En conférence de presse, le manager du Rugby Club Toulonnais, Fabien Galthié est longuement revenu sur la défaite de ses joueurs contre le Racing 92, dimanche dernier au Stade Mayol.

Dans un premier temps, le coach Varois nous a parlé de la défense du RCT qui n’a pas forcément été optimale lors de cette rencontre. Extrait:

« Défensivement, nous avons manqué de momentum collectif pour aller les chercher. On était plutôt bien en place sur la largeur mais on avait du mal à aller les chercher. On leur a laissé trop d’espaces. Mais notre défense nous ramène tout de même trois essais car on marque sur trois turnover. Il y a des choses qui sont à améliorer, notamment la montée défensive et la pression. Mais en même temps, on a réussi à inverser la pression grâce à notre défense. On a très bien joué les turnover. Dans le rugby moderne, 60% des essais viennent de turnover. On l’a testé nous aussi puisque lorsque l’on menait 26 à 16, on a pris une interception sur l’un de nos mouvements et elle nous a fait mal. On a constaté qu’on doit améliorer notre capacité à monter collectivement et à être homogène. Monter fort c’est assez facile, mais monter fort en fermant les trous, c’est ce qu’il faut arriver à faire. Nous avons été déchirés une fois sur la dernière action de Rokocoko car il y a une grosse erreur individuelle. Le reste du temps on a perdu du terrain mais nous n’avons jamais été déchirés sur la ligne. Donc concernant notre défense, il y a un sentiment d’être réactif sur les phases de transitions et à la fois de manquer de punch collectif pour aller les chercher sur la première passe. »

Dans un second temps, Fabien Galthié l’avoue: il n’est vraiment pas agréable de vivre une telle série de défaites. Mais selon lui, le RCT paye les nombreuses absences entre les blessures et les internationaux retenus en sélections. Extrait:

« Ce n’est jamais très agréable de perdre à domicile quand tu mènes 26 à 16 et que tu as quatre essais à un. Ce n’est pas agréable. Donc on a l’état d’esprit d’une équipe qui a vécu un moment difficile. Mais c’est la compétition qui veut cela. On verra le prochain week-end et encore l’autre prochain week-end mais je pense qu’il faut garder le cap. Quand tu gagnes, c’est facile, mais quand tu as une série de défaites, c’est plus difficile mais il faut garder le cap et rester lucide. Il faut continuer à se comporter comme on se comporte depuis 21 semaines désormais. C’est difficile car ça fait 21 semaines que les mecs travaillent dur et bien. Ils s’entraînent bien. Cela fait 21 semaines qu’on a toujours entre 15 et 20 absents avec des entrées et des sorties puis des entrées et encore des sorties. Dans un groupe qui a beaucoup changé, l’instabilité ce n’est pas facile pour trouver de l’homogénéité. Cela peut expliquer ce manque de repères collectifs. Par exemple, Alby Mathewson est arrivé il y a trois semaines et c’est son premier match depuis cinq mois. Jonathan Wisniewski c’était son premier match depuis cinq mois aussi. On a deux ouvreurs en équipe de France. »

Le manager Toulonnais évoque ensuite le match de Jonathan Wisniewski. Extrait:

« Jonathan Wisniewski était plutôt bien dans son match contre le Racing 92 mais il a connu une deuxième période plus compliquée. Cela faisait cinq mois qu’il n’avait plus joué. Il a joué avec des crampes. Il avait la possibilité de sortir avant, mais il n’a pas communiqué sur son état. Il a communiqué à 25 minutes de la fin donc on a fait rentrer Louis Carbonel qui a toute notre confiance également. Il débute, il a seulement 18 ans. »

Il rappelle également que de nombreux joueurs sont arrivés récemment à Toulon et ont repris la compétition depuis peu. Extrait:

« Malakai Fekitoa est arrivé il y a peu, c’était seulement son deuxième match. JP Pietersen qui reprend. Ashton qui joue à l’arrière pour la troisième fois et Radradra qui est là depuis quelques semaines seulement. Donc ça bouge beaucoup depuis 20 semaines par rapport à la saison dernière. »

Pour conclure, Fabien Galthié évoque les nombreuses absences au poste de troisième ligne. Extrait:

« On a des gars comme Facundo Isa, Swan Rebbadj, Florian Fresia ou comme Marcel Van der Merwe qui ont beaucoup joué. Mais avec les blessures ça a tourné aussi puisque Raphaël Lakafia a beaucoup été blessé. On a huit troisième ligne et on en a quatre ou cinq qui sont absents. Je prends l’exemple de Vermeulen qui a repris contre Agen et il est reparti avec l’Afrique du Sud. Cela fait donc cinq mois que nous ne l’avons pas. Pareil pour Charles Ollivon, pareil pour Jean Monribot. On avait trouvé le petit Rudy Gahetau qui montait en puissance mais il s’est blessé. Donc c’est dur de trouver de l’homogénéité. Donc on subit un peu ce groupe d’absences. Là ce sont davantage les sélections qui nous font mal puisqu’on a une grosse dizaine de joueurs absents entre les Français, Sud-Africains, Fidjiens, Géorgiens et Italiens. Ce sont de bons joueurs et ils ne sont pas là. Il va falloir qu’on leur donne une semaine de vacances prochainement. Donc tout cela contribue à imposer un turnover. On est dans le réajustement permanent. On s’en était bien sorti jusqu’à présent et on aurait pu bien s’en sortir à Agen puisque à quatre minute près on était dans les clous. Et contre le Racing 92, on avait quatre essais à un, on avait pris l’ascendant et on s’est pris cette interception sur l’un de nos temps forts. Ce sont les faits de match et il faut les accepter, c’est comme ça. Mais je pense qu’on a ces temps faibles, ces absences et ces trous, ces difficultés à monter, c’est aussi parce que cette équipe joue ensemble depuis très peu de temps. Ce ne sont pas des joueurs qui ont vingt matches ensemble. »