Felipe Contepomi , le bourreau des Bleus

Felipe Contepomi , le bourreau des Bleus

Le dimanche 27 juin 2010 à 16:59 par David Demri

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Il a tout fait au XV de France samedi soir. A lui tout seul, le demi d’ouverture argentin Felipe Contepomi a mis au supplice le groupe de Marc Lièvremont, le ridiculisant même sur plusieurs actions d’éclat. C’est bien simple, on a vu que son crâne rasé sur la pelouse de Vélez Sarsfield. Et son sélectionneur, Santiago Phelan, n’a pas tari d’éloges : « Felipe a tout simplement réalisé un très bon match. » C’est le moins que l’on puisse dire ! Brillant au pied où il présenta un excellent taux de réussite (8 réussites sur 10), sa partition dans l’animation offensive approcha la perfection. A chaque initiative, il trouva des espaces dans la défense tricolore et termina la rencontre avec deux essais personnels. Deux actions d’anthologie !

Alors que les Pumas menaient déjà confortablement, il enfonça le clou de manière somptueuse. Peu après le retour de Florian Fritz, puni dix minutes pour une faute d’antijeu, Felipe Contepomi traversa la défense française comme on défonce les portes de saloon, entre les avants Nallet et Mas. Il évita par la suite l’arrière Porical et raffûta Parra comme un vulgaire fétu de paille pour marquer entre les poteaux (49e). Du très grand art, bien aidés par des Français apathiques en défense. Et comme si cela ne suffisait pas, l’ouvreur des Pumas poussa la situation jusqu’au ridicule. Sur un ballon récupéré par les Argentins en mêlée, Contepomi, d’un crochet intérieur magnifique, élimina Malzieu puis Lamboley et marqua sans opposition (69e). Comme pour se rappeler du bon vieux temps.

Record personnel battu

Ce temps où Contepomi jouait de biens mauvais tours aux Français (déjà !) lors de la Coupe du monde en 2007. Avec deux succès obtenus de haute volée, les Pumas terminaient sur la troisième marche du podium, meilleur performance de l’histoire de l’Argentine. En club, avec la province du Leinster, Contepomi connait son heure de gloire peu de temps après où il participait activement au titre européen en 2009 même s’il manquait la finale, la faute à une grave blessure au genou gauche (déchirure des ligaments croisés) lors de la demi-finale européenne contre le Munster.

 Malgré cette blessure et son absence durant de longs mois, son talent attira les convoitises de nombreuses formations. Et c’est le président toulonnais Mourad Boudjellal qui tira le gros lot. Pour autant, son intégration au sein du club varois tarda à se faire. Il est vrai qu’il débuta sa saison tardivement, fin novembre contre Brive. Profitant de l’absence de la coqueluche de Mayol, Jonny Wilkinson, retenue par le XV de la Rose pour le tournoi des 6 nations, il effectua de bons matchs au poste d’ouvreur, s’avouant remarquable dans la gestion du jeu au pied et l’intelligence tactique. Et puis, le retour de Wilkinson le plaça sur le banc des remplaçants pour les matchs cruciaux. Il se rappela toutefois au bon souvenir de son entraîneur Philippe Saint-André lors de la demi-finale du Top 14 devant Clermont où son entrée apporta beaucoup de créativité au RCT à un poste d’arrière où il n’avait pas l’habitude de jouer.

Cette saison ne restera pas forcément dans les meilleurs souvenirs de Contepomi. Sauf ce match contre les Français. Sans conteste, son meilleur. Auteur de 31 points, il a battu son record personnel de points en équipe nationale, effaçant au passage ses 25 unités inscrites devant les pays de Galles en 2004. A bientôt 33 ans, le natif de Buenos Aires a retrouvé une seconde jeunesse et a émerveillé les nombreux aficionados présents dans les tribunes abruptes de Velez Sarsfield. Un retour qui force l’admiration et laisse présager qu’il ne sera pas en pré-retraite la saison prochaine en Top 14.

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