Florian Grill se lâche : « Je ne vais pas vous mentir, l’été a été dur. Très dur »
Florian Grill se lâche : « Je ne vais pas vous mentir, l’été a été dur. Très dur »
Le lundi 30 décembre 2024 à 12:32 par David Demri
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Le président de la Fédération Française de Rugby, Florian Grill s’est longuement confié via Midi Olympique.
Ce-dernier a notamment évoqué l’été très compliqué qu’il a vécu.
Ce qu’il retiendra de l’année 2024 ? La disparition de Medhi Narjissi. Extrait:
« La disparition de Medhi Narjissi… (Il souffle). Et ça ira bien au-delà de 2024. Je suis père de famille. Il n’y a rien de plus terrible que la perte d’un enfant. »
Il confirme avoir songé à démissionner de son poste de président de la FFR. Extrait:
« Oui, tout comme Jean-Marc Lhermet ou Sylvain Deroeux. Nous en avons discuté entre-nous. Ce qui en est ressorti, c’est que nous avions un devoir de vérité et nous avons essayé d’œuvrer en ce sens. C’est d’ailleurs ce qui nous guide quel que soit le sujet. Aussi bien sur l’affaire de Mendoza que sur la réalité des comptes de la FFR. Ce principe de transparence est un élément impératif de notre politique. »
Il confirme que l’été a été très dur pour lui. Extrait:
« Je ne vais pas vous mentir, l’été a été dur. Très dur. Mais mon sujet n’est pas important. Ce qui compte, c’est le rugby et ses licenciés. On a juste essayé d’être cohérent avec nos principes et nos valeurs. »
Il revient ensuite sur l’affaire de Mendoza. Extrait:
« Un moment incroyablement difficile aussi… Un véritable tourbillon. Mais la Fédération a fait ce qu’elle avait à faire, notamment en obtenant sur place que les deux joueurs ne soient pas emprisonnés à Mendoza, ce qui aurait pu ajouter un drame au drame. Rétroactivement, je suis satisfait de la manière dont nous avons piloté ce dossier. Tant dans l’urgence sur place où nous avons tenu notre ligne de conduite en écoutant la plaignante, en avançant la présomption d’innocence et en faisant confiance à la justice argentine pour finalement obtenir leur détention en résidence surveillée, que dans la co-construction à posteriori du plan de performance renforcé avec tous les staffs des équipes de France.
Bien sûr, on n’est jamais à l’abri d’un nouvel incident mais les principes ont été portés et entendus. Cet événement a déclenché une prise de conscience collective dans tous les clubs, professionnels et amateurs. On ne met plus la poussière sous le tapis. On traite tous les sujets de front. Finalement, j’ai le sentiment que nous avons réussi à transformer un événement dramatique en début de quelque chose de positif. »
Il ne le cache pas : en devenant président de la FFR, il n’était pas prêt à gérer de telles affaires dramatiques. Extrait:
« Non… On ne s’engage pas dans un tel combat en pensant que l’on peut vivre de tels événements. On ne se prépare pas à la disparition d’un enfant. Jamais. Impossible. La disparition de Medhi a peut-être été le moment le plus éprouvant de ma vie. Je ne mets d’ailleurs pas ce qui s’est passé en Argentine sur le même plan. Pour l’Argentine on savait qu’un tel événement pouvait survenir dans le milieu du rugby.
Dès le mois de février, nous avions lancé une commission sur le sujet des addictions à l’alcool et autres produits type cocaïne, et nous savions l’importance de traiter le sujet. Nous savions aussi que la probabilité d’être confronté à un problème autour de ce sujet n’était pas nulle. L’histoire du rugby le prouve. Le moment a été difficile mais on a géré. En revanche, la disparition de Medhi est incompréhensible. »
Il souhaite également retenir certains bons moments de cette année 2024. Extrait:
« Évidemment, le titre de champion olympique de l’équipe de France à 7 et son titre de champion du monde à Madrid, la tournée d’automne victorieuse du XV de France avec des images des scénographies lumineuses d’avant-match qui ont fait le tour du monde, les résultats des élections fédérales après une belle campagne de terrain, notre plan de relance du rugby avec le « 5 + 5 = 20″ qui a été un immense succès, le lancement du plan Adidas, le lancement du premier Tournoi national des quartiers et des campagnes avec un million d’euros investi dans le développement du rugby grâce à TotalEnergies, le nouveau label club engagé… 2024 a été une année intense. »
Il l’affirme : la Tournée d’automne du XV de France a été magnifique.
Mais cela n’effacera en aucun cas les affaires tragiques de l’été 2024. Extrait:
« La tournée d’automne du XV de France a été un magnifique moment mais je l’ai vécu avec la ferme intention de ne rien oublier. Je ne suis pas de ceux qui croient qu’une affaire en chasse une autre. Les trois succès contre le Japon, la Nouvelle-Zélande et l’Argentine conjugués aux shows d’avant-match orchestrés par les équipes de la FFR, aux records d’affluence au Stade de France, les audiences jamais atteintes qui nous placent devant nos amis du foot, le comportement du public très respectueux du haka ou de nos amis argentins, c’est fantastique et exceptionnel. Bravo. Soyons fiers de tout ça. J’ai d’ailleurs eu l’impression, durant cette période, que le rugby français a voulu montrer, collectivement, une autre image de lui.
Mais, ne cachons pas non plus nos problèmes sous le tapis. Les valeurs du rugby ne nous protègent pas de tout. Et surtout, n’oublions pas. Nous travaillons d’ailleurs à la mise en place d’un hommage à Medhi. C’est encore trop tôt pour en parler. Simplement, nous travaillons avec la famille de Medhi à un hommage. »
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Jaminet = 26 semaines de suspension… Soit 6 plaquages a la tête sans excuse !