Florian Grill explique pourquoi la FFR est la grande perdante de la Coupe du monde
Florian Grill explique pourquoi la FFR est la grande perdante de la Coupe du monde
Le dimanche 28 janvier 2024 à 21:51 par David Demri
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Le président de la Fédération Française de Rugby, Florian Grill s’est confié via Sud-Ouest.
Ce-dernier rappelle que l’équipe de France est la véritable locomotive pour le rugby Français. Extrait:
L’équipe de France masculine est une locomotive formidable, l’équipe de France féminine l’est de plus en plus aussi. On voit que ses matches commencent à remplir des stades tout comme ceux de l’équipe de France des moins de 20 ans. Il y a un engouement pour le rugby. C’est ce que je ne cesse d’expliquer aux collectivités pour qu’elles investissent dans les infrastructures rugby. On est le deuxième sport en termes d’exposition médiatique mais le dixième seulement en nombre de licenciés.
Il l’affirme : le match à venir contre l’Irlande génère une très forte envie. Extrait:
Je sens que les Bleus ont envie d’avoir des résultats. À commencer par Fabien Galthié. Ce premier match contre l’Irlande qui est celui des deux déçus de la Coupe du monde génère une envie phénoménale.
Il ajoute que les échanges concernant la convention signée entre la LNR et la FFR se sont bien passés contrairement à ce que nous avons pu lire. Extrait:
Il y a eu des discussions sur le passage de 42 à 34 joueurs mis à disposition de l’équipe de France mais elles ont été saines et apaisées. Nous avions une convention signée et nous aurions pu rester à 42 mais de manière pro active, nous avons lancé des discussions avec la ligue mais aussi Provale, avec l’idée de protéger nos joueurs. Je n’ai pas senti de crispation. Il n’y avait pas beaucoup d’écoute de chaque côté. Il y a juste eu un petit épisode médiatique assez incompréhensible au milieu des négociations.
Il indique d’ailleurs être satisfait de cet accord entre la LNR et la FFR concernant la libération des internationaux Français. Extrait:
Oui. Il prend en compte le calendrier particulier de ce tournoi et il prend en compte aussi le sujet du repos des joueurs qui est très important. Il convient à tous. C’est du gagnant-gagnant et la réflexion a été très constructive. Je considère qu’il est important que nous parlions d’une seule voix avec la Ligue. Nous avons ouvert ensemble plein de chantiers. J’estime que le modèle français, avec le Top 14 et la Pro D2, régulé par le système des JIFF et le salary cap, est un modèle pertinent.
Concernant la Coupe du monde de 2023, il l’affirme : la FFR est la grande perdante de la compétition. Extrait:
On voit l’ampleur des mauvaises nouvelles qui se sont révélées au fur et à mesure. Entre le dépôt de bilan de l’agence agréée et les résultats du GIE et du GIP, on pourrait perdre 7 millions d’euros. Cela peut paraître complètement fou. On sera les seuls perdants de la Coupe du monde. En l’état actuel, les villes hôtes sont gagnantes, World Rugby est gagnant, l’État a eu des recettes de TVA, et finalement, tel que cela avait été monté par Claude Atcher et Bernard Laporte, la Fédération française de rugby est la seule perdante de cette Coupe du monde qui a été un succès médiatique. On peut même saluer le succès commercial. En revanche, ce qu’on ne peut pas saluer, ce sont les conditions d’achat du pack hospitalité.
Les équipes commerciales de France 2023 ont réussi à vendre 120 000 packs. Or le record historique était à 100 000. Le problème, ce sont les conditions d’achat de ce programme d’hospitalité. Quand on propose 82 millions d’euros alors que les offres concurrentes sont 2,5 à 3 fois moins chères, on crée un produit qui n’est pas rentabilisable. Ou avec des hypothèses de vente délirantes. Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. Sur pleins de sujets, on récupère une catastrophe financière. C’est pire que le pire que j’avais imaginé.
Il explique comment il compte faire fructifier l’engouement autour du XV de France. Extrait:
On a un nombre presque fini de partenaires : trois partenaires textiles de rang 1 (Altrad, Société Générale et Renault), un partenaire maillot avec Adidas qui va succéder au Coq Sportif, et ensuite 4 partenaires de rang 2 à 2,5 millions d’euros et des partenaires de rang 3 à 500 000 euros. La réalité de cette fédération, c’est qu’il faut faire au grand minimum, 10 millions d’euros d’économie. On peut aller chercher quelques nouveaux partenaires. On doit essayer d’optimiser les ventes de billet avec le remplissage des stades. Mais malheureusement, les stades qui nous accueilleront cet hiver n’ont pas la capacité du Stade de France. On subit les jauges inférieures tant en hospitalité qu’en spectateurs.
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