Drew Mitchell: « Je ne pensais pas avoir les jambes pour aller au bout »
Drew Mitchell: « Je ne pensais pas avoir les jambes pour aller au bout »
Le mercredi 6 mai 2015 à 16:44 par David Demri
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Existe-t-il une définition d’un grand joueur ? Probablement pas et après tout, peu importe : un grand joueur ne se définit pas, il se reconnaît. Or à cette aune, si certains n’auraient avant ce match pas misé plus d’argent sur lui que sur un whippet en bout de course, l’ailier australien Drew Mitchell a prouvé qu’il en demeurait un.
La saison dernière déjà, le Wallaby aux 30 essais internationaux avait posé sa patte sur la finale face aux Saracens, en récupérant un coup de pied de Giteau pour rendre à son compatriote le ballon du premier essai du match. Mais cette fois c’est tout seul, comme un grand, que Mitchell a fait basculer la partie. Dans son pur style.
« L’an dernier, avec Jonny, notre jeu était axé sur l’occupation du terrain, nous expliquait-il en début de saison. Le rôle des ailiers était essentiellement réduit à chasser sous les coups de pied de pression… Il faut savoir jouer ce rugby-là, mais c’est parfois ennuyeux. Cette année, avec Matt Giteau ou Frédéric Michalak à l’ouverture, on peut s’attendre à retrouver un jeu qui me convient davantage, où les ailiers porteraient un peu plus le ballon… »
Prophétique ? Il faut le croire, au vu de cet essai magistral qui restera, pour l’éternité, l’image de cette finale version 2015.
« JE NE PENSAIS PAS AVOIR LES JAMBES »
Pour l’exploit en question ? Il fallut attendre la 70e minute, et une touche toulonnaise au niveau des quarante mètres adverses. « On prend la balle, et à la sortie du maul, je vois un avant clermontois qui se consomme, racontait après coup Sébastien Tillous-Borde. Nous avons nos repères sur ces phases de jeu, et c’est à ce moment là que j’entends Drew qui m’appelle. Je lui lève le ballon dans l’intervalle : le reste, il se le fait tout seul. Et je peux vous assurer que vu de derrière, c’était impressionnant… »
Bardy et Ulugia pris de vitesse, Mitchell médusait Rado d’un crochet intérieur, accélérait pour effacer Lopez avant de battre Rougerie sur un nouvel appui, puis un Abendanon en bout de course. « Pour être honnête, je ne pensais pas avoir les jambes pour aller au bout à cet instant de la partie, souriait Mitchell après coup. J’étais un peu court sur les derniers mètres ! J’imagine que c’est un essai que j’apprécierai plus encore quand je me retournerai en arrière, une fois ma carrière terminée. Mais ce soir, le sentiment est déjà merveilleux. »
Celui de la revanche d’un champion, d’autant plus si l’on veut bien se souvenir qu’en tout début de partie, Mitchell avait été tout proche de coûter un essai aux siens, déposé par un cadrage-débordement de ce même Abendanon…
UN TICKET POUR LE MONDIAL ?
Mais c’est peut-être bien à cette capacité de rebond que se reconnaît, au final, un grand joueur. « Il n’était pas content de ne pas avoir joué la demi-finale, et avait demandé à avoir une explication avec moi, racontait après coup Bernard Laporte. Vous savez, je préfère que mes joueurs se comportent de la sorte qu’ils se résignent à accepter leur destin. Je lui avais dit que depuis quelques mois, je ne voyais pas le Drew Mitchell que je connaissais. »
Car Laporte, mieux que personne, était bien conscient que l’on n’obtient pas 63 sélections avec les Wallabies sans quelques qualités… Mitchell, à la grâce du forfait de Delon Armitage, l’a craché à la face de l’Europe samedi à Twickenham, rappelant que Matt Giteau et George Smith n’étaient pas les seuls Australiens évoluant loin de l’Ile-Continent à répondre aux critères de sélection inventés par Michael Cheika. Et que lui aussi se verrait bien reprendre avec les Wallabies le bail cruellement stoppé en 2011 par une blessure contre la Russie…
Source: Midi Olympique
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Et dire que certains l’on Taillé ….. Meilleure des réponse Mr Mitchell … Ah la vérité du Terrain ! BRAVO MONSIEUR ! :yes: :yes: :yes:
Drew Mitchell n’était plus en forme depuis quelques matches. Bernard Laporte l’a dit lui même à plusieurs reprises. Donc certains l’ont taillé, mais quand un joueur n’est pas au niveau, il n’y a pas de problème pour le mentionner, sans pour autant lui manquer de respect.
Lors de la finale, Drew Mitchell a réalisé un gros match, percutant, présent au bon endroit au bon moment, et avec un essai incroyable. Félicitation à lui pour ce beau retour !
Pas taillé, c etait une analyse, depuis le devut de saison il n etait pas le drew de l an passé. Nanard a su le piquer qu vif, comme moumou ses vieux briscarts, et voila le resultat. Un drew de 25 ans, en cannes, et revanchard.
( a titre personnel j ai hurlé lorsqu il se fait deposé sur la premiere action ) heuresement qu habana veillait au grain pour faire exploser nalaga.
Bref drew a prouvé qu il etait encore la, maintenant qu il reste sur cette dynamique
D’accord Dav , il n’a pas été terrible surtout quand il jouait a l’arrière …mais reconnais que certains commentaires a son égard n’était pas les bienvenus non ?
Tout dépend la formulation. Quand un joueur ne fait pas un bon match et que certains commentaires vont en ce sens, je ne vois pas de problème.
Par contre, manquer de respect aux joueurs, non. Les commentaires sont supprimés d’ailleurs. Mais ça, vous ne le voyez pas car ça se passe en coulisse 😉
On est champion d europe 3 fois de suite!! C pas merveilleux?alors pour le reste………
C’est clair, imagine j’ai vu quelqu’un raler sur Halfpenny parce qu’il manque 2 coup de pied. Euh sur une chandelle ou il récupère il nous fait gagner 3 points par exemple. Et que dire de son pied en demi ?
Bref on est champion, moi je réalise pas encore. Je crois qu’il faudra attendre le match de ce week-end pour commencer à réaliser seulement !
C’est vrai, on n’avait pas retrouvé depuis le début de saison ce Mitchell tellement sûr et complémentaire avec Delon qu’on avait vu dans les phases finales de 2014. Trop de fêtes et moins d’ardeur ? Concurrence mal digérée face à l’arrivée de Halfpenny ? Mal du pays ?
Là, il ne lui reste que quelques problèmes de placement défensif à régler (ce qui n’est déjà pas rien !), pour le reste, on l’a retrouvé.
Tiraillé entre le fait de se voir dépoilés à l’automne pour le top 14 et l’envie de voir toutes ces stars marquer le mondial.