Fernandez Lobbe: « Le meilleur endroit pour se montrer, c’est le terrain »

Fernandez Lobbe: « Le meilleur endroit pour se montrer, c’est le terrain »

Le mercredi 20 novembre 2013 à 11:38 par David Demri

7 Commentaires

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VARWEB20Q123_VIDEO RCT LOBBEÉlu meilleur joueur Européen, Juan Martin Fernandez Lobbe est parti pour faire une nouvelle saison pleine. On parle peu de lui, mais le troisième ligne argentin aligne les performances de haut niveau, dans la discrétion et ça lui va plutôt bien.

Toulon est moins souverain que la saison dernière. Pourquoi ? 

L’année qui suit un titre est toujours compliquée. Il y a une décompression qui est logique. Il faut que l’on retrouve petit à petit notre statut de la saison dernière sans s’affoler. L’important c’est de rester tranquille, de continuer à travailler. Que vous soyez Toulon ou un autre club, il n’y a pas de formule magique.

Vous avez raté le début de saison toulonnais à cause du Four-Nations. Qu’apporte cette compétition au rugby Argentin ? 

C’est une belle opportunité pour nous de pouvoir la disputer. Avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du sud, on affronte trois des meilleures sélections du monde, les matches sont intenses. On ne gagne pas beaucoup de match, mais ils nous servent, les jeunes prennent énormément d’expérience à travers ce genre de rencontres aussi. Si tu veux devenir meilleur, il faut affronter les meilleurs et c’est ce qu’il se passe pour nous avec ce Four-Nations.

Le sélectionneur est parti à l’issue de cette compétition, on a parlé de clans au sein de l’effectif argentin, qu’en est-il  exactement ?

Non, tout cela ne sont que des rumeurs. Nous nous connaissons depuis très longtemps entre joueurs de la sélection. Le coach Santiago Phelan a décidé de démissionner, c’est son choix. Là, on repart sur une autre chose avec un nouveau sélectionneur mais on garde la même envie, la même hargne. On veut continuer à progresser. Petit à petit, notre niveau est meilleur. Tout le monde travaille dur pour que l’équipe d’Argentine soit meilleure.

D’où vient cette hargne permanente que l’on voit à chaque fois que vous rentrez sur un terrain ?

Je ne sais pas, mais c’est vrai que nous mesurons la chance que nous avons de faire ce métier. On est souvent éparpillé un peu partout en Europe et même dans le monde et la sélection est le seul moyen de nous retrouver donc on essaye de profiter à fond des rassemblements avec la sélection. On représente un pays qui possède de nombreux supporters de rugby et à chaque fois que l’on rentre sur un terrain, on se doit de se battre comme ils le font eux tous les jours dans la vie. Pendant les quatre-vingt minutes, on essaie de tout donner et de reproduire en match ce que l’on a travaillé à l’entraînement pour continuer à progresser.

La relève de l’équipe d’Argentine est-elle là ?

Oui, il y a quelques bons jeunes. On a une progression qui a apporté beaucoup pour la progression du rugby argentin, il faut qu’ils prennent la relève petit à petit dans les années à venir. Qu’ils jouent dans l’hémisphère Sud ou qu’ils viennent dans le Nord, ils progresseront car ils se frotteront aux meilleurs joueurs du monde.

Depuis l’instauration du Four-Nations, on remarque que les clubs Français prennent moins de joueurs Argentins dans leur effectif.

C’est vrai, mais c’est compliqué pour les dirigeants de savoir qu’ils vont acheter des joueurs qui seront absents plusieurs semaines lors de la première partie de saison. D’autant plus qu’en France, le championnat est tellement serré que si vous ratez le début de saison, c’est difficile de revenir après. S’ils ne sont pas sollicités pour venir en France, les joueurs Argentins ont la possibilité de partir vers les championnats Australien, Sud-Africain ou Néo-Zélandais. La position des clubs Français est compréhensible.

Après votre grave blessure à la Coupe du Monde, on a l’impression que vous avez retrouvé votre meilleur niveau. Comment vous sentez-vous ?

C’est vrai que je suis bien revenu, je n’ai pas voulu brûler les étapes et depuis mon retour de blessure j’ai l’enthousiasme d’un junior. J’ai pris un grand coup sur la tête lorsqu’on m’a annoncé que j’avais une déchirure du ligament croisé intérieur du genou gauche pendant le mondial, les sept mois passés hors du terrain ont été très longs, mais je ne me suis jamais découragé. J’ai toujours eu fois en mon retour. Et je ne vous dis pas la joie que j’ai ressentie quand j’ai refoulé les pelouses après cette longue absence, c’était extraordinaire.

Quelle est votre relation avec Bernard Laporte, votre coach à Toulon ?

Très bonne car c’est quelqu’un qui est très direct et j’aime ça. Il a un esprit très latin. Avant, j’avais connu Philippe Saint-André, les deux ont leur style et c’est très enrichissant d’être confronté à différentes manières de coacher, de côtoyé plusieurs personnalités. Ça nous sort de la routine et ça nous permet de nous remettre en question en permanence.

Quel sera votre avenir ? 

On verra, ce n’est pas le moment de parler de tout ça. Je suis très heureux à Toulon, ma famille aussi, mais moi, pour l’instant, je me concentre sur les matches. La suite viendra naturellement.

Toulon a-t-il les moyens cette saison de réaliser le doublé ? 

On va tout faire pour y arriver. Mais nous ne sommes pas les seuls à vouloir ça, en face de nous, les adversaires sont motivés de la même manière. C’est ça qui fait le charme du sport. On va essayer de parvenir à nos fins, mais on a vu la saison dernière qu’il était très difficile de mener les deux compétitions de front.

S’il y a une priorité à donner, quelle sera-t-elle ?

On ne fait pas de priorité. Même si on a déjà gagné la Coupe d’Europe et pas le championnat, on ne va pas privilégier l’un par rapport à l’autre. Ce serait le meilleur moyen d’échouer sur les deux tableaux.

Toulon reste sur deux défaites en finale du Top 14. Cela peut-il peser psychologiquement ?

Non, il ne faut pas se dire que nous n’y arriveront jamais. On a perdu les deux dernières finales, les deux matches ont été très différents, mais il ne faut plus penser à cela et se concentrer sur la saison que nous vivons. Il ne faut pas vivre sur le passé, mais se servir des échecs pour rebondir.

Vous êtes l’un des meilleurs joueurs Européens depuis des années, mais vous êtes peu médiatisé. Est-ce un choix de votre part ?

Sans plus. Je ne cherche pas forcément la lumière, je ne la fuis pas non plus. Quand on me sollicite, je réponds, mais je ne cours pas après cette médiatisation. Je me dis que le meilleur endroit pour se montrer, c’est le terrain, pas forcément dans les médias. J’ai été honoré de recevoir le titre de meilleur joueur européen, cela montre que le travail paye.

Propos recueillis par le Journal du Rugby.

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7 Commentaires

  1. Kyki 20 novembre 2013 at 11h- Répondre

    Un argentin en or comme on aime sur la rade !! Un joueur exceptionnel tout simplement 😀

  2. Capelado 20 novembre 2013 at 12h- Répondre

    Simplicité, sobriété, humilté de la part d’un très grand joueur. Cela ne vous en rappelle pas un autre tout aussi gigantesque ?

    • garrigue83 20 novembre 2013 at 13h- Répondre

      Tu penses a qui en disabt ca ? Jerry Collins ou Willie Mason ?

  3. pascalou 20 novembre 2013 at 13h- Répondre

    « On représente un pays qui possède de nombreux supporters de rugby et à chaque fois que l’on rentre sur un terrain, on se doit de se battre comme ils le font eux tous les jours dans la vie ».
    Certains autres sportifs devrait s’inspirer de ces paroles!!
    même si il est absent une bonne partie de la saison avec le RCT pour aller jouer avec sa sélection, c’est un joueur qu’il faut garder.
    Une seule chose à dire :Merci MONSIEUR !

  4. fifou 20 novembre 2013 at 16h- Répondre

    Ola Juan soigne vite et bien car tu le sais tu es indispensable dans l’équipe ,pour le jeu et le mental ,allez vamos juan grand senior

  5. DJANO 20 novembre 2013 at 19h- Répondre

    C’est un joueur exceptionnel tant sur le terrain qu’en dehors.
    Il faut tout faire pour conserver ce joueur.
    C’est un bonheur que d’avoir ce joueur au RCT

  6. Afkbebe 21 novembre 2013 at 07h- Répondre

    Il est pas un peu vieux cet article?
    Pas un mot sur son coude fracture