L'article de LaProvence sur GITEAU

Matt Giteau : "Je me régale sur le terrain et en dehors"

L'Australien, élément influent du RC Toulonnais, se confie avant la H Cup

Matt Giteau s'épanouit dans la rade.

Le week-end écoulé a été particulièrement savoureux pour Matt Giteau. Après avoir pris une part très active dans le large succès toulonnais, à Biarritz (9-36 avec un essai et une transmission décisive à la clé), la veille, il a eu "le bonheur" de passer une partie de la journée de dimanche avec George Gregan, son illustre compatriote (39 ans) et ancien coéquipier chez les Wallabies de passage dans le Var.

"J'ai énormément de respect pour lui, confie le trois-quarts centre australien du RCT. On a grandi tous les deux dans la même région (Canberra). George a fréquenté la même école que moi. On a ensuite joué ensemble dans le club des Brumbies et en équipe nationale." Comme Gregan avant lui, lors de la saison 2007-2008, Giteau défend également les couleurs de Toulon. "Il m'en a beaucoup parlé, sourit ce dernier. On a pu ainsi échanger sur nos expériences communes."

Dans l'histoire du RCT, Gregan restera le prestigieux demi de mêlée de la remontée en Top 14. Giteau, lui, pourrait le rejoindre dans le grand livre rouge et noir en tant qu'artisan majeur d'un premier titre depuis le Bouclier de Brennus acquis en 1992. En tout cas, l'ex-Wallaby (30 ans) met tout son talent et tout le coeur nécessaire pour y parvenir. Arrivé sur la rade, il y a un peu moins d'un an, il ne cesse, depuis lors, de renforcer son statut de pièce maîtresse à grands coups de prestations étincelantes.

"Sincèrement, je ne me considère pas du tout comme un élément indispensable", coupe très humblement l'intéressé. Et d'assurer : "Dans le groupe, tout le monde est interchangeable. On dispose d'un effectif de grande qualité." Certes, mais c'est quand même beaucoup plus facile de s'imposer avec un Giteau au sommet de son art, comme en ce moment (4 essais en 7 apparitions). Mais n'insistez surtout pas, l'homme casqué restera campé sur ses positions.

Pourtant, si on reconnaît communément l'influence prépondérante d'un Jonny Wilkinson ou d'un Frédéric Michalak dans l'animation du jeu toulonnais, on pourrait en dire tout autant – sinon plus – de ce diable de Matt Giteau. Là aussi, ce dernier tient à botter en touche. "Que l'on parle davantage de Jonny, de Fred ou d'un autre ne me dérange en aucun cas. Je ne cherche pas la célébrité et je n'attache pas d'importance au fait que tout le monde puisse évoquer mon nom, tranche-t-il encore, fidèle à sa personnalité. Vous savez, en Australie, j'ai vécu l'effet strictement inverse. Là-bas, on scrutait mes performances et si mon équipe jouait mal, on disait que c'était ma faute. ."

On l'a compris, il ne le dira pas lui-même, mais Giteau contribue largement à ce rendement d'ensemble aux côtés, justement, de Wilkinson et de Michalak. Entre ces trois stratèges, les automatismes s'améliorent au fil de combinaisons maintes fois répétées. "Avec Jonny, par exemple, on joue ensemble depuis bientôt un an et c'est vrai, je comprends de mieux en mieux sa façon de jouer, souligne Giteau. On s'entend parfaitement bien ; on est de plus en plus complices sur le terrain comme en marge des matches, C'est, d'ailleurs, tout le groupe qui est soudé. La raison de notre réussite est sans doute à rechercher dans cette cohésion. Personnellement, je suis très heureux à Toulon. Je me régale sur le terrain et en dehors !"

Un plaisir à prolonger maintenant en H Cup, une compétition qui ouvre, ce prochain dimanche, à Mayol, devant Montpellier. "On va continuer à mettre l'intensité qui est la nôtre en Top 14, annonce l'Australien qui s'apprête à découvrir la Coupe d'Europe. Chaque match est un défi."

Laurent Blanchard