Le XV de France a terminé sa Tournée d’automne par une victoire contre l’Argentine, ce vendredi soir au Stade de France.

Interrogé via Midi Olympique, le sélectionneur des Bleus, Fabien Galthié a fait le point sur cette Tournée. Extrait:

C’était un rassemblement important. Il fallait retrouver une dynamique et répondre présent sur ces trois matchs. Ça a été fait, avec un enchaînement sur cette dernière rencontre en seulement six jours. On a affronté des équipes rodées puisqu’elles étaient ensemble depuis six mois. Notre challenge, c’était de vite trouver une organisation pour performer. On est donc satisfait par les résultats, notamment sur ce dernier match.

Il estime qu’il s’agit d’une victoire maitrisée. Extrait:

Quand on gagne avec deux essais de plus que les argentins, oui. Surtout au regard de leur performance sept jours plus tôt en Irlande. Après tout est relatif. À la pause, avec 21 points d’avance, on pensait pouvoir être plus ambitieux en seconde période. C’était sans compter sur la capacité de réaction des Argentins et leur niveau actuel. Nous sommes donc très satisfaits de ce résultat.

Il affirme également que son équipe peut s’améliorer sur le plan offensif. Extrait:

Oui, mais on peut faire mieux. Nous avons encore des temps forts que l’on n’a pas conclus. Dès lors que nous avons respecté notre feuille de route, nous avons été dangereux et efficaces pour remonter le terrain, pour gérer le match et avoir, entre guillemets, avoir la main sur le match, notamment dans le money-time. Sur les deux derniers matchs, nous avions la main. Entrer dans les 20 dernières minutes d’un match avec ce capital confiance, même si on n’est jamais à l’abri, c’est bien.

Le jeu offensif, ce n’est pas une structure isolée. Le jeu offensif dépend de notre capacité à conquérir le ballon sur les phases de conquête mais aussi sur les phases de combat comme les duels aériens. Il dépend aussi de notre capacité à défendre. C’est donc difficile d’isoler notre jeu offensif de la globalité. On peut faire mieux, évidemment. Mais, honnêtement, on a coché assez de cases pour maîtriser ces 20 dernières minutes essentielles. Maintenant, on ne se paie pas assez, c’est une marge de progression. Le plus important, ce que nous avons décidé de faire, les joueurs l’ont appliqué. Pas besoin de cocher toutes les cases à chaque fois pour gagner.

Dans la foulée, Fabien Galthié se dit très triste pour Jean-Baptiste Gros qui s’est blessé lors de cette rencontre face aux Argentins. Extrait:

Notre flèche du temps est dans sa continuité après le quart de finale perdu contre l’Afrique du Sud. Ce match fait aussi partie de notre chemin. Il n’est pas nécessaire de séparer l’acte 1 de l’acte 2. L’équipe est toujours à 80 % de victoires, malgré une année 2024 dont certains disent qu’elle est plus ou moins bien réussie. Mais c’est une équipe avec des êtres humains, des blessures, des temps faibles, des temps forts. D’ailleurs, encore une blessure… Je suis très triste pour Jean-Baptiste Gros qui est en très grande forme et qui se blesse sur un geste interdit. C’est embêtant.

Il rajoute que l’émulation est train saine au sein du groupe France. Extrait:

Ça a toujours été le cas. Quand une équipe gagne 80 % de ses matchs pendant quatre ans, ce qui n’est jamais arrivé en France, qui enchaîne une série de 14 victoires, on peut penser que tous les joueurs qui la composent peuvent être titulaires. Il n’y a donc jamais de confort pour qui que ce soit. Ne faisons pas d’amalgame. L’émulation est saine. Accepter de porter ce maillot, c’est accepter de vivre des grands moments comme des moments difficiles ou des raisons en question, personnelles ou collectives. Il n’y a jamais eu de zone de confort dans cette équipe.

Il précise que cette belle Tournée d’automne ne suffira pas à faire oublier la Tournée en Argentine. Extrait:

Non, cette tournée en Argentine fait partie de notre histoire. La victoire de Mendoza, avec une équipe à 3 sélections de moyenne, était aboutie. Malheureusement, il a fallu ensuite jouer au rugby avec ce qui nous est arrivé. C’était très particulier. Mais ça fait partie de notre chemin. On a fait corps, contrairement à ce qui peut être dit. 

Pour conclure, Fabien Galthié rappelle l’importance de s’entrainer à 42 joueurs. Extrait:

La méthode à 42 nous permet d’élargir le potentiel de cette équipe, de préparer des joueurs susceptibles de rentrer dans l’équipe. On l’a vu avec Marko Gazotti. Il a passé un mois avec nous, il a ce soir sa première cape en jouant une mi-temps face à l’Argentine. Romain Buros, venu avec nous en Australie (2021), au Japon (2022), sans jouer. Il rentre contre les Blacks, il fait un super match. Cette méthode, crée l’émulation et la qualité aux entraînements. Avec notre calendrier, soit huit matchs en hiver sur lesquels on peut prendre les meilleurs joueurs, c’est ce que je préfère. La méthode a 42 aura été la base de nos huit années passées ensemble. Si on a la possibilité, dans les accords FFR/LNR, pour nous c’est extraordinaire. Pour les joueurs aussi.