Lors d’un entretien accordé au Midi Olympique, le président de la Fédération Française de Rugby, Florian Grill a dressé un bilan sur les résultats sportifs du XV de France.

Il savoure le dernier Tournoi des Six-Nations des Bleus et bien évidemment la belle Tournée d’automne du XV de France.

Il se confie. Extrait:

Terminer deuxième du Tournoi des 6 Nations avec la Coupe du monde à digérer, c’est une performance. Ça s’est fait de façon chaotique mais ça s’est fait. Bravo aux joueurs et au staff. La tournée en Argentine a démontré que le XV de France, ce ne sont plus 23 joueurs mais 45 ou 50. Grâce aux relations de qualité entretenues avec la Ligue Nationale de Rugby et les clubs, nous gérons des plages de régénération individuelle pour les joueurs.

Et puis, cette tournée d’automne victorieuse a clôturé une année riche d’enseignements. Le bilan est donc très bon. Comme pour le rugby à 7 ou les moins de 20 ans. Un gros travail est fait par Jean-Marc Lhermet, la DTN et la cellule haute performance. Un deuxième stage vient de se dérouler à Toulon où tous les staffs des 14 équipes de France étaient présents. Ces nouveaux moments de partage font progresser tout le monde.

Il se dit également très satisfait sur le plan électoral, lui qui a été réélu président de la FFR. Extrait:

C’est le fruit de huit années de travail avec « Ovale ensemble ». Toutes les batailles se gagnent localement. Après une année de présidence, sous forme de cohabitation en minorité et avec seulement trois ligues métropolitaines sur treize au soutien, nous avons donc aujourd’hui les outils en mains pour bien avancer. Nous avons lancé notre plan de relance du rugby par la base, notamment autour de la fidélisation des licenciés et de la création d’antennes d’école de rugby. Nous avons le plan de 35 000 ballons dans 35 000 écoles que les comités départementaux commencent à diffuser.

Le plan sur les installations est aussi parti avec 20 millions d’euros investis : 207 clubs ont touché 47 000 euros en moyenne via leurs collectivités. Nous avons lancé un nouveau plan pour le développement du rugby féminin qui bénéficie d’une médiatisation croissante avec des rencontres diffusées sur Canal +. On a planté des graines, il faut que ça pousse maintenant.

La plus grosse crainte de Florian Grill ? Les finances de la Fédération.

Selon lui, les pertes pourraient être catastrophiques. Extrait:

Notre point noir, ce sont les finances. C’est catastrophique. Chaque jour qui passe nous fait craindre un peu plus de recevoir encore une fois de mauvaises nouvelles des résultats de France 2023. J’ai peur que nous ne soyons pas au bout de nos surprises.

En clair, ça pourrait être pire que les 36 millions de pertes annoncées récemment. Certes, nous avons un plan de redressement pour la FFR, mais encore faut-il que l’on sache à quelle sauce on sera mangé par France 2023. Nous sommes actionnaires à 55 % du GIE. Or si le GIE devait perdre plus de 36 millions d’euros, on aura toujours à payer 55 % de la perte. Aujourd’hui, on doit donc payer 19 millions d’euros. Mais si demain, le déficit atteint 50 millions d’euros, on en paiera 26. C’est une catastrophe. Les finances, c’est notre plus gros chantier.

Pour conclure, il évoque les objectifs du XV de France pour l’année à venir. Extrait:

Des victoires, des victoires et des victoires (rires). Mon sujet n’est pas de donner des objectifs, ce serait absurde : je ne connais pas un entraîneur, ni un seul joueur qui n’a pas envie de gagner. Pour un président de fédération, donner un objectif au sélectionneur n’a pas de sens. Mon boulot, c’est de garantir que tout le monde bosse pour gagner, de mettre les bonnes personnes aux bons postes.

Voilà pourquoi j’ai mis Jean-Marc Lhermet sur le haut niveau, pourquoi Sylvain Deroeux s’occupe du régalien et du plan anti-violence, facteur d’augmentation du nombre de licencié, pourquoi Clotilde Delbos et Claude Hélias pilotent le chantier de la trésorerie… Les résultats sont la conséquence du travail. Je n’ai pas d’autres règles.