Eric Champ : « Toulon est un port de guerre, on ne pouvait pas perdre contre un simple club d’estuaire »

Eric Champ : « Toulon est un port de guerre, on ne pouvait pas perdre contre un simple club d’estuaire »

Le mercredi 28 avril 2021 à 17:02 par David Demri

18 Commentaires

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Il y a 30 ans jour pour jour se jouait le mythique huitième de finale de championnat de France entre le Rugby Club Toulonnais et Bègles. C’était à Mayol et le RCT en était ressorti vainqueur sur le score de 18 à 9.

Dans son édition du jour, le journal régional Var-matin consacre un reportage à cette rencontre incroyable où les règles du rugby étaient bien différentes de ce qu’elles sont aujourd’hui.

C’est d’ailleurs lors de cette rencontre que les générales se sont enchaînées et que Vincent Moscato a été accueilli par les supporters Toulonnais par un fameux « Moscato enc**** » lâché depuis les tribunes lors d’une minute de silence.

Interrogé sur cette rencontre dans le journal Var-matin, Eric Champ a expliqué que les joueurs n’avaient pas fait honneur au rugby lors de cette rencontre. En revanche, il estime que les joueurs Toulonnais avaient fait honneur à leurs supporters et au club. Extrait:

« Ce n’est pas un match qu’on peut montrer dans les écoles de rugby, c’est une certitude. Depuis tout petit à Toulon, nos pères et nos éducateurs nous inculquent l’une des valeurs de base toulonnaises: même si tu morfles, il ne faut jamais reculer. Mais quand tu as à faire à la bouffonnerie et la provocation. Dans ta vie de joueur, il y a plein de fois où tu peux délivrer de belles choses. Mais encore une fois, quand on te provoque sur tes terres, tu dois en appeler aux valeurs ancestrales de ce club, les valeurs des ouvriers de l’arsenal, du cours Lafayette, les valeurs du stade Mayol, quoi… Ce jour-là on n’a pas fait honneur au rugby mais je crois qu’on a fait honneur au RCT et aux Toulonnais… »

Par ailleurs, Eric Champ indique ne jamais avoir eu aussi mal sur un terrain de rugby. Mais il en était ressorti extrêmement fier. Extrait:

« Pour ma part, je n’ai jamais eu aussi mal de ma vie sur un terrain de rugby. J’y ai quand même laissé deux apophyses… Mais quelle fierté quand je suis rentré aux vestiaires de voir mes copains cabossés de partout qui ont ainsi fait honneur au maillot. Parce que sur le match, on a plutôt avancé. Toulon est un port de guerre. On ne pouvait pas perdre contre un simple club d’estuaire. »

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18 Commentaires

  1. Mayol/canalhistorique 28 avril 2021 at 17h- Répondre

    Engagement volontairement direct en touche. Mêlée au centre du terrain. Le tempo était donné…..
    J’ai pensé ce jour là qu’on pouvait mourir sur un terrain de rugby ( Bernard Laporte)

  2. Xa 28 avril 2021 at 17h- Répondre

    ouah ce match, quels souvenirs… j’avais 17 ans, et je faisais un petit journal sur le RCT, du coup j’arrivais en même temps que les joueurs à 13h30 et rentrait avec eux par la pelouse, et je passais l’avant match au bord du terrain à regarder, avant de monter dans les tribunes au coup d’envoi… c’est vieux, mais ça m’avait marqué, y’avait une de ces tensions ce jours là avant même le match! et quand ça a commencé, ben coup de pied de Deylaud dans les tribunes et corrida pendant 80 minutes, une ambiance surréaliste sur le terrain et dans les tribunes…… fabuleux ces images, un jour je me referais bien l’intégrale si elle existe !!

    • Mayol 83 28 avril 2021 at 22h- Répondre

      Pardi qu’elle existe. Sur youtube il y a deux vidéos une par mi-temps. Bon match!
      Met un casque !

  3. platon 28 avril 2021 at 18h- Répondre

    ah oui j y étais aussi..énorme engagement…combat de gladiateurs

  4. Corsaire 28 avril 2021 at 18h- Répondre

    Un de mes meilleurs souvenirs de match, même si je ne rappelle pas une seule action 🙂 (à part le coup d’envoi direct en touche avec les avants qui sont restés au centre du terrain !)

    • Olivier 29 avril 2021 at 06h- Répondre

      Quel match… J’étais tribune bonus… Temps gris…. C’était hier
      2021, rugby aseptisé

  5. Gero 28 avril 2021 at 18h- Répondre

    Selon son prisme, Béziers de l’époque était un club de vignerons, Lourdes, un club de pélerins, Nice, un club de batailles de fleurs, Grenoble, un club de stations de skis etc…et ne pouvaient pas vaincre un club de port de guerre !
    Dur de vieillir…

  6. grosso jack 28 avril 2021 at 18h- Répondre

    pour moi un de mes meilleurs souvenirs de la culture
    toulonnaise vraiment des hommes surtout match retour
    chez eux

  7. garry38 28 avril 2021 at 19h- Répondre

    Dans son premier essai…littéraire Bernie raconte que suite à ce match il aurait pensé arrêter le rugby… mouais…il y raconte aussi que lors de l’arrivée de leur bus devant le stade, deux mecs se sont présentés un grand frisé et un autre trapu les cheveux longs, et se frayant un chemin parmi les béglais il distribuaient des coups de savate sur les sacs de sport en train d’être déchargés…ambiance…tiens en parlant d’ambiance, ce jour là du bord de touche, le Dany a dû se remémorer ce dimanche après midi de 1972 à LAVELANET, où un véritable guet apens avait été tendu aux niçois composés essentiellement des dissidents toulonnais de l’époque, des VADELLA, HACHE, SAPPA, BALLATORE, André et Daniel…une boucherie, un pugilat finalement arrêté par l’arbitre avec intervention de la ma- réchaussée locale,public hystérique se mêlant aux ébats…la légende raconte que le grand SAPPA se serait même emparé de l’arme de service d’un pandore pour faire reculer les supporters locaux armés de pieds de vigne…toute une époque (sur le lien quelques images d’un autre temps de ce bel après midi champêtre – on y distingue notamment l’arbitre filant vaillamment aux vestiaires…)https://youtu.be/6wtBe20oPw4!

  8. guy 56 28 avril 2021 at 19h- Répondre

    j’étais dans les tribunes.Moscato nous avait provoqué toute la semaine dans la presse, ils venaient clairement nous montrer qu’il ne nous craignaient pas et ils étaient certains de nous broyer dans le combat.La violence était palpable dans l’air et le temps bas et gris ajoutait à l’ambiance irrespirable. Alors dans cettes atmosphère de guerre,nos joueurs ont été sublimes et derrière Eric Champ,nos avants admirables de courage, de volonté et de solidarité ont fait parler la poudre en jouant la bave aux lèvres comme un vrai Toulonnais se doit de le faire, quitte à mourir sur le terrain. C’est ainsi que nous avons battu Bègles à son propre jeu . Jamais peut être je n’ai autant ressenti de fierté pour des joueurs devenus à mes yeux des héros . C’était un rugby pratiqué de manière tribale ,pour l’honneur d’une ville, d’un peuple et l’amour d’un maillot. Malgré ses excès il reste cher à mon coeur.

  9. Isidore 28 avril 2021 at 19h- Répondre

    Ah, ah, ce match, la 4ème dimension!
    Effectivement, pas à montrer dans les Edr, par contre à montrer les veilles de match, aux joueurs, ça peut créer une culture d’engagement.

  10. al 28 avril 2021 at 20h- Répondre

    Roux , Motteroz, Champ, Louvet , Casalini, sans oublier le petit Jaubert de fameux guerriers Chapeau bas Messieurs.

  11. tito64 28 avril 2021 at 20h- Répondre

    putain ça c le mayot toulonnais

  12. Gablot 28 avril 2021 at 21h- Répondre

    Mayol chantait; Mayol sifflait; Mayol hurlait; Mayol vivait quoi !

  13. Cagagne 28 avril 2021 at 21h- Répondre

    Et au match retour champ qui va voir les beglais avant le match et leur dit oh les filles ont est là

  14. pjj34 29 avril 2021 at 04h- Répondre

    Ca c’etait le rugby d’avant. A lire les posts ici, on sent comme si c’etait hier. Bravo ce Toulon. Champ un super joueur qui n’a jamais avale sa langue. Chapeau les contemporains.

  15. ber0683 29 avril 2021 at 08h- Répondre

    Eh oui….quand on voit le cinéma de Doussain pour une pichenette de Nonu…….

  16. ber0683 29 avril 2021 at 08h- Répondre

    Collazo devrait faire regarder ce match aux Toulonnais d’aujourd’hui..rien de tel pour la motivation…!!