils ont envie de te rendre aussi. On a vu quand on est arrivé, ça file les poils. Tout ce que tu vois de Mayol, c’est ça. C’est exacerbé ici et il faut en profiter quand c’est dans les bons côtés. Il faut continuer de partager cela et je remercie les supporters. »

Il a ensuite parler de l’avant-match. Extrait:

« L’avant match ? On essaye d’avoir des routines mais il faut aussi qu’il y ait de la spontanéité dans ce que l’on dit. C’est un groupe qui a énormément d’autonomie et de responsabilités. Donc un gars comme Charles Ollivon qui est capitaine est exemplaire sur et en-dehors du terrain. Quand tu es comme ça, tout ce que tu peux dire, ça sonne vrai. Il n’y a pas besoin de fabriquer quelque chose et de faire semblant. C’est sa qualité, il est intense et on retrouve cela dans sa vie de tous les jours. C’est pour ça qu’il est capitaine et qu’il a ce respect. »

Pour conclure, Franck Azéma évoque un vestiaire heureux. Extrait:

« C’est un vestiaire heureux qui a envie de partager et qui a envie de continuer cette aventure. Des garçons vont partir cet été et le groupe va changer que ce soit dans le staff ou dans les joueurs. On a envie forcément que ça dure. On veut vivre cela intensément avec des choses basiques : chanter, rigoler, boire un coup et penser au prochain match. »